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ISM France - Archives 2001-2021

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Bethléem -

Coûts du conflit : Bethléem a changé de visage

Par

Source : UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

La gloire de Bethlehem, une ville d'importance historique et religieuse pour les Chrétiens, les Musulmans et aussi pour les Juifs disparaît.
Entourée par la barrière d'Israel sur deux côtés et des routes et des barrages routiers avec accès limités de l'autre, la zone urbaine de Bethlehem (1) est devenu isolée du reste de la Cisjordanie et, plus important, de Jérusalem.

La vie spirituelle, culturelle et économique de Bethlehem était traditionnellement liée à Jérusalem, situé juste quelques kilomètres de distance, les habitants des deux villes étaient autorisés à visiter librement leurs lieux saints.

Aujourd'hui, ce lien vieux de plusieurs siècles est ébranlé. Un certain nombre de colonies israéliennes ont été construites autour de Bethlehem.

De plus, les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens ont été resserrées en raison de la situation sécuritaire qui a pour but de protéger les civils israéliens contre des attaques-suicides et toute autre type de violence.


L'auto-suffisance de Bethlehem a également diminué avec la perte des touristes et des pélerins en raison du conflit et des restrictions de mouvement.

Avant l'Intifada, la population de Bethlehem avait un taux de dépendance à Israël pour le travail bien inférieur à la plupart des autres centres urbains de Cisjordanie car elle pouvait compter sur le tourisme.

Aujourd'hui, avec le secteur du tourisme anéanti, la plupart des habitants peut à peine gagner sa vie.


De 1967 jusqu'en 1995, Bethlehem a été occupé par les Forces Israéliennes. Après les accords d'Oslo, l'armée israélienne s'est retirée du centre urbain de Bethlehem et l'autorité palestinienne en a pris le contrôle.

Avec le soulèvement du deuxième intifada, l'armée israélienne a réoccupé la ville et a bloqué les routes entrant et sortant de la zone.

En 2002, Bethlehem a été placé sous couvre-feu de 24 h pendant 156 jours. (2)


Tension des liens entre Bethlehem et Jérusalem

La zone urbaine de Bethlehem a une population de 60.989 habitants (3) et 14.168 autres personnes vivent dans les trois camps de réfugiés de Bethlehem.


Avant le soulèvement du deuxième intifada en septembre 2000, la population de la zone urbaine de Bethlehem avait autant de Chrétiens que de Musulmans. (4).


Cependant, cela a changé car de nombreux Chrétiens sont parti pour d'autres pays (voir le tableau 5 à la page 20). Le seul espace vert récréationnel disponible pour les habitants de Bethlehem risque de devenir inaccessible quand la section de la Barrière (5) entre Beit Jala et sera construite.


La politique israélienne, y compris les colonies israéliennes, les routes limitées d’accès et le tracé actuel et planifié de la barrière n’accodent pas d’espace pour la croissance de population palestinienne et le développement urbain.




Tableau 1: Statistiques de la Zone Urbaine de Bethlehem

Population Chrétienne (1997) 22.318
Population Musulmane (1997) 22.562
Nombre d’hopitaux : 9
Nombre de mosquées : 11
Nombre d’églises : 22
Nombre d'établissements d'éducation supérieure : 2
% de la population urbaine recevant l’aide du Programme Alimentaire Mondial : 10% (6263 beneficiaires)

Source: diverses publications du PCBS



Pour un visiteur qui souhaite atteindre les lieux saints de Bethlehem, la barrière de béon érigée à l'entrée de la ville est la manifestation la plus évidente de sa séparation physique avec Jérusalem.

Pour les habitants palestiniens de Bethlehem, la barrière est la dernière d'une série de restrictions - comprenant des amas de saleté, des portes de route, des checkpoints et des barrages routiers, connus plus communément sous le nom de 'bouclage'- mis en place au cours de la dernière décennie qui ont coupé la route historique qui relie Jérusalem à Bethlehem et à Hebron au sud.

