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Jérusalem - 25 août 2013
Par ISM
Le 19 août au matin, 200 soldats et 2 chiens militaires dans 38 jeeps ont démantelé plusieurs tentes qui hébergeaient la communauté palestinienne bédouine Tal 'Adasa dans la banlieue Beit Hanina, à l'est de Jérusalem occupée. Vers 6h du matin, les soldats israéliens ont encerclé les tentes, pointant leurs fusils sur les 53 habitants, dont 28 enfants. Les membres de la famille ont été séparés en 3 groupes, toujours sous la menace des fusils, et n'ont pas été autorisés à bouger pendant 3 heures, les enfants ne pouvant ni aller aux toilettes ni boire ou manger quoique ce soit.
A 9h du matin, deux bulldozers blindés ont envahi le camp et ont détruit toutes les tentes, les abris pour les animaux et les meubles. Les 2 chiens militaires ont attaqué les brebis et les chèvres, qui se sont dispersées tout autour. Les Palestiniens, inquiets de perdre leur bétail, ont ignoré les ordres des soldats, se sont précipités après les bêtes et ont réussi à les ramener.
3 heures plus tard, les soldats ont quitté le secteur, non sans avoir donner à la communauté une amende de 70.000 NIS (15.000€) pour l'utilisation des bulldozers et - d'après les autorités israéliennes - pour avoir occupé la terre illégalement. Les soldats israéliens ont dit à un des vieux de la communauté qu'ils avaient 10 jours pour quitter les lieux, sinon ils seraient arrêtés.
La Croix Rouge et le Croissant Rouge palestinien sont allés voir la communauté après les démolitions et lui ont laissé 9 tentes. Cependant, lorsque des militants internationaux sont allés voir la communauté, il ne serait plus que 28 personnes. La plupart des enfants avaient été envoyés à Jéricho, où ils ne seront pas en mesure de poursuivre leur scolarité puisqu'ils sont inscrits dans des écoles du quartier de Beit Hanina.
Entourés par des montagnes de gravats et de meubles écrasés entassés autour de la zone, Abu Hosean Kaabna a déclaré : "Nous vivons à Beit Hanina depuis plus de 60 ans, depuis 1948, après avoir été déplacés par force de Al-Khalil pendant la Nakba de 1948." "Je m'occupe de cet olivier depuis 16 ans," a-t-il continué, une profonde tristesse sur le visage et les larmes aux yeux, montrant un gros olivier devant lui.
Si les autorités israéliennes mettent leur menace à exécution, mercredi prochain, les soldats reviendront et arrêteront les Palestiniens bédouins qui sont restés, puisque la communauté n'a aucune intention de partir.
"S'il vous plaît, ne nous oubliez pas. Ce n'est pas encore fini, nous allons être confrontés à d'autres problèmes. Il va falloir que nous trouvions un autre endroit pour vivre mais nous ne savons pas où aller et les familles vont être obligées de se séparer à nouveau," a dit Abu Hosean Kaabna.
Cette communauté palestinienne a reçu un ordre de démolition en juin dernier et depuis, elle attendat la mise à exécution de l'ordre sans savoir la date exacte de destruction de ses maisons.
La communauté palestinienne bédouine de Tal 'Adasa vit à Beit Hanina depuis plus de 50 ans, après avoir été déplacée de Al-Khalil/Hebron et Beer Sheba pendant la Nakba de 1948. Bien qu'ils vivent à l'intérieur des limites de Jérusalem, les membres de cette communauté ne sont titulaires que de papiers d'identité de Cisjordanie . En 2006, le mur israélien d'annexion a été construit à l'est et à l'ouest de la communauté, l'isolant du reste de la Cisjordanie . Les autorités d'occupation leur ont rarement donné les permis de traverser le checkpoint de Qalandiya et d'entrer en Cisjordanie , les coupant de villages comme Bir Nabala et al-Ram, où ils ont de la famille.
Depuis 20 ans, les responsables israéliens ont tenté à plusieurs occasions de les forcer à partir. Mais même après la destruction de leurs maisons par les forces d'occupation, les habitants de Tal 'Asada sont déterminés à rester sur leur terre.
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM
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