Gaza - 16 avril 2011

Vittorio, Juliano, Rachel…

Par Chris

Très touché par l’assassinat de Vittorio, je dois dire quelques mots. A ses parents et ses proches… ne laissez pas la douleur vous rendre fous, ne pensez pas à vous-mêmes, ne pensez pas à combien il va vous manquer. Non !Pensez à lui, qui est heureux parce qu’il a fait ce qu’il fallait faire. Il a vécu la vie qu’il voulait vivre et que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir vivre, que nous en ayons ou non le courage.

Rassemblement à la mémoire de Vittorio, vendredi 15 avril, à Gaza (photo Ziad Medoukh)
A ceux qui, comme lui, préfèrent risquer leur vie que de devenir inhumain... Vittorio, comme tous les autres, ne sera pas mort en vain si l’empire comprend que chaque fois qu’il en tue un, dix se lèveront pour le remplacer. Je suis volontaire, je ne vais pas le remplacer à moi tout seul, mais si nous y sommes dix… Donc, s’il reste un place sur un bateau, je suis partant.

Aux Palestiniens qui l’ont accueilli et vu mourir comme un membre de leur famille (ces familles qui sont décimées depuis plus de 60 ans !)… merci de lui avoir permis de rester jusqu’au bout un être humain, ce qu’il voulait par dessus tout.

Merci de nous donner, comme lui, l’exemple de la résistance inconditionnelle malgré vos souffrances indescriptibles. Merci de continuer à lutter pour la justice, la paix et l’amour.

A tous les autres... ne vous laissez pas embobiner par les média. L’empire n’a pas 36 recettes. Soit il achète, soit il terrorise, soit il tue. Chaque tué est la preuve que dans l’être humain existe cette force supérieure à la peur et à la corruption. Malheureusement, dans l’être humain existe aussi la force contraire et l’empire trouve toujours quelques pauvres types qui, pour 30 deniers, sont prêts à tuer n’importe qui en disant bien sûr que c’est au nom de l’Islam.

Et même à ceux qui ordonnent ce type d’assassinats... si vous nous tuez tous, qui vous sauvera de la haine que vous avez semée et fait pousser partout ?

Juliano, Rachel, Vittorio…

Tous ces cœurs purs ont vécu et sont morts pour « rester humains ». Plus ce système inhumain en tue, plus nous sommes nombreux à vouloir rester humains.

L’accouchement d’un nouveau monde sera d’autant plus douloureux que manqueront les gens comme Vittorio Arrigoni. Mais si nous nous inspirons de ses paroles et de ses actes, de son cœur et de son esprit, alors il sera toujours parmi nous.