La zone urbaine de Bethlehem est entourée par un ensemble de neuf colonies israéliennes (6), d'une partie de la barrière, des routes avec accès limités aux Israéliens et une multitude de checkpoint, des monticules de la terre et des barrages routiers.
Environ 78 obstacles physiques entourent Bethlehem aujourd'hui (tableau 2), avec la barrière, qui est en voie d'achèvement le long des côtés nord et ouest de la ville.

Les Forces de Défense Israéliennes (IDF) maintiennent également une forte présence à l’intérieur et autour de la tombe de Rachel, situé dans la partie nord de la ville.




Barrières, Routes d’accès limité et Colonies


Tableau 2: Bouclage et colonies dans le District de Bethlehem

Barrages routiers en béton : 8
Checkpoints : 10
Amas de saleté : 55
Portes de routes : 1
Portes dans la Barrière ‘fermées) : 4
km de Barrière terminé : 10,4
Km du trace prévu : 63
Nombre de colonies dans le District : 18,
Ppulation : 65,973
Proportion des routes avec accès limité : 26%

Source: OCHA, oPt.


Les habitants de Bethlehem qui désirent aller à Jérusalem ont besoin d'une autorisation de l'administration civile israélienne qui peut être obtenue au bureau de coordination du District d'Etzion (DCO) après une étude de sécurité par les services de renseignements israéliens.

Même avec un permis, l'accès à Jérusalem peut être refusé à la discrétion de la police des frontières israélienne au checkpoint de Gilo.(7)



Accès limité aux Lieux Saints


Conformément à l'article 12 de la Convention internationale sur les droits civils et politiques, Israël doit se conformer à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme et d'assurer l'accès aux lieux saints chrétiens, juive et musulmans qui sont sous son contrôle.(8)

Depuis 1993, les mesures prises par l’IDF et prévues pour fournir la sécurité à la population israélienne ont limité l’accès des lieux saints de Jérusalem aux fidèles chrétiens et musulmans de Bethlehem – que ce soit la prière du vendredi à la Mosquée Al Aqsa ou la messe du dimanche à l'église du Saint Sépulcre.

Ces lieux sont très importants pour leurs religions respectives.

L'église du Saint Sépulcre est vénéré par les Chrétiens comme l’endroit où Jésus le Christ est mort, a été enterré et est ressuscité. Beaucoup de chrétiens du monde entier visitent ce site en pélerinage, particulièrement à Pâques.

La Mosquée Al Aqsa est considéré par les Musulmans comme la troisième Mosquée la plus importante au Monde après Ka'bah et Al-Masjid Annabawi à La Mecque, en Arabie Saoudite, qui fait de Jérusalem le deuxième lieu le plus saint pour les musulmans après La Mecque.

La signification religieuse d'Al Aqsa vient de la croyance le prophète Muhammad serait venu en ce lieu. Cela est encouragé par la foi musulmane pour que les pélerins musulmans accomplissant le haj (pélerinage) à La Mecque visitent la Mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, tous les deux situés dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem.



Accès aux Chrétiens

Pendant les vacances de Noël 2003, 2.785 permis ont été délivrés pour les chrétiens palestiniens habitant la ville de Bethlehem - un nombre impossible à satisfaire tous les chrétiens voulant aller à Jérusalem.

Les demandeurs n'ont également eu aucune contrôle sur les dates auxquelles on leur permettait d'entrer - un chrétien orthodoxe pouvait recevoir une autorisation d'entrer à Jérusalem le 24 décembre au lieu du 7 janvier, le jour de Noël orthodoxe.



Accès aux Musulmans

Avant septembre 2000, les Musulmans palestiniens entraient dans Jérusalem pour la prière du vendredi pendant le Ramadan sans beaucoup de problèmes. Depuis lors, les restrictions ont été imposées plus strictement.

En 2004, seuls les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus de 45 ans ont été autorisés à traverser le checkpoint de Gilo pour accéder à la Mosquée Al-Aqsa. En pratique, des bouclages et des brusques alertes de sécurité réduisent les nombres de ceux qui peuvent réellement passer.



