Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 3205 fois

Qalqilia -

Ce mur qui détruit notre grenier

Par

Jarrar dit qu'on lui a tiré dessus une fois, et pense que les soldats israéliens voulaient qu'il s'en aille. Ce qu'il a fait : "Je suis parti trois jours par peur mais j'ai été obligé de revenir malgré le danger parce que je redoutais que mes récoltes ne s'abiment. Je dépends d'autant plus de ces récoltes cette année que le reste de ma terre a été confisquée".
"Si nous considérons le premier tracé du mur dans les régions de Jénine, Tulkarem et Qalqiliya, nous voyons que ces terres sont les terres les plus fertiles de la région. Ce sont des terres irriguées avec une large diversité de cultures" explique Joudah Jamal, membre du PARC.

Ce mur qui détruit notre grenier


Un fermier s’occupe de ses récoltes à l’ombre du Mur à Qalqilya

Chaque jour Khalid Jarrar part s’occuper de sa plantation de choux à l’ombre d’un mur de béton haut de huit mères à Qalqilya.

Le mur en ciment qu’Israël construit en Cisjordanie a été cruel pour Jarrar. Il y a quelques mois il avait encore 15 dunams de terre et un verger de citronniers en plus de ses choux. Maintenant, il ne lui reste plus que trois dunams et on l'a coupé de ses arbres et du puits qu’il utilisait pour irriguer sa terre

Une sentinelle israélienne surveille son champ et Jarrar se plaint d'être harcelé en permanence.

"Les soldats me menacent en permanence de m'expulser de ma terre et je n'ai pas d'autre moyen de faire vivre ma famille".

Jarrar dit qu'on lui a tiré dessus une fois, et pense que les soldats israéliens voulaient qu'il s'en aille. Ce qu'il a fait.
"Je suis parti trois jours par peur mais j'ai été obligé de revenir malgré le danger parce que je redoutais que mes récoltes ne s'abiment. Je dépends d'autant plus de ces récoltes cette année que le reste de ma terre a été confisquée".

Le récit du fermier de Qalqiliya est typique des problèmes que rencontre le secteur agricole palestinien avec la construction du mur en Cisjordanie . Un grand nombre de terres agricoles ont été expropriées ou détruites au cours du processus de construction, et surtout au cours la première étape de cette construction.


"La zone dans laquelle la première phase du mur s'est construite est essentiellement une terre agricole" dit Joudah Jamal, adjoint au directeur général du Comité palestinien de soutien à l'Agriculture (PARC)
"Si nous considérons le premier tracé du mur dans les régions de Jénine, Tulkarm et Qalqiliya, nous voyons que ces terres sont les terres les plus fertiles de la région. Ce sont des terres irriguées avec une large diversité de cultures".


On sait que les responsables israéliens ont récemment déclaré qu'ils ne construiraient pas de mur à l'est, sans qu’aucun engagement ferme n’ait été pris. Si les quatre phases prévues du mur de séparation s'achèvent, ce qui inquiète les responsables palestiniens, c'est au moins 58% de la terre de Cisjordanie qui finira par être interdite aux Palestiniens et passera sous contrôle israélien.
Selon Jamal la plus grande partie de la terre consignée pour confiscation entre dans ce qui est classé comme "terres naturellement irriguées", propices à plusieurs récoltes annuelles.


Les régions de Qalqiliya, Tulkarm, et Jénine sont considérées comme les "greniers" de la Cisjordanie . Les abondantes productions de ces régions offrent la majorité des produits dont dépend le marché palestinien. Le mur a déjà provoqué une chute dramatique de la production dans la région, une chute qui va affecter significativement l'approvisionnement futur en nourriture des Palestiniens, ainsi que le prévoient les responsables


Jusqu’à son encerclement par le mur - il n'y a plus qu'un seul accès pour entrer et sortir - Qalqiliya seule représentait la principale source de production de Cisjordanie ;

Selon des études du Réseau palestinien pour l'environnement : Pengon des 12500 dunams de terres cultivables de la région, le mur en a coupé près de la moitié, provoquant la quasi paralysie du secteur agricole, renommé pour ses légumes, ses citrons et ses olives.

Le mur de séparation a exproprié environ 3750 dunams de terre agricole et sa construction en a détruit 2200 de plus. La terre confisquée contenait normalement 2000 dunams d'arbres irrigués, 500 dunams primeurs et 300 dunams d'oliviers qui s'ajoutent à 100 dunams de serres. 8 000 arbres ont été déracinés pour la construction du mur.
Jusqu'à présent, c’est un total de 700 000 arbres qui ont été déracinés pour faire place au mur.

De plus, c'est au moins neuf puits qui ont isolé de la zone de Qalqiliya et trois puits artésiens qui ont été totalement détruits au cours de la construction du mur.

"Au cours de la première étape, ce sont cinq millions de mètres cube d'eau provenant de 33 puits artésiens qui ont été soustraits à Qalqiliya, Tulkarm et Jénine parce qu'ils se trouvaient de l'autre côté du mur" dit Jamal "C'étaient des puits d'approvisionnement en eau potable et qui permettaient aussi l'irrigation des cultures".


Les fermiers ne peuvent plus accéder à leurs champs et à leurs arbres parce le mur les en empêche. Jamal voit bien que le mur va avoir des répercussions sur la vie de 800 000 fermiers palestiniens.
"Parmi ceux qui ont déjà été touchés par la construction de la première phase du mur, les revenus de 60% d'entre eux dépendaient complètement de l'agriculture.
Surtout
, dit Jamal, je pense que le secteur agricole va perdre 70% du total de sa production si le mur va jusqu’au bout de sa construction".


Jamal est aussi inquiet de l'impact sur l'environnement du mur s'il devait être terminé selon le schéma prévu.Il enfermera complètement toutes les zones palestiniennes, et de cette façon, mettra en péril le développement agricole et urbain. Cela signifie que la poussée démographique elle-même sera limitée dans l'avenir en raison du confinement des gens derrière le mur.
"J'ignore ce que sera mon futur" dit Harrar "ma vie était déjà dure avec mes 15 dunams en raison du siège (de Qalqiliya). A l'heure actuelle j'ignore ce qui m'arrivera avec seulement trois dunams. J'ignore même si j'aurai toujours la faculté d'accéder à ces dunams. Tout ce que je sais : que Dieu ne nous abandonne pas".


Lire également le rapport publié sur la région de Qalqilya par le Département des Négociations de l’OLP

Voir la carte de la région de Qalqilya

Source : Palestine Report

Traduction : CS pour ISM-France

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Qalqilia

Même sujet

Le Mur

Même auteur

Ahmad Sub Laban

Même date

19 mars 2004