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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Un lent processus de nettoyage ethnique

Par

> jaggi@tao.ca

Jaggi Singh (jaggi@tao.ca) est un membre du Mouvement International de Solidarité (ISM): www.palsolidarity.org . Il est écrivain, journaliste indépendant et un activiste de justice sociale basé à Montréal, ainsi qu’un membre de The No One Is Illegal campaign, un mouvement pour les Droits des réfugiés et des immigrants au Canada (nooneisillegal@tao.ca).

Aujourd’hui, au tribunal de Tel-Aviv, un travailleur palestinien, Jihad Abu Id, exigera sa sortie d’une prison israélienne. Abu Id a été emprisonné pendant les six derniers mois, depuis qu’il a été arrête pour avoir travailler en Israel sans permis.
Abu Id vient d’un village appelé Bidu, situé près de Ramallah en Cisjordanie occupée par les Israéliens.

Le processus normal afin de traiter les travailleurs palestiniens « illégaux » en Israël est de les détenir pas plus d’une journée, et de les renvoyer dans leur village d’origine dans les territoires occupés.

Cependant, dans le cas d’Abu Id, le Ministre Israélien de l’Intérieur essaye de le déporter en Jordanie. L’excuse : Il est marié à une femme jordanienne. Selon Sharon Bavli, le procureur de l’Etat au Ministère de l’Intérieur Israélien qui tente de forcer le déplacement d’Abu Id, son mariage avec une Jordanienne lui fait perdre ses Droits à résider en Palestine.

Abu Id a été emprisonné pendant les six derniers mois dans la prison Israélienne de Maasiyahu, un établissement spécial pour les déportés qui, selon l’avocat des Droits de l’Homme Israélien, Shamai Leibowitz, comporte une section entière pour les Palestiniens dans une situation semblable à celle d’Abu Id.

Abu Id résiste à sa deportation en présentant, d’une part, une requête auprès du Tribunal de Tel-Aviv aujourd’hui, et d’autre part, auprès de la Cour Suprème de Justice Israélienne dans les semaines à venir. Au dernier Tribunal, il se battra pour ré-établir son statut de Palestinien.

La decision d’aujourd’hui à Tel-Aviv est cruciale, selon Leibowitz. Si Abu Id est relaché, et retourne à Bidu en Cisjordanie , il sera difficile pour les autorités Israéliennes d’y entrer et de de l’attraper, en raison de l’attention qui sera apportée dans le village et sans doute au-delà.

Selon les mots de Leibowitz, "C’est un dispersion de la population palestinienne sans attirer l’attention des medias.” Le continuel emprisonnement d’Abu Id est la seule façon par laquelle le gouvernement Israélien peut réussir son expulsion vers la Jordanie.

La situation familiale d’Abu Id explique aussi le caractère du processus de dépossession, et la longue et silencieuse lutte pour beaucoup de palestiniens afin d’établir leur identité et leur Droit fondamental à résider dans leurs propres villes et villages.

Le père d’Abu Id a été déporté illégalement de Bidu vers la Jordanie en 1970 par un commandant militaire Israélien qui a émis un arrêté d’expulsion des Territoires qui ont été illégalement occupés après la guerre des six jours en 1967. Cette déportation a été finalement déclarée être illégale, plus de deux décénnies plus tard, et la famille est revenue à Bidu en 1994, où Abu Id a vécu ces huit dernières années.

Selon des documents du gouvernement lus par Leibowitz, le bureau du procureur Israélien estime qu’entre 50 et 60 000 Palestiniens sont considérés comme susceptibles d’être déportés des Territoires Occupés, pour des raisons identiques à celle d’Abu Id.

S’engager dans une recherche massive et une expulsion des ces milliers de soi-disant Palestiniens « illégaux » n’est pas faisable au niveau logistique et au niveau des relations publiques (bien que certains dans la Droite Israélienne, qui devient le courant de pensée majoritaire, transfereraient de force demain tous les palestiniens s’ils le pouvaient).

Au lieu de cela, les déportations se font silencieusement, une par une, dans des circonstances identiques à celle d’Abu Id.

C’est ce que Leibowitz n’a pas d’hésitation à appeler "un lent processus de nettoyage ethnique."

Leibowitz n’hésite pas également à souligner la complicité des Tribunaux Israéliens dans la politique d’expulsion du gouvernement Israélien, appellant la branche judiciaire “juste un bras de la branche politique… ils collaborent tous ensemble.”

Une decision concernant la sortie d’Abou Id est attendue plus tard aujourd’hui à Tel-Aviv.

Pour plus d’informations concernant le cas de Jihad Abu Id et des autres déportés Palestiniens, contactez Shamai Leibowitz à Tel Aviv au +972 3 670 4170.




Mise à jour : L’affaire du travailleur Palestinien Jihad Abu Id

JERUSALEM, 19 Decembre 2002 – Dans une decision décrite comme “embarrassante” par les observateurs des Droits de l’Homme israéliens, le travailleur Palestinien Jihad Abu Id s’est vu refusé une caution aujourd’hui au Tribunal de Tel Aviv.

Le juge Michal Rubinstein a decide qu’ Abu Id, qui était en detention depuis six mois en attendant sa deportation vers la Jordanie, restera en prison jusqu’à ce que la Cour Suprême Israélienne décide sur son statut de Palestinien. Le Ministre de l’Intérieur Israélien soutient qu’Abu Id a perdu sa nationalité de Palestinien parce qu’il est marié avec une Jordanienne.

Rubinstein a déduit qu’Abu Id pourrait fuir en Palestine s’il était libéré sous caution.

L’avocat d’Abu Id, Leah Tsemel, a appelé son cas “une histoire palestinienne typique” et jure de faire appel à la decision.

En attendant, l’avocat des Droits de l’Homme, Shamai Leibowitz, a mis en évidence que des individus accusés de corruption, fraude et même d’homicide sont régulièrement libérés sous caution, alors qu’Abu Id, a seulement été pris alors qu’il travaillait sans permis, n’est même pas accusé de crime, et qu’il est maintenant détenu depuis 6 mois.

Leibowitz se moque, "Tout étudiant en Droit sait qu’il n’y a aucun fondement pour detention illimitée. Cela va au-delà de la raison.”"

Abu Id attends son audition devant la Cour Suprême à la prison de Maasiyahu en Israël.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG

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