La Tombe de Rachel
Voir la Carte


Située sur la principale rue de Bethlehem dans la partie nord de la ville, la tombe de Rachel est considérée comme étant le lieu où a été enterrée la matrone biblique Rachel. Les communautés juives et musulmanes ont adoré ce site en érigeant des zones de autour du tombeau.

Aux termes de l'accord intérimaire en 1995, Israël et l'autorité palestinienne ont accepté de permettre l'accès au site pour les fidèles Juifs, tout en garantissant le déplacement sans difficulté pour les Palestiniens sur la route principale.(9)
6
En 1997, l'armée Israélienne a construit un mur en travers de la voie d'accès principale à Bethlehem où le tombeau est situé pour protéger les visiteurs israéliens au tombeau, coupant l’ancien itinéraire biblique et la route principale entre Jérusalem et Bethlehem et Hebron.

Le tracé prévu par les Israéliens pour la barrière transfère effectivement de Bethléem la tombe de Rachel et le secteur environnant dans les limites agrandies de Jérusalem.(10)

Le nombre de visiteurs israéliens sur la tombe de Rachel a augmenté.(11)

Récemment, des colons israéliens ont tenté de s’installer dans un appartement qui était relié à la Tombe.(12)

Alors qu’un site religieux musulman à l'intérieur du tombeau de Rachel, Bilal Mosque, est inaccessible aux fidèles musulmans.



Effondrement de la zone d'affaires autour de la tombe de Rachel


L’impact de cela a été la mort des zones commerciales et touristiques palestiniennes autrefois-prospères autour de la tombe.
Les affaires dépendaient des clients voyageant sur la route principale entre Jérusalem et Bethlehem et de la population des deux villes qui venaient dans le secteur pour ses divertissements et sa vie nocturne.

La zone est maintenant presque abandonnée parce que la route est bloquée et en raison de la construction de la barrière dans le secteur.


Soixante-douze des quatre-vingts entreprises de la zone se sont fermées ou déplacées au centre de la ville depuis 2002.
(Tableau 3).


Tableau 3: Entreprises situées autour de la Tombe de Rachel
Type des magasins et d’entreprise - Juin 2002 - Octobre 2004
Restaurants - 11 - 0
Pharmacies - 2 - 1
Bouchers, confiseurs, vêtements, tabagistes etc. - 21 - 0
Entretien de véhicules - 22 - 2
Usines et ateliers - 13 - 1
Epiceries - 6 - 1
Boutiques de Souvenirs - 3 - 1
Station-Services - 2 - 2
Total - 80 - 8

Source : Chambre de Commerce de Bethlehem



Un garage de réparation de voitures dans la Tombe de Rachel

Michael possède un garage de réparation de voitures dans le secteur de la Tombe de Rachel. Ses clients avaient l'habitude de venir des zones de Bethlehem et de Jérusalem. Il a perdu ses clients suite aux restrictions de déplacement tandis que d'autres ont peur de venir en raison des patrouilles de l’IDF dans la zone.

Il se déplace maintenant chez ses clients de Bethlehem quand ils ont besoin de ses services. Cela lui permet de faire face à court terme mais il ne pourra plus accéder à ses clients quand la barrière sera terminée.

Déjà, les parties construites de la barrière passent par la maison de Michael et le garage. Il avait espéré que quand l'intifada serait terminée, il reprendrait le travail dans son garage. Il ne sait pas s'il suivra ses clients à Bethlehem ou restera dans sa propriété avec son garage derrière la barrière.

Source : UNSCO




Déclin du secteur du tourisme à Bethlehem


L'impact économique du bouclage n'est pas limité au secteur autour de la tombe de Rachel. Avant l'intifada, les habitants de Bethlehem vivaient en priorité sur le secteur de tourisme.

Environ 18% des ouvriers dans la zone urbaine de Bethlehem étaient employés dans les hôtels, les magasins de souvenirs, les restaurants, la production des travaux manuels traditionnels et religieux et du travail du bois d’olivier, des agences de voyage et d'excursion.

