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Naplouse - 8 juillet 2007
Par ISM
Dans les médias français, personne ne parle jamais des invasions israéliennes dans les villes de Cisjordanie, ni même des milliers d'assassinats perpétrés par les Forces Sionistes. Par contre, si un Israélien est égratigné à Sdérot ou ailleurs, cela fait les gros titres des journaux.
Avec mes collègues ISMers, nous nous trouvions à Naplouse, lors de la dernière attaque la semaine dernière.
Photo ISM : Chambre d'une maison palestinienne après son occupation par les Forces d'Occupation Israélienne dans la Vieille Ville de Naplouse
Mercredi soir, le 27 juin, les Forces d'occupation Israéliennes ont envahi la Vieille Ville de Naplouse avec 80 jeeps et plusieurs bulldozers. Elles ont occupé de nombreuses maisons et bâtiments à travers toute la ville, bloqué les entrées des hopitaux et des écoles et pris d'assaut les stations de radio.
Répondant à cette attaque, les membres de la résistance de Naplouse ont lancé une bombe artisanale sur une jeep israélienne, blessant 8 soldats israéliens.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les soldats israéliens ont démoli à l'aide d'explosifs 3 maisons dans la Vieille Ville pour ils ont attaqué le camp de réfugiés de Balata où ils ont assassiné un jeune chauffeur de taxi, Hisham Salah, 26 ans, membre des Brigades al-Aqsa.
Confinés toute la nuit dans notre hotel après avoir été menacés d'être abattus ou expulsés par l'armée israélienne si l'on tentait de sortir, nous sommes allés à la rencontre des habitants vendredi matin et constater l'état des dégâts.
Trois maisons dans la Vieille Ville ont été démolies à l'aide d'explosifs. Les résidants des maisons n'ont pas été avertis de la démolition imminente, et dans certains cas ils ont été obligés de rester à l'intérieur de la maison.
Un habitant, un médecin du Croissant Rouge Palestinien nous a expliqué qu'il avait été obligé de monter sur le rebord de la fenêtre du 2ème étage et de s'y accrocher pour échapper à l'effondrement du plancher suite à la démolition de la maison voisine.
Le père d'une famille dont la maison a été démoli aux explosifs nous a raconté que les FOI avaient envahi sa maison vers 17h30 jeudi soir, puis ils ont rassemblé tous les membres de famille dans une pièce et interrogé ses fils à deux reprises.
Le second interrogatoire s'est déroulé dans la salle de bains, où les fils ont été tabassés. Deux jeunes hommes de la famille, âgés de 20 et 24 ans, ont été arrêtés. La maison a été démolie peu avant minuit.
Le plancher du 2ème étage de la maison voisine dont le mur est contigu s'est effondré suite à l'explosion. De plus, le mur porteur a été gravement endommagé, mettant en danger la maison des voisins.
La mère de la famille nous a expliqué qu'ils venaient juste de le reconstruire après sa démolition lors de la dernière invasion. Elle nous a également expliqué que ses fils se tenaient à seulement quelques mètres lorsque l'explosion a eu lieu et qu'ils ont failli être tués par l'écroulement du plafond.
Chez les Safadi, 3 fils ont été arrêtés. La maison a été totalement mise à sac : Les soldats israéliens ont creusé dans les planchers de la cuisine à la recherche de tunnels et d'armes, et ils ont saccagé toutes les pièces de la maison. Alors qu'ils occupaient la maison, des tireurs isolés ont été installés aux fenêtres donnant sur les ruelles.
La famille a été utilisée comme boucliers humains tandis que les FOI occupaient la maison.
Les Asali ont subi les mêmes injustices. Les soldats des FOI ont également creusé dans le plancher, ouvert un puits et fait exploser une pièce servant d'entrepôt au rez-de-chaussée.
Les soldats ont occupé la maison jeudi matin à 8h et ne sont partis que le vendredi matin, et là aussi, ils ont posé des snipers aux fenêtres.
Toutes les pièces du premier étage ont été saccagées. Six Palestiniens ont été gardés prisonniers à l'intérieur de la maison en tant que boucliers humains, pendant toute la période d'occupation de la maison.
Dans les trois hôpitaux de Naplouse - Al Watani, Rafidia, et l'Hopital Spécialité de Naplouse, au moins deux jeeps de l'armée israélienne ont bloqué les entrées entre la nuit de mercredi à jeudi jusqu'au vendredi matin. Les soldats ont empêché les médecins, le personnel de l'hôpital et les patients d'y entrer, quelque que soit l'urgence.
Selon le personnel de l'hôpital d'Al Watani l'armée a tiré à cinq reprises sur l'hôpital des tirs de mitrailleuses. Les FOI ont également retardé les livraisons en équipement comme les camions qui viennent livrer l'oxygène, du matériel de dialyse ainsi que la nourriture.
Nous sommes également allés rendre visite dans une maison où 40 personnes ont été retenues dans une seule pièce de mercredi soir à vendredi matin.
Dans une autre pièce à l'étage, 50 autres personnes ont été detenues et dans une pièce voisine, les soldats israéliens ont détenus 15 autres personnes. Lors de leur détention, les habitants n'ont reçu ni eau, ni nourriture, ils n'ont pas été autorisés à utiliser les toilettes et ils ont dû soit se retenir ou uriner dans la pièce où ils étaient détenus.
De nombreuses personnes âgées, enfants, et une femme enceinte ont souffert considérablement dans ces circonstances. Un vieil homme n'a pas pû prendre ses médicaments pendant près de deux jours puisqu'il devait les prendre avec de la nourriture.
La femme âgée et l'homme ont vu leur jambes gonfler sérieusement parce qu'ils ont dû rester assis pendant près de deux jours, et ils ont dû être portés hors de la pièce lorsqu'ils ont été finalement libérés de leur captivité.
Alors qu'ils occupaient la maison, les soldats ont uriné dans les pièces et saccagé toute la maison. En quittant la maison, un soldat a jeté une grenade à main par la fenêtre de 2ème étage alors que 100 civils non armés étanient toujours à l'intérieur, mais heureusement personne n'a été tué.
Cette occupation de maison n'était pas un cas isolé. De nombreuses maisons dans la Vieille Ville ont été occupées et à chaque fois, les habitants ont été entassés dans une seule pièce sans eau, sans nourriture et sans possibilité d'aller aux toilettes.
L'armée a prétendu qu'elle était à la recherché "d'hommes recherchés" (combattants de la résistance. Le fait d'occuper des maisons et de retenir en captivité les habitants est considéré comme une utilisation de civils comme boucliers humains lors d'une invasion armée, une pratique qui est reconnue comme illégale au niveau international.
Jeudi soir, les soldats ont détenu un volontaire du Palestinian Medical Relief (PMR) qui faisait partie d'un groupe escortant des civils jusqu'à leurs maisons dans la Vieille Ville.
Au début, les soldats ont détenu le médecin en lui demandant ses papiers d'identité, puis les soldats lui ont pris ses papiers d'identité. Ils ont ensuite emmené le médecin à l'intérieur d'une maison qu'ils occupaient le détenant à l'intérieur pendant plus de 30 minutes avant de réapparaitre les yeux bandés et menotté à la porte du bâtiment.
Il a ensuite dû s'accroupir devant le bâtiment pendant 20 à 30 minutes tandis que les soldats changeaient d'équipes.
Pendant ce temps, un international a tenté de libérer le médecin, en citant les violations du droit international qu'impliquaient l'arrestation et l'utilisation du médecin volontaire comme bouclier humain.
Les soldats ont refusé de libérer le médecin et ont déclaré aux militants qu'ils n'étaient pas obligés de révéler les raisons de la détention du médecin. Après de nombreuses tentatives pour libérer le médecin, les militants ont dû partir.
On ne sait pas ce qui est arrivé au volontaire médical lors de sa détention initiale ou ultérieure, bien qu'il y ait une forte probabilité qu'il aitété interrogé et battu, comme dans bien d'autres exemples.
L'arrestation et la détention des médecins est habituelle et est une forme de punition collective pour ces volontaires qui fournissent une aide d'ugence essentiele aux Palestiniens blessés. Les médecins volontaires sont des jeunes hommes palestiniens, que les FOI accusent par habitude d'être impliqués avec les groupes militants.
Quand ils ne sont pas arrêtés, les médecins et les ambulances se voient très souvent refuser l'accès aux zones attaquées, ou sont interdits de fournir les premiers soins aux blessés, une stratégie qui peut avoir comme conséquence le décès des blessés. Vendredi matin, un infirmier, âgé de 23 ans, a reçu une balle dans l'épaule alors qu'il était en service.
Lors de cette dernière invasion de Naplouse, au moins 60 personnes ont été blessées comme un résultat direct de la présence et des actions des Forces d'Occupation Israélienne.
15 autres personnes ont fait appel aux services du PRC dont les déplacements étaient considérablement limités par la présence des FOI.
48 personnes ont été blessées par des tirs de balles de caoutchouc en 16 heures : et cela ne tient compte que des cas traités par le PRC.
Parmi ces cas, un homme de 23 ans a reçu 4 balles en caoutchouc dans le dos et une dans la poitrine.
Deux autres ont été blessés par balles réelles.
Après une brève absence dans la journée de vendredi, l'armée d'occupation est revenue dans la Vieille Ville vendredi soir et samedi soir, comme cela arrive régulièrement dans la ville de Naplouse qui est cernée par l'armée israélienne.
On n'entre ou ne sort de Naplouse que par les 5 checkpoints qui entourent la ville. L'ensemble de la population est enfermée dans sa propre ville depuis 2002 mais qui s'en inquiète ou qui trouve cela anormal ???
En tout cas, ni les médias, ni le gouvernement français, et à peine le gouvernement d'Abbas.
Seule est importante la sécurité d'Israël !
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