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ISM France - Archives 2001-2021

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Grande Bretagne -

Est ce que le Ministre des Affaires Etrangères Britannique a aidé à vendre Jérusalem ?

Par

Ali Abunimah est co-fondateur d'Electronic Intifada

Le ministre des Affaires Etrangères britannique, Jack Straw, a été invité par son administration à faire pression personnellement sur le gouvernement israélien pour l'attribution d'un contrat à une société britannique qui, en violation du droit international et de la politique britannique de longue date, étend les structures administratives et juridiques d'Israel à Jérusalem-Est Occupé, révèle une enquête exclusive d'Electronic Intifada.

Documents obtenus par Electronic Intifada conformément à la Loi sur le Droit à l'information : Des hauts fonctionnaires Britanniques ont violé le Droit International, en aidant une entreprise britannique à profiter de l'occupation israélienne de Jérusalem tout en assurant le public du contraire. Cet article mène au Secrétaire des Affaires Etrangères, Jack Straw.


Le ministre des Affaires Etrangères britannique, Jack Straw, a été invité par son administration à faire pression personnellement sur le gouvernement israélien pour l'attribution d'un contrat à une société britannique qui, en violation du droit international et de la politique britannique de longue date, étend les structures administratives et juridiques d'Israël à Jérusalem-Est Occupé, révèle une enquête exclusive d'Electronic Intifada.

Les nouveaux documents obtenus par Electronic Intifada conformément à la Loi sur le Droit à l'information du Ministère du Commerce et de l'Industrie(2000) indiquent que Straw a été invité à soutenir l'offre, alors que des fonctionnaires Britanniques écartaient les inquiétudes sur l'éventualité d'une violation de la politique britannique et des résolutions des Nations Unies au sujet du statut de Jérusalem par le travail de la société.

En fait, les fonctionnaires Britanniques ont à plusieurs reprises et de façon trompeuse rassuré le public en disant qu'ils ne soutiendraient pas le travail d'entreprises à Jérusalem Est Occupé alors que le dossier démontre l'inverse.

Le role actif des officiels britanniques dans leur aide à l'entreprise pour obtenir le contrat a été révélé pour la première fois en avril 2005 par Electronic Intifada.

Dans le cadre du contrat, signé avec le ministère israélien des finances le 1 février 2005, A4e, un Cabinet-Conseil basé à Sheffield, a installé un centre d'emploi à Jérusalem et travaille sur des programmes dans le cadre du programme de réforme d'aide sociale "Israël Works".

Israël Works, conçu sur le modèle d'un programme de l'état américain du Wisconsin, est l'invention personnel de l'ancien premier ministre israélien et ex-ministre des finances Benjamin Netanyahu.

Le soutien britannique à l'offre d'A4e viole la politique britannique et le droit international parce que le gouvernement Britannique, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, rejette officiellement la revendication d'Israël que Jérusalem fait partie d'Israël.

La Grande Bretagne reconnaît la souveraineté israélienne de fait sur Jérusalem-Ouest, conquis par Israël en 1948, mais la Grande Bretagne considère officiellement Jérusalem-Est, conquis par Israël en 1967, comme étant un territoire occupé assujetti aux protections de la 4ème Convention de Genève.

Eu égard à cette politique, l'Ambassade britannique de Tel Aviv n'a aucune juridiction sur Jérusalem-Est Occupé et est censée n'y entreprendre aucune activité.

Les intérêts britanniques dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est, sont représentés par un Consulat-Général séparé installé dans le quartier Shaykh Jarrah à Jérusalem-Est qui entretient des relations avec l'Autorité Palestinienne.


Les nouveaux documents révèlent qu'en violation de la propre politique de la Grande Bretagne au sujet de Jérusalem, un fonctionnaire de l'Ambassade Britannique à Tel Aviv a envoyé un email aux dirigeants d'A4e disant qu'en ce qui concerne le soutien de l'entreprise pour obtenir l'offre, "Nous sommes le poste responsable, pas le BCG (Consulat-Général Britannique) à Jérusalem (Est)."

En d'autres termes, les officiels britanniques à Tel Aviv traitent Jérusalem-Est Occupé comme si c'était une région sous la souveraineté d'Israël.


