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Cisjordanie - 11 septembre 2012
Par ISM-France
Routes bloquées, pneus incendiés, grève des taxis et des transports, des milliers de personnes dans les rues, les Palestiniens continuent de protester contre leurs conditions de vie. Le mouvement de masse a commencé mardi 4 septembre, quand des milliers de Palestiniens en colère sont descendus dans les rues pour dénoncer le Protocole de Paris, qui subordonne l'économie palestinienne à l'économie palestinienne et provoque une flambée des prix insupportable pour la plupart des familles palestiniennes, et qui institue également un contrôle israélien sur les importations et les exportations palestiniennes, les relations d'affaires à l'international, et les taxes de douane.
Hébron, 10 septembre 2012 (REUTERS/Darren Whiteside)
Ces taxes, imposées par les autorités israéliennes sur toutes les marchandises importées en Cisjordanie et à Gaza, sont supposées être reversées aux Palestiniens via l'Autorité palestinienne. Un reversement parfaitement aléatoire, que l'occupant interrompt quand il le souhaite pour faire pression sur les dirigeants de l'AP lorsque ceux-ci prennent des décisions qui ne lui conviennent pas.
Le mouvement s'est amplifié samedi et dimanche, avec la grève des taxis et des chauffeurs routiers, particulièrement frappés par la hausse du prix du carburant qui rend leur travail pratiquement impossible.
Particulièrement visé, le Premier ministre non élu et très néolibéral Salam Fayyad, dont les manifestants ont demandé la démission, dénonçant sa corruption et les bénéfices qu'ils tirent de l'occupation sioniste de la Palestine.
Dimanche 9 à Ramallah, les manifestants ont également exigé que les représentants de l'Organisation de Libération de la Palestine jouent leur rôle et prennent leurs responsabilités au sérieux, une revendication politique claire qui accompagne les protestations contre la situation économique.
Lundi 10, à Hébron, les manifestants ont été violemment attaqués par la police palestinienne et l'armée israélienne ; le Croissant rouge palestinien a dénombré 80 blessés, leurs blessures allant d'ecchymoses et de fractures à des cas d'asphyxie dûe à l'inhalation de gaz lacrymogènes.
Quelques manifestants ont essayé de dégrader ou d'incendier des immeubles de l'Autorité palestinienne, perçue à juste titre comme agissant au nom des autorités israéliennes et ne représentant pas les intérêts du peuple palestinien. Ils ont été stoppés dans leur élan par leurs compagnons manifestants, le mot d'ordre étant de protester pacifiquement et de ne détruire aucun bien public ou privé.
D'autres cas de vandalisme ont été rapportés, mais l'information doit être prise avec beaucoup de circonspection, les forces clandestines de l'occupant ayant l'habitude d'infiltrer les manifestations, keffieh sur la tête.
A Naplouse, une 60ne de personnes ont été blessées dans des affrontements avec la police palestinienne, dont le maire de la ville, Adli Yaish, qui essayait d'intervenir entre les deux côtés.
De nombreux Palestiniens sont excédés par l'Autorité palestinienne, "gouvernement" sous occupation, soumis aux autorités militaires de l'occupation qui a toujours le dernier mot sur toute action entreprise par l'AP.
La grève est suivie par 100% des taxis, conducteurs d'autobus et chauffeurs routiers, et les institutions de la société civile, les syndicats et les organisations de jeunes ont menacé d'une escalade de leurs protestations dans les jours à venir si leurs revendications n'étaient pas satisfaites.
Sources : IMEMC, Ma'an News, Palestinian Information Center, Al-Akhbar.
Nombreuses photos des manifestations ici.
Sur un poster : "Je suis allé au marché, j'ai cliqué 'J'aime' et je suis rentré chez moi"
"Le pouvoir au peuple" - Hébron, 10 septembre 2012 (REUTERS/Darren Whiteside)
La police palestinienne charge - Hébron, 10 septembre 2012 (REUTERS/Darren Whiteside)
Appel au boycott des produits israéliens - Ramallah, 11 septembre 2012 (photo Huwaida Arraf/ISM)
Ramallah, 11 septembre 2012 (photo Huwaida Arraf/ISM)
Ramallah, 11 septembre 2012 (photo Huwaida Arraf/ISM)
Manifestation à Naplouse le jeudi 6 septembre 2012 contre l'Autorité palestinienne et la pauvreté
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