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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

De Tel Aviv à Ramallah : Journal

Par

Ma journée a commencé à Tel Aviv, s’est poursuivie à Jérusalem et maintenant je suis à Ramallah. J’ai passé deux nuits dans une vieille maison arabe, ravissante, à Tel Aviv (Jaffa, en fait) maison maintenant reconvertie en hôtel. Evidemment rien dans cette maison n’indique qu’elle est arabe, même si elle a appartenu à des Juifs il y a cent-cinquante ans, qui avaient dû être des Juifs palestiniens arabes.

Non que cette maison ignore l’histoire.
Il y a une plaque à droite de l’entrée qui dit : "Cette maison est dédiée à la mémoire de mes parents, Mali et Yitzka Zalman, qui ont eu compassion et respect pour toute âme vivante".

Il y a aussi, accrochés aux murs, des objets et des articles de journaux sur cette maison, ainsi que des affiches touristiques d’Israël.

Il est pourtant hautement improbable que Mali et Yitzak en aient été les premiers propriétaires ou habitants, et il n’y a pas trace de qui a pu les avoir précéder, excepté la superbe maçonnerie, les tuiles "sijjad" et le dessin des planchers qui attestent de ses origines arabes.

Peut-être que la plaque au sujet des Zalman est exacte, mais elle sonne un peu comme une défense. Ce qui laisse de la place aux spéculations.



Je suis parti tôt ce matin pour aller voir Kate à Jérusalem. Elle s’est portée volontaire pour m’aider dans mon enquête sur l’immigration en Israël.

Merveille des merveilles, nous nous sommes retrouvés dans le bureau d’une responsable de l’immigration en moins d’une demi-heure.
J’ai expliqué que je pensais prendre ma retraite ici et que je voulais connaître la procédure pour immigrer et devenir citoyen d’Israël.


• "Etes-vous Juif ?" M’a-t-elle demandé

• "Non" ai-je dit

• "Bon, alors vous ne pouvez pas immigrer ici"

• "Mais il y a plein de non Juifs ici"

• "Oui, mais ils ont tous du sang juif ou ils sont mariés avec des Juifs"

• "Mais, et les Libanais chrétiens qui sont acceptés comme citoyens, alors ?"

• "Il y a quelques exceptions pour ceux qui restent longtemps et rendent de grands services à l’Etat. Si vous restez ici longtemps, il est possible qu’on reconsidère votre requête à titre spécial"

• "Mais comment puis-je rester longtemps sans immigrer ?"

• "Vous pouvez demander des extensions de visa. Evidemment, ça ne veut pas dire qu’on vous les accordera".



Ce que je rapporte ci-dessus est approximatif et plutôt condensé, mais parfaitement fidèle, je dois en avoir un enregistrement que je publierai afin de donner une transcription exacte de la conversation. La discussion s’est poursuivie sur la question de la résidence permanente, de la citoyenneté par le mariage (à tout citoyen israélien qu’il soit juif ou non juif).

J’imagine que j’étais un doux dingue dans l’ordre bureaucratique des choses, mais je n’étais pas particulièrement agressif aussi il n’y a pas eu de d’affrontement, simplement un bon cours sur les classifications de la population israélienne et ses fonctions.



A Ramallah, je me suis rendu sur la tombe d’Arafat. C’est la toute première fois que j’entrais dans la Muqata (l’enceinte gouvernementale) et je nétais pas préparé pas à la profonde impression que j’ai ressenti.

Cette simple tombe au milieu des ruines, avec ces couronnes et ces fleurs déposées par des enfants, des leaders mondiaux, des mouvements de solidarité, était en parfait accord avec ce personnages historique qui n’aura pas pu voir une Palestine libre et dont la Palestine se trouve aujourd’hui dans le même état (de délabrement) que son enceinte gouvernementale.



En partant j’ai pris un tas de photos, et au moment où je prenais les dernières, j’ai reçu un coup de fil sur mon portable.
C’était un appel sans importance d’un ami de Tulkarem, mais il a mis certains combattants de l’enceinte en alerte. Ils m’ont ordonné de montrer mon appareil et d’expliquer cet appel.
La combinaison des deux était suspecte, et suggérait que j’étais peut-être en train de repérer des cibles.



Je me suis excusé, en disant que je ne pouvais pas savoir qui allait m’appeler et quand, et je leur ai laissé voir les images sur ma camera, en expliquant les clichés les plus intéressants, les vidéos des jeunes gens arrêtés aux checkpoints, les photos récentes de l’endroit où deux enfants ont été assassinées à Naplouse, etc.

Je leur ai aussi expliqué qui j’étais et ce que je faisais là. Ils m’ont averti de répondre plus vite la prochaine fois sans risquer de me faire tuer.

J’ai répondu que les Israéliens m’avaient déjà tiré dans un jambe, mais que l’autre était disponible. Après une petite discussion politique, tout a pris fin cordialement, chacun de nous souhaitant à l’autre de réussir dans ses efforts pour la libération.


Il est temps maintenant de conclure, de se préparer à partir et d’aller dans mon autre maison, là où mon prochain job consistera à tirer la vidéo, les photos et les sons et à les donner à ceux qui veulent les voir.

J’écrirai probablement mon prochain journal de San Francisco

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS pour ISM-France

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