Jérusalem - 16 mars 2009

Burj Al-Laqlaq: un autre endroit de Jérusalem qui doit être démoli

Par Maisa Abou Ghazaleh

près les quartiers de Cheikh Jarrah, Silwan et Shu’fat, la municipalité israélienne veut cibler une autre région de Jérusalem.
Burj Al-Laqlaq est la dernière zone qui vient de recevoir des notifications de démolitions de maisons: le site se trouve à l’intérieur de la vieille ville sainte, entre Bab Al- Asbat (Porte des Lions) dans la partie est du mur et Bab Al- Zahera (Porte d'Herode) dans la partie nord du mur.

Carte de la Vieille Ville de Jérusalem (agrandir la carte ARIJ)

La surface de Burj Al-Laqlaq est de 11 dunums et il fait partie du quartier islamique. Il donne sur le Mont des Oliviers et le Mont Scopus à l’est et au nord-est, sur le complexe de l’Esplanade des Mosquées au sud, sur le musée Rockefeller au nord.

Abd Al-Fakhouri est le propriétaire d’une maison de Burj Al-Laqlaq et à la fin du mois de décembre a reçu un ordre de démolition de la part des autorités israéliennes. Son logement a une surface de 150 mètres carrés. Il devra être détruit, sous prétexte que le deuxième étage a été bâti sans autorisation.

«La guerre dans la bande de Gaza {ndr.27 décembre 2008 – 18 janvier 2009} a empêché l'application de la résolution. La cour de la décision est devenue invalide et une nouvelle audience est nécessaire pour annoncer de nouveau la démolition de la maison», explique Abd Al-Fakhouri.

Le logement a été construit il y a trois ans, sur l’appartement du père du propriétaire actuel. Neuf personnes, dont la moitié ce sont des enfants, y habitent. «L’avocat devra présenter des documents à la Cour, confirmant que la maison n'a pas d'incidence sur l'étage inférieur», déclare Abd Al-Fakhouri, qui craint que l’ordre de démolition sera prononcé une deuxième fois.


Adel Tamimi est le propriétaire d’une autre maison qui devrait être détruite, selon un ordre émané le 25 février 2009. Il devrait aussi passer 6 mois en prison: «Ce mois-ci je devrai choisir entre ‘le service public’, travail sans salaire, ou la prison», dit Tamimi.

Il a souligné que la première ordonnance de démolition a été emanée en 1994: depuis lors, il a travaillé durement pour retarder la mise en œuvre de la destruction, de l'offre de rachat d'une licence, mais il a épuisé tous les moyens à sa disposition.

«L'objectif n’est pas seulement ma maison, mais l'ensemble du quartier de Burj Al-Laqlaq. Ils essaient d’appliquer leurs plans de colonisations dans toute la région, comme ils ont annoncé au cours des dernières années», raconte Tamimi. «La famille grandit et nous avons besoin de plus d’espace, que la municipalité ne nous autorise pas».


Al-Hajj Hassan Al-Atiq a reçu également un ordre de démolition de la part de la Cour suprême israélienne, qui lui a donné deux semaines pour sa mise en oeuvre, afin de lui éviter de payer la destruction de son propre logement. «Le délai est passé, et je n’ai pas démoli ma maison avec mes propres mains. Est-ce que on tue son fils avec ses propres mains?!», demande Al-Atiq, dont le logement a deux étages.

Le directeur de l’Association de Burj Al-Laqlaq Imad Al-Jaouni a affirmé que les confrontations dans le quartier entre citoyens palestiniens d’un côté, et colons israéliens et armée de l’autre, remontent à l’année 1989, lorsque Ariel Sharon annonça la création de 150 logements dans la vieille ville de Jérusalem entre 2020.

L’association a été créée en 1991 pour protéger la terre et offre des programmes spéciaux pour les jeunes. En 1998 les extrémistes juifs de Ateret Cohanim ont essayé de nouveau de confisquer des maisons près de la tour, explique Al-Jaouni.

Le projet pour le quartier comprendrait aussi la construction d’une synagogue couverte d’un dôme en or, en reprenant le style du Dôme du Rocher. (PNN)

En savoir plus, lire "Le gouvernement israélien ratifie la construction d'une nouvelle colonie dans la zone de Burj Al Laqlaq"

Source : http://french.pnn.ps/