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Gaza - 4 avril 2014
Par Nora Handala
Témoignage de Nora, militante française à Gaza avec les brigades Unadikum
Venir à Gaza signifie, pour beaucoup, se rendre dans une région du monde risquée, où il y a la « guerre » : un terme que l’on ne peut accepter une fois qu’on s’y est rendu. Où alors, il faudrait préciser ce que l’on entend par ce mot, et surtout, de quoi parle-t-on. Si l’on se place du côté d’Israël, il faudrait dans ce cas parler de « guerre offensive » et si l'on considère la position de la Palestine, dans ce cas on peut évoquer une forme de « guerre défensive ». Autrement dit, en résistance à une agression.
J’entends par « forme de guerre offensive » le fait que l’on n’observe pas de conflit à armes égales. J’entends par « forme de guerre offensive » le fait que les Palestiniens ne sont pas une seule et unique voix et ce, comme dans tous pays du monde. Certains d’entre eux ont choisi de résister à l’occupation et au blocus par la voie des armes, ceci est un fait et peut se comprendre sans le cautionner. En revanche, lorsque l’on vient à Gaza, et ce n’est pas une utopie ni un idéal, on y rencontre que ceux qui forment la majorité, à savoir des civils, comme vous et moi, qui ne demandent qu’à vivre. La majorité sur une population de plus de 1 million 700 mille personnes…
« Demander à vivre » ? Qu’est ce que cela signifie ?...
On reste sans voix face à cet état de fait. On ne sait que répondre.
Pourquoi n’ont-ils pas ce droit ? Un droit qui n’est pas défendable tant il est évident ? Serait-ce Israël qui s’octroie le droit de vie ou de mort des Palestiniens ? Au nom de quoi ? Et qui permet cela ?
Nous avons déjà toutes les réponses à ces questions lorsque l’on est en capacité de comprendre le fonctionnement de ce monde et les enjeux qui s’entremêlent.
En revanche, nous avons le devoir de faire savoir aux peuples ayant « ce droit de vivre », que Gaza est une région du monde peuplée comme toute autre et que des êtres humains, des hommes, des femmes, des enfants, des agriculteurs, des pêcheurs, des étudiants, etc. continuent d’exister et ce, même si l’on choisit de le nier.
Venir à Gaza avec l’association Unadikum m’a permis d’aller à la rencontre des agriculteurs, des pêcheurs et de diverses associations venant en aide à ce peuple.
Découvrir les agriculteurs signifie être présents à leur côté, précisément de leur permettre de cultiver leurs terres proches de la frontière qui se situent entre 100 et 500 mètres de celle-ci.
Comment ? Nous portons des gilets fluorescents avec le logo d'Unadikum afin de faire savoir aux soldats israéliens, qui surveillent cette frontière illégale 24H/24H et 7j/7j, que des internationaux sont présents afin dire au monde ce qu’Israël entend lorsque qu’il se proclame comme étant la seule démocratie du Moyen Orient.
Notre présence ne signifie pas que nous empêchons les agressions quotidiennes mais elle participe au moins à les diminuer et surtout, elle permet aux fermiers palestiniens de se rendre à nouveau sur leurs terres.
Un exemple qui peut permettre de réaliser ce que la présence d’internationaux a comme intérêt pour les Palestiniens : aujourd’hui, un des agriculteurs nous confiait qu’il n’avait pas pu remettre les pieds sur sa terre, proche de la frontière, pendant 12 ans. Il peut à nouveau le faire depuis 2 ou 3 ans, depuis que l’association Unadikum a réfléchi à la situation des fermiers palestiniens et a développé le concept d'une présence d’internationaux de façon quasi permanente.
On ne se rend pas compte de ce que cela signifie. Donner « simplement » de notre temps afin de leur permettre de vivre : notre temps face à la vie ! Cela s’équilibre-t-il ?
J’ai pour seule réponse face à cette situation que nous avons le devoir d’être présents ou à défaut, pour tous ceux qui ne peuvent s’y rendre, de partager ces informations.
Je ne suis ni journaliste, ni experte, et encore moins fervente de la politique ou de tout autre concept censé représenter une seule et même voix : celle du peuple.
Je parle en mon nom, celui d’une simple citoyenne, qui croit en de simples valeurs humaines, aussi banal que ce soit.
Nora HANDALA
Citoyenne du Monde
Source : Unadikum Gaza
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