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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

“La seule façon de vivre" : La peur et la colère à Urif et Asira

Par

Les villageois d'Urif ont regardé le profil arrogant de Yitzhar qui les nargue alors qu'elle brille sous le soleil de l'après-midi.
Une rangée de maisons blanches identiques sur le rebord d'une vallée. C'est le défi qui conduit les villageois d'Urif à sortir de leurs lits le matin pour affronter la peur qui les ronge.
C'est fatigant, comme le témoigne le visage du maire, Abu Ammar. Mais, comme il dit : "C'est la seule façon de vivre. Nous devons continuer, ou abandonner et avoir honte devant nos enfants."

“La seule façon de vivre' : La peur et la colère à Urif et Asira


Photo : l'imposante colonie d'Yitzhar qui surplombe la vallée et les villages palestiniens (Voir des photos de l'intérieur de la terrible colonie d'Yitzhar)

Il y a du chaos dans l'air. Deux jeunes garçons sont montés sur l'une des sommets d'une colline et ont brûlé la terre avec un petit chalumeau : une ancienne technique agricole conçue pour améliorer la qualité du sol.

"Descendez immédiatement ! Les colons vont vous tirer dessus !" criaient les autres villageois.

Mais leur père, le maire, est rentré dans le village palestinien et les jeunes n'écouteront pas les conseils de raison.

Toute le monde a cessé la cueillette maintenant et regarde attentivement vers le haut, en direction de la colonie israélienne de Yitzhar, scrutant des yeux pour voir s'il quelqu'un sort de l'une des maisons aux toits rouges, une arme à la main.

Finalement, les garçons ont cédé aux protestations toujours plus fortes en provenance de la vallée et ils ont redescendu la colline pour rejoindre leur famille et leurs voisins.

Les villageois d'Urif n'ont pas pu pas récolter leurs olives dans les plantations situées à proximité de Yitzhar depuis près de six ans.

Il y a trois ans, un jeune homme d'une vingtaine d'années a été tué par des colons d'Yitzhar, et trois autres hommes ont été gravement blessés.

Le traumatisme des gens ici est tout à fait évident, en dépit de la présence plutôt limportante des militaires et de la police autour des plantations. Des soldats israéliens sont postés à intervalles réguliers le long des sommets de la montagne et la police descend pour vérifier les identités pour expulser les Non-Palestiniens du secteur.

Malheureusement ceci inclut également les militants internationaux qui sont relégués plus loin, en bas de la vallée.

Les Forces de l'armée israélienne semblent en grande partie ignorer la menace qu'elles constituent pour les villageois palestiniens, même lorsque leur présence sert à décourager ls attaques des colons. La vallée des olives donne sur un cercle de terre fermé par une route de contournement de colons et plusieurs avant-postes de colons. Les villageois d'Urif semblent bien plus disposés à entrer dans ce secteur quand les soldats ne sont pas présents.

Les journées passent comme une longue série d'avancées et de retraites nerveuses.

Quand la jeep de la police passe, les gens sortent à la hâte leurs bâches de protection et leurs seaux de bâche du tracteur, récoltent les olives de l'arbre le plus proche et bourrent d'olives tout ce qu'ils peuvent : les poches, des sacs en plastique et des casquettes.

Un grand-mère, étonnante dans sa chasuble à impression léopard et son eyeliner noir, reste à l'arrière dans la vallée, la main sur le coeur quand elle parle de ses enfants et de ses craintes pour leur sécurité.

Certains de ses enfants et de leurs amis se réunissent autour d'elle, leurs visages sales et en sueur du travail. Pourtant ils ne récoltent pas beaucoup d'olives ces jours-ci, capables seulement de rassembler la confiance et calmer nécessaire pour se concentrer sur la cueillette pendant quelques minutes consécutives.

La majeure partie de leur énergie est dépensée à observer l'apparition des colons et des soldats, en parlant de ce qu'ils feront s'ils viennent, en vérifiant que quelqu'un reste à l'arrière pour s'assurer que leurs arbres ne sont pas brûlés en représailles d'une cueillette réussie.

Hier après-midi, quand la police était partie pour la journée, plusieurs colons de Yitzhar se sont aventurés dans la vallée. L'un d'eux, à cheval, s'est promené dans toute la vallée, en s'arrêtant de temps en temps pour dévisager, en bas de la pente, les cueilleurs palestiniens.

Cinq autres colons jouaient à se battre, en se donnant des coups de pied et en se bousculant le long du bord de la route.

Tous les six se sont finalement retirés dans une cabane en métal que les habitants de Yitzhar ont installé il y a seulement quelques jours, en sautant avec leur cheval par-dessus une barrière à plusieurs reprises et en hurlant de rire.

Les villageois d'Urif ont regardé depuis l'autre côté de la vallée, maintenant à l'ombre de la montagne, le profil arrogant de Yitzhar qui les nargue alors qu'elle brille sous le soleil de l'après-midi.

Une rangée de maisons blanches identiques sur le rebord d'une vallée. C'est le défi qui conduit les villageois d'Urif à sortir de leurs lits le matin et à affronter la peur qui les ronge.

C'est fatigant, comme le témoigne le visage du maire Abu Ammar. Mais, comme il dit : "C'est la seule façon de vivre. Nous devons continuer, ou abandonner et avoir honte devant nos enfants."



Asira Al-Qibliye, Samedit 11 novembre

"Non, non, je ne monte pas là-haut." Nous dit notre chauffeur, en secouant la tête et en descendant du barrage routier installé par l'occupant..

"C'est trop dangereux. Je suis désolé, vous devez y aller tous seuls."
Nous regardons en bas vers la bifurcation de la route de colons.


Une grande pancarte indiquant "Yitzhar" mène vers le haut de la colline. Du côté ouest de la route menant à colonie d'Yitzhar, il y a une grande oliveraie avec des nombreuses rangées d'arbres, mais pour y arriver les propriétaires palestiniens de la terre, du village d'Al-Qibliye d'Asira, doivent traverser une importante route de colons et ensuite marcher à pied le long d'une autre.

Il y a six ans, la mère âgée d'un fermier a reçu une balle dans l'estomac par des colons d'Yitzhar et a dû subir une importante intervention chirurgicale. Les colons étaient descendus pour agresser physiquement les cueilleurs d'olives.

Depuis lors, les fermiers sont peu disposés à aller sur leur terre par crainte de harcèlement des colons. La terre est envahie d'épines et non entretenue, pourtant les branches des arbres tombent vers le bas avec de grosses olives juteuses.

Environ vingt femmes et deux hommes de plusieurs familles différentes ont récolté leurs olives aujourd'hui, avec beaucoup de précipitation pour terminer avant que les colons les repèrent.

En travaillant rapidement et avec efficacité, mais toujours en trouvant le temps et le calme de chanter un ou deux chansons en l'honneur de cette belle journée ensoleillée, ils ont pu terminer sans aucune interférence israélienne.



Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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