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Gaza -

Quand les placards sont vides

Par

Ahmad Saud Basal est un gamin de 11 ans de Tuffah, un village au centre de Gaza. Il vit dans une maison de deux pièces avec ses cinq frères et sœurs, ses parents et sa grand-mère. Les temps sont durs, bien plus durs qu’avant. Deux années de siège ont dévasté Gaza, et leurs effets laisseront des traces longtemps.

Quand les placards sont vides


Un enfant de Gaza assis devant les décombres de sa maison, janvier 2009 (Photo Andreas H. Lunde)

L’éducation, les soins de santé, les transports, l’économie, tous les aspects d’une société normale sont en ruine, résultats de la campagne de punition collective menée au mépris non seulement de la législation internationale mais aussi des valeurs qui sous-tendent les grandes religions.

Ahmad et sa famille ne crèvent pas de faim. Ce n’est pas la Somalie. Gaza n’a jamais été ce qu’on appelle « le tiers monde ». Mais il ne sert à rien de faire des hiérarchies dans la souffrance.

Comparée à avant, lorsque les usines fonctionnaient, que les fermes pouvaient porter leurs produits au marché, que les étudiants pouvaient étudier le soir à la lumière de l’électricité plutôt qu’à celle des bougies, le désespoir envahit aujourd’hui toutes les vies.

Le chômage est à 80%. Les prix qui montent en flèche pour la nourriture de base, les vêtements, les médicaments, obligent les gens à survivre au jour le jour. Dans une crise économique d’une telle ampleur, les parents, bien qu’ils soient toujours réticents, poussent leurs enfants à aller gagner de l’argent.

De bonne heure tous les matins, Ahmad et Hadia, sa petite sœur de 10 ans, vont travailler avec leur père. Tous les trois vendent du thé dans la rue. Pour huit heures de travail par jour, chacun des enfants gagne entre 6 et 10 shekels (entre 1 et 2 euros). Ajoutés à ce que se fait leur père, la famille gagne 8 euros par jour, ce qui n’est pas lourd quand la viande coûte 11 euros le kilo et les fruits, qu’Ahmad n’a pas goûté depuis un an, en coûte 2.

Les colis de nourriture de l’UNWRA aident, mais les rations, distribuées 4 fois par an, sont basiques : 30 kg de farine, 5 kg de riz, 5 kg de sucre, 3 kg de lentilles, 6l d’huile et quelquefois, des boîtes de sardines de 5kg. Une famille de 8 personnes ne va pas loin avec ça.

Des enfants comme Ahmad représentent l’avenir. Il est vrai que les Palestiniens ont fait preuve d’une extraordinaire résilience collective devant les terribles épreuves de leur histoire. Mais cette force ne soit pas être présentée de façon sentimentale.

Les enfants, qui sont intensément sensibles aux circonstances et à ce qui les entoure, ont besoin d’un environnement sain dans lequel ils peuvent se développer et grandir, explorer et jouer, espérer et rêver. La captivité imposée par le siège leur a volé cette liberté.

Rendre cette liberté à Ahmad et l’aider à se remettre des privations qu’il a endurées reste un défi qui ne fait que commencer.

Source : IMEMC

Traduction : MR pour ISM

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