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Cisjordanie - 21 juin 2013
Par Al Manar
Moins de trois semaines après sa nomination, le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a présenté jeudi 20/06 sa démission à la suite d'une mésentente avec ses deux vice-Premiers ministres, un nouvel épisode de la crise grandissante à la tête de l'Autorité palestinienne.
Le président Mahmoud Abbas n'a pas indiqué s'il acceptait la démission de M. Hamdallah, nommé le 2 juin pour succéder à Salam Fayyad, démissionnaire, favori de la communauté internationale, en poste depuis juin 2007.
"M. Hamdallah a remis sa lettre de démission au président à la suite de divergences avec ses deux vice-Premiers ministres", a affirmé à l'AFP une source gouvernementale.
Il a pris cette décision "en raison de mésententes au sujet des prérogatives", a confirmé une source au bureau du Premier ministre démissionnaire, apparemment frustré de devoir partager ses pouvoirs avec les deux vice-Premiers ministres imposés par M. Abbas.
M. Hamdallah était encadré au sein du gouvernement, qui a prêté serment le 6 juin, par deux vice-Premiers ministres, le député Ziad Abou Amr et, pour les questions économiques, Mohammad Moustapha, président du Fonds d'investissement de Palestine (FIP) et conseiller économique du président.
C'est d'ailleurs M. Moustapha qui avait tenu la première conférence de presse à l'issue du premier Conseil des ministres, le 11 juin, insistant sur la nécessité d'assainir les finances de l'Autorité palestinienne, endettée à hauteur d'environ 3,2 milliards d'euros.
Gouvernement d'union nationale
Dès sa nomination, M. Hamdallah avait dit vouloir rapidement s'effacer en faveur d'un gouvernement d'union nationale, comme le prévoient les accords de réconciliation entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas.
"Ce gouvernement fait partie des efforts de réconciliation. J'espère que le 14 août, le président Abbas formera un nouveau gouvernement, en vertu de l'accord entre le Hamas et le Fatah", avait-il indiqué.
Lors d'une réunion au Caire le 14 mai, le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, s'étaient donné trois mois pour appliquer enfin les principales clauses de leurs accords de réconciliation, dont les échéances sont constamment reportées depuis plus de deux ans.
Ces accords signés au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) prévoient que les gouvernements rivaux cèdent la place à un exécutif transitoire non partisan chargé d'organiser des élections dans un délai de trois mois.
"Il aurait mieux valu que ce gouvernement soit un gouvernement d'union nationale, mais nous n'y sommes pas parvenus, faute d'accord du Hamas sur la tenue d'élections jusqu'à présent", avait déclaré Mahmoud Abbas après la prestation de serment. La plupart des ministres appartenaient au gouvernement sortant.
Une majorité absolue de Palestiniens (59 %) approuve la nomination de Rami Hamdallah pour succéder à Salam Fayyad, dont deux tiers de l'opinion soutient le départ, selon un sondage publié lundi.
Une majorité relative (40%) estime en outre que l'Autorité palestinienne est devenue un fardeau, contre 30% qui la considèrent encore comme un "acquis", indique cette enquête.
Agé de 54 ans et président depuis 1998 de l'Université Al-Najah de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie , M. Hamdallah est également secrétaire général de la Commission électorale centrale (CEC) et président du directoire de la Bourse palestinienne, basée à Naplouse.
Proche du Fatah et membre du directoire de la Fondation Yasser Arafat, dédiée à la mémoire du défunt président palestinien, il est docteur en linguistique appliquée de l'Université britannique de Lancaster.
Dix jours après la prestation de serment de son gouvernement, il s'était rendu à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupé et annexé par Israël, une première pour un chef de gouvernement palestinien.
Il avait alors refusé toute escorte des forces israéliennes pour cette visite rare et discrète du troisième lieu saint de l'islam.
Source : Al Manar
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