En violation apparente de la politique britannique de longue date, les fonctionnaires de l'Ambassade Britannique à Tel Aviv ont affirmé leur juridiction sur une question impliquant Jérusalem-Est Occupé. (voir le mail – fichier PDF)


Lettre de l'Ambassadeur britannique à Tel Aviv aux dirigeants d'A4e les assurant du soutien gouvernemental pour leur offre de travail à Jérusalem en dépit des questions concernant le statut de la ville dans le droit international. (voir la lettre – fichier PDF)


Les officiels britanniques sont même allés jusqu'à rejeter les inquiétudes des dirigeants d'A4e au sujet d'un éventuel affaiblissement de leur soutien officiel à l'offre suite à l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) de juillet 2004 qui réaffirmait l'illégalité de l'occupation et de l'annexion par Israël de la partie Est de la ville.

L'Ambassadeur britannique en Israël, Simon McDonald, a écrit une "lettre de réconfort" à un haut responsable d'A4e datée du 18 août 2004, assurant le directeur, dont le nom était écrit sur la lettre du gouvernement britannique, que : "des développements tels que le récent avis consultatif de la Cour Internationale de Justice sur la barrière de sécurité d'Israël (sic) et lié à l'action de l'ONU (...) n'affectera pas notre soutien aux entreprises britanniques qui travaillent ou voudraient travailler avec des entreprises ou des organisations israéliennes."

La lettre confirmait que l'Ambassade "continuera à aider et à soutenir les efforts d'A4e pour accéder au marché israélien."


Les fonctionnaires britanniques ont apparemment attaché la plus haute importance à cautionner l'offre de la société britannique, en faisant même apparaître le ministre des affaires étrangères, Jack Straw.

Le 23 novembre 2004, Barry Grossman, directeur adjoint du Commerce et de l'Investissement de l'Ambassade de Tel Aviv écrivait aux dirigeants d'A4e que : "Le ministre des Affaires Etrangères, Jack Straw, doit venir en Israël pour un certain nombre de réunions importantes. Nous avons donc saisi l'occasion pour inclure dans ses documents de briefing, une information sur A4e et son offre. Nous espérons qu'il soulèvera cette question avec les responsables israéliens."

Les documents fournis à EI dans le cadre de la Loi à la Liberté de l'information n'indiquent pas si Straw a réellement soulevé la question ou si une interposition a contribué au succès de l'offre d'A4e.


Les responsables britanniques ont reconnu que le soutien à l'offre d'A4e auraient été incorrect si le travail proposé concernait Jérusalem-Est.

Le 23 Mars 2005, Peter Stephenson, directeur du bureau britannique du Commerce et de l'Investissement à l'ambassade de Tel Aviv a assuré EI que : "Nous avons déjà recommandé à A4e que : Comme la politique du gouvernement britannique l'indique clairement, nous ne pouvons pas et nous ne soutiendrons aucun travail émanant de cette offre gagnante s'il couvre des opérations à Jérusalem-Est et les colonies voisines qui ont été annexées à la ville par Israël."


Les documents obtenus par EI indiquent que la même garantie a été donnée à d'autres groupes qui exprimaient des inquiétudes au sujet du soutien du gouvernement britannique à l'offre d'A4e, y compris la Campagne de Palestine Solidarité de Sheffield.

Le gouvernement britannique n'a fourni aucun document attestant les affirmations que ses fonctionnaires ont alerté A4e qu'ils ne pourraient pas soutenir le travail à Jérusalem Est.

Au contraire, la lettre de l'Ambassadeur McDonald's semble prouver que le gouvernement s'est écarté de sa route pour assurer A4e de son soutien en dépit de l'inquiétude internationale croissante au sujet des efforts d'Israël pour changer illégalement le statut de Jérusalem.

Les officiels britanniques sont restés silencieux sur si et quand ils ont appris qu'ils aidaient A4e à profiter de l'occupation israélienne de Jérusalem-Est en violation de la politique britannique.

Pourtant, il n'y a aucun doute que dès le début il était évident que l'offre du gouvernement israélien à laquelle a répondu A4e incluait le travail à Jérusalem-Est Occupé et dans les colonies voisines.
Il est invraisemblable que les fonctionnaires britanniques, en particulier ceux de l'Ambassade à Tel Aviv ne l'aient pas su ou ne l'aient pas soupçonné.

Leