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Jérusalem - 25 juillet 2019
Par Middle East Eye/ISM
22.07.2019 – Des bulldozers israéliens rejoints par des centaines de soldats et de policiers ont démoli lundi des maisons palestiniennes à la périphérie de Jérusalem-Est, malgré les protestations locales et les critiques internationales.
Les forces israéliennes se sont rendues tôt le matin dans le village palestinien de Sur Bahir pour démolir 11 bâtiments, dont des dizaines de maisons, dans le quartier de Wadi Hummus, près de la clôture d’annexion qui sépare la Cisjordanie de Jérusalem.
En fin d'après-midi, au moins un résident avait été arrêté et 10 bâtiments rasés, a rapporté le correspondant de MEE.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a déclaré lundi lors d'une réunion de ministres que les démolitions constituaient une violation du droit international, tandis que d'autres responsables palestiniens ont demandé à la Cour pénale internationale de mener une enquête.
Les responsables de l'ONU ont déclaré qu'ils étaient prêts à fournir une assistance aux personnes déplacées, mais a ajouté qu'aucune aide humanitaire ne pourrait remplacer la perte des propriétaires, dont certains avaient investi les économies de toute une vie.
« Parmi les personnes déplacées de force ou autrement touchées figurent des réfugiés de Palestine, dont certains sont aujourd'hui confrontés à la réalité d'un deuxième déplacement, de mémoire d’homme », a déclaré un communiqué de l'ONU.
Des habitants ont déclaré que les forces israéliennes ont traversé une section du mur d’annexion en le coupant à Sur Bahir [à cet endroit, le mur est constitué de barbelés électrifiés, ndt] en profitant de l'obscurité, vers 2 heures du matin lundi, et ont commencé à évacuer les gens avant d’installer des explosifs pour commencer les démolitions.
Vidéo de l’expulsion des résidents
Des activistes palestiniens, israéliens et internationaux qui s'étaient mobilisés pour tenter d'arrêter l'activité ont filmé et pris des photos de l’opération. (1)
L'armée israélienne a déclaré la zone fermée pendant trois jours, interdisant aux gens d'entrer ou de rester dans le quartier. Elle a interdit aux Palestiniens de récupérer leurs biens ou d’ériger des tentes dans le secteur.
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La Cour suprême israélienne a décidé en juin dernier que les structures enfreignaient une interdiction de construction. Le délai imparti aux résidents pour enlever les bâtiments affectés, ou une partie d'entre eux, a expiré ce vendredi.
Les Palestiniens craignent maintenant que les démolitions de lundi ne créent un précédent pour d'autres villes situées le long du tracé du mur d’annexion, qui parcourt des centaines de kilomètres autour de la Cisjordanie occupée par Israël.
On craint également qu'Israël cherche maintenant à démolir davantage de maisons dans des parties de la Cisjordanie administrées par l'Autorité palestinienne, dans lesquelles se trouve une partie du Wadi Hummus.
Il est pratiquement impossible pour les Palestiniens de Jérusalem d'obtenir un permis de construire de la part des autorités israéliennes qui occupent les quartiers est de la ville depuis 1967.
Certains ont donc regardé un peu plus au sud, à Wadi Hummus, où il est beaucoup plus facile d'obtenir les permis de construire de l'Autorité palestinienne.
Situés en zone B de la Cisjordanie occupée, sous la juridiction de l'Autorité palestinienne, les immeubles de Wadi Hummus sont construits avec tous les permis de l'Autorité palestinienne.
Cependant, le village de Wadi Hummus a une situation administrative particulière, dans la mesure où il se situe à cheval sur les zones A, B et C de la Cisjordanie - les deux premières sont administrées par l’Autorité palestinienne, la troisième par Israël.
Et bien qu’il fasse partie de la Cisjordanie , il se trouve du côté israélien du mur d’annexion, ce qui signifie que ses habitants ont un accès beaucoup plus facile à la ville que les Palestiniens de l’autre côté du mur et vivent de fait sous le contrôle direct d’Israël.
Selon les accords d'Oslo, Israël ne devrait avoir aucun mot à dire sur la construction de maisons dans les zones A et B. Cependant, une décision de l'armée israélienne de 2011 a décrété qu'Israël pouvait désormais démolir des bâtiments situés dans des zones administrées par l'Autorité palestinienne et Wadi Hummus était désormais le premier.
En 2011, Israël a interdit toute construction à 100-300 mètres des deux côtés du mur d’annexion sous prétexte de créer une zone tampon de sécurité.
Dans la région de Wadi Hummus, à Sur Bahir, 200 bâtiments se trouvent dans cette zone tampon, la moitié d'entre eux ayant été construits avant la décision de 2011, selon les Nations Unies.
Hamadeh Hamadeh, président du Conseil des services de Sur Bahir-Wadi Hummus, a déclaré à MEE que l'armée israélienne avait fait peu de tentatives pour faire respecter les restrictions en matière de construction depuis 2011.
« Lorsque l'armée voyait les nouvelles constructions, elle n’a interrogé les propriétaires que sur leurs permis de construire », a-t-il déclaré.
Ce constat est repris par Alaa Hamid Amira, 39 ans, dont la maison a été détruite lundi.
« Pendant la construction, l'armée s'arrêtait tout le temps pour voir comment le travail avançait », a-t-il déclaré à MEE la semaine dernière.
« Ils entraient sous prétexte de vérifier si les ouvriers avaient les bons permis de travail et ils n'ont jamais dit que c'était illégal. C'est pourquoi j'ai été surpris quand j'ai trouvé un avis de démolition collé à ma porte en 2017. »
(1) Lire le compte-rendu des militants d’ISM qui se trouvaient aux côtés des familles dans les maisons visées par la destruction. Ils relatent et montrent la brutalité et la violence dont ont usées, à leur habitude, les troupes d’occupation.
https://palsolidarity.org/2019/07/palestinians-and-british-ismers-hospitalized-in-sadistic-and-brutal-display-of-violence-by-israeli-soldiers-in-east-jerusalem-demolition/
Photos commentées publiées par ISM-Palestine le 30 juillet 2019.
Source : Middle East Eye
Traduction : MR pour ISM
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