Un boom de la construction à Bethléem a suivi l'optimisme après l'accord de paix d'Oslo en 1993. Des préparations ont été faites pour le nouveau millénium où deux à trois millions de touristes étaient prévus. Un million est venu réellement, dont la grande majorité avant septembre 2000. (13)

Depuis la revolte de l'intifada et les restrictions de déplacement aux Palestiniens et aux touristes qui ont suivi, le secteur du tourisme de Bethlehem a souffert de déclin.

En 2000, une moyenne mensuelle de 91.726 touristes étaient présents à Bethlehem alors que pour les 10 premiers mois de 2004, seulement 7.249 sont entrés dans la ville chaque mois.


De même, le nombre d'autobus de touristes entrés dans Bethlehem a chuté de plus de 2.000 par mois en 2000, à seulement 11 par mois en 2002. Depuis lors, le nombre d'autobus a augmenté légèrement mais sont toujours bien en-dessous du niveau d’avant l’Intifada (15) (voir le tableau 4).

Le nombre de clients dans les hotels a chuté et la durée de leur séjour a aussi diminué.(16)


Depuis 2000 : 28 hôtels, 240 ateliers en bois d’olivier et de nacre et 50 restaurants ont fermé.(17)

Le nombre de touristes qui visitent Bethlehem a monté marginalement en 2004 suite à l’appel du Vatican adressé à ses chrétiens du monde entier pour aller à Bethlehem afin d'essayer de favoriser le tourisme dans la ville.

On s'attend à ce que le tourisme reprenne pendant le Noël selon un rapport commun fait par les ministres palestiniens et israéliens du tourisme du 24 novembre annonçant la coopération "pour favoriser le tourisme en Terre Sainte". Cependant, cette amélioration n'est pas suffisante pour changer de manière significative les faibles perspectives économiques pour le futur de Bethlehem.

Les visites de touristes sont au mieux sporadiques et imprévisibles avec des commerçants qui ouvrent leurs boutiques seulement à l'arrivée d'un autobus de touristes.


Tableau 4 : Indicateurs De Tourisme
2000 2003 2004(18)
Nombre de touristes visitant Bethlehem (moyenne mensuelle) 91,726 5,266
(Sep-Dec)19 7,249
Nombre d'autobus de touristes entrant dans Bethlehem (moyenne mensuelle) : 2,742
(Jan-Sept) 50 138
Nombre d’employés d’hotels : 393 107 95
% de chambres d’hotels occupies : 22.1 1.2 2.4

Source : Données sur les touristes et les autobus de la Chambre de Commerce de Bethlehem; autres données du Sondage des Hotels du PCBS (Chiffres non-publiés).
14 15



L'impact sur la vie des habitants


À la différence des autres parties de la Cisjordanie , les habitants de Bethlehem n'avaient pas à compter sur le travail en Israël en raison des occasions locales de travail disponibles dans le tourisme.(20)

Les industries familiales gérées par des femmes qui fabriquaient des souvenirs et les travaux manuels ont fermés. Avec peu d'opportunités alternatives de travail, beaucoup de femmes sont sorties totalement de la force de travail.(21) La participation des femmes à la force de travail dans le District de Bethléem qui était la plus haute de tous les Districts de Cisjordaine est tombé à l’un des quatre plus bas en 2003. (22)

Source: UNSCO



Les femmes qui travaillaient dans le secteur du tourisme ont peu d'options

"il y a personne pour nous aide, les salariés du tourisme. Nous avons été totalement négligés pendant que la situation empirait" osait dire une des quatre femmes interviewées par l'ONU qui est devenue chomeuse suite à la révolte de l'intifada.

Ces femmes se sentent abandonnées par les organisations humanitaires, qui ont typiquement visé des ouvriers précédemment employés en Israël.

En 2002, un nouveau comité, l'Association des Employés du tourisme a demandé au Comité international de la Croix Rouge d'aider 320 ménages avec des bons de nourriture d’une valeur chacun de 100 $.

Chômeuses depuis plus de quatre ans, ces femmes ont recherché du travail. Elles ne peuvent pas voir comment le tourisme peut récupérer dans des conditions d'une telle incertitude politique.
En attendant, elles veulent se sentir utiles.

Elles se sont inscrites dans des cours de formation pour améliorer leurs de langue et d'autres qualifications liées au tourisme.

Elles espèrent toujours que le secteur se rétablira et que ces qualifications seront utiles.
En attendant ce que cela arrive, ces femmes, souvent les seules soutien de familles, accumulent plus de dettes et s'inquiètent.



Le Déclin Économique Incite L'Émigration des Chrétiens


Il y a peu d'options pour les habitants une fois qu'ils ont perdu leur travail dans le tourisme. Voyant peu de perspectives localement, environ un dixième de la population chrétienne de Bethlehem a quitté Bethlehem pour d'autres pays depuis septembre 2000.(23)

Cela est susceptible d'avoir un impact négatif sur les qualifications et l'investissement de capital dans le secteur du tourisme de Bethlehem et change de manière significative la diversité ethnique de la ville. D'autres - qui peuvent avoir des parents à l'étranger - sont soutenus par l’envoi d’argent de leurs parents à l'étranger.(24)


Tableau 5: Émigration des Chrétiens de la zone urbaine de Bethlehem vers d'autres pays depuis septembre 2000

Beit Jala 580 (107 familles)
Beit Sahour 621 (100 familles)
Bethlehem 870 (150 familles)
Total : 2071 personnes
% du total de la population chrétienne à Bethlehem : 9.3%

Source : UNSCO interviews des Maires de Bethlehem, Beit Jala et Beit Sahour
Source : UNSCO



Quelques habitants de Bethlehem ont choisi de commencer une nouvelle vie dans un pays différent

Hilaneh, une femme de 60 ans de Bethlehem, s'ennuie de ses deux fils qui ont récemment émigré avec leurs familles en Suède.

Elle comprend qu'ils se sont sentis obligés de partir en raison de la difficulté à vivre à Bethlehem. Ils ne pouvaient continuer à payer un loyer de 300 $par mois, alors qu'un fils gagnait la moitié de son salaire d’avant l’intifada en vendant des souvenirs et que l'autre gagnait un salaire bien plus petit roulant en conduisant les touristes.

Les parents en Suède les ont aidés à s’installer et tous les deux ont appris le suédois et ont trouvé un travail.

Hilaneh gagne 300 USD par mois en travaillant en tant que dame de nettoyage dans une école de Beit Jala. Son mari est sans emploi depuis 25 ans en raison d’un coup. Elle a espéré suivre ses enfants en Suède mais sa demande d’émigration a été rejetée.


Conclusion

Après avoir été un centre culturel et spirituel bouillonnant qui a accueilli des touristes et des pélerins du monde entier, Bethlehem est devenu une ville isolée, avec embarqué des magasins et des projets de développement abandonnés.

Le lien historique entre Jérusalem et Bethlehem est presque coupé en raison de la politique israélienne qui comprend des colonies, une foule de barrières physiques et des routes dont l’accès est limité aux Israéliens.

Sans règlement politique qui peut retirer la quantité d’obstacles physiques, y compris la barrière, et l'emprise des colonies israéliennes, le futur pour les habitants de Bethlehem semble lugubre.

La restriction d’accès aux lieux saints de Jérusalem et de Bethlehem court le risque d'aggraver les divisions religieuses dans une zone qui a une importance historique et religieuse pour ceux de foi chrétienne, musulmane et juive.

Économiquement, les Territoires Palestiniens Occupés sont pauvres en ressources naturelles.

Le tourisme offre des possibilités intéressantes d'apporter des sources de revenu extérieures, et s’il prospère, les bénéfices circuleront non seulement à Bethlehem mais dans toute la Cisjordanie .


En attendant, le visage de la ville a changé avec l’exode des habitants chrétiens. Environ 10% de habitants chrétiens sont si pessimistes au sujet de leur fâcheuse situation qu'ils ont choisi de quitter Bethlehem et de commencer une nouvelle vie à l'étranger.

Cette émigration économique aura un impact à long terme sur le caractère multiculturel qui a défini la ville de Bethlehem pendant des siècles.


Notes :

1 Selon le Palestinian Central Bureau of Statistics (PCBS), la zone urbaine de Bethlehem comprend les villes de Bethlehem, Beit Jala et Beit Sahour. De plus, il y a 3 camps de réfugiés : Deishe, Aida et Al ‘Aza situés au centre de la ville et 3 villages à proximité : Ad Doha, Al Khadr et Artas qui ont des rapports très proches avec la ville.

2 Données du Croissant Rouge Palestinien.
712, Jerusalem
3 Projections à mi-2004 du PCBS. Selon le recensement de population du PCBS en 1997, 83% de la population de la zone de Bethlehem est Musulmane et 17% est Chrétienne. Les chrétiens vivent presque entièrement dans les centres urbains.


4 Analyse des données du recensement du PCBS de 1997. Cela exclut les camps de réfugiés

5 - La forêt de Cremisan, à l'ouest de Beit Jala est le seul secteur vert pour la population de Bethlehem. Selon le tracé prévu pour la barrière par le gouvernement Israélien, ce secteur tombera du côté de Jérusalem de la barrière.

6 – La colonie d’Efrat, occupe le plus grand secteur géographique, répartie sur 7 collines au sud de Bethlehem.

7 – Le checkpoint de Gilo, situé sur la route principale entre Jérusalem et Bethlehem, bloque la libre circulation du trafic entre les villes. Seuls les habitants de Bethlehem munis de permis spéciaux peuvent passer à pied. Le checkpoint est ouvert 24h sur 24 h pour les touristes et les organisations humanitaires internationales

8 – Le 9 Juillet 2004, l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la barrière a déclaré le droit dl'accès aux lieux saints. La cour a déclaré que : "(en supplément) des garanties générales de la libre circulation en vertu de l'article 12 de la Convention Internationale sur les droits civils et politiques, il doit être également pris en compte des garanties spécifiques de l'accès aux lieux saints chrétiens, juifs et islamiques. Israël doit se conformer à ses... obligations envers le Droit International Humanitaire et le droit international sur les droits de l'homme. En outre, il doit garantir le libre accès aux lieux saints qui relèvent de son contrôle suite à la guerre 1967... " Avis Consultatif de la Cour Internationale de Justice, des conséquences juridiques de la construction du mur dans le territoire palestinien occupé, du 9 juillet 2004, paragraphes 129 et 149.

9 L’Accord indique que “… tandis que le tombeau, comme la route principale menant depuis Jérusalem au tombeau, comme indiqué, sera sous la responsabilité d’Israël pour la sécurité, la libre circulation des Palestiniens sur la route principale sera maintenue. Afin de protéger le tombeau, trois points militaires Israéliens de garde peuvent être situés dans le tombeau, sur le toit du bâtiment de Waqf, et dans le parc de stationnement.…” (Accord d’Oslo II, Annexe 1, Article V, section 7)

10 La carte du gouvernement israélien du tracé la barrière mise à jour le 30 juin 30 : le tracé de la barrière autour du tombeau de Rachel l'incorpore effectivement à Jérusalem
Voir la Carte du Mur de l'Apartheid
http://www.seamzone.mod.gov.il/Pages/ENG/map_eng.htm

En Février 2003, l’IDF a publié un ordre militaire T/14/03 qui réquisitionnait la terre palestinienne autour de la Tombe de Rachel pour des besoins militaires.


11 “La Tombe de Rachel : Derrière ou à l’intérieur ?”, Nadav Shraigai, Haaretz, 22 Juillet 2002: “Olmert, les membres de NRP et... un groupe de femmes travaillant pour renouveler le contrôle Juif du tombeau, ont été actifs pendant un certain nombre d'années en mettant la pression sur la compagnie d'autobus Egged pour mettre en place un transport public régulier jusqu’à la Tombe après que les accords avec les Palestiniens aient été suspendus.” Des observations régulières du terrain de l'ONU depuis juillet 2003 confirment l'augmentation d’autobus israéliens privés visitant le secteur

12 “Des colons s’installent sur le site de Rachel”, Nadav Shragai, Haaretz, 26 Octobre 2004.

13 Des données ont été fournies par l'autorité du projet 'Bethlehem 2000 ', qui a été mise en place en vue des célébrations du millénium pour reconstituer les attractions, les hôtels et l'infrastructure pour touristes dans l'espoir d’un afflux des touristes. L'industrie du tourisme de Bethlehem a bien fonctionné les trois premiers quarts de l'année 2000. Avec le début de l'intifada, les affaires ont baissé.

14 Source : Police Touristique Palestinienne

15 Source : Compagne de Développement et d’Investissement de Palestine (PADICO).

16 Sondage des Hotels du PCBS.

17 Données fournies par la Chambre de Commerce, Novembre 2004.

18 Les nombres de touristes et de bus concernent la période de janvier à octobre 2004. Les autres données concernent la période de janvier à septembre

19 Le nombre réel de visiteurs est probablement inférieur à la moyenne mensuelle indiquée ici puisque les données sont indisponibles entre janvier et août. Les données sur le nombre d'autobus de touristes tout au long de l'année indiquent que le nombre moyen mensuel de touristes pour 2003 est susceptible de correspondre à la moitié du nombre énoncé ici.

20 Seulement 8% des employés des centres urbains de Bethlehem travaillaient en Israël en 1999 - comparé à un emploi moyen en Israël de 20% dans tous les centres urbains de Cisjordanie . L'emploi en Israël est tombé en 2003 à 4%
Les résidants de Bethlehem comptaient cependant csur l’emploi à Jérusalem-Est avant l'intifada. Beaucoup d'ouvriers qui avaient l'habitude de travailler dans l'industrie artisanale de Jérusalem-Est ne peuvent plus maintenant accéder à leur travail et sont devenus sans emploi.

21 Le maire de Beit Jala a estimé qu'environ 200 familles de Beit Jala travaillaient dans la découpe du bois d’olivier et dans les industries familiales de broderie. Ces petites industries ont arrêté la production et les gens vivent maintenant de n'importe quel travail occasionnel qu'ils peuvent trouver. (Interview, 30/11/04).

22 Selon des données de PCBS, en 1999, 22,7% des femmes de Bethlehem travaillaient comparé au 14,6% de la Cisjordanie . En 2003, la moyennei est tombé à 15,5%. Selon des données de la main-d'oeuvre du PCBS, le nombre de femmes employées en tant que travailleurs de famille non rémunérées a diminué de 9,8% (de 11,7% à 2%) comparés au nombre de salariés dans le secteur privé qui est tombé seulement de 2% (de 47,5% à 45,5%).

23 L'Association des Employés du Tourisme a estimé que sur les 1500 salariés du tourisme dans la ville, 72 ont quitté Bethlehem pour les Etats-Unis, le Canada et l'Europe, la majorité s'étant déplacé avec leurs familles

24 Une récente étude menée par le World Food Programme (WFP) suggère que la valeur des versements à Bethlehem sont bien plus élevés que dans toutes les autres zones de Cisjordanie . Cette étude des bénéficiaires de l'aide alimentaire du WFP a indiqué que 8% de ceux qui reçoivent des versement en Cisjordanie sont de Bethlehem mais qu’elles reçoivent 41% de l’ensemble des versements. Les résidants de Bethlehem reçoivent plus de versements que dans d'autres zones de la Cisjordanie parce que la majorité de parents émigrés en Europe, aux Etats-Unis et Amérique latine, où ils ont un niveau de vie plus élevé et ainsi ils peuvent envoyer plus d'argent à la maison. Dans d'autres zones de la Cisjordanie , la majorité de parents émigrés habitent en Jordanie, où les revenus sont comparativement plus bas.

Source : OCHA

Traduction : MG pour ISM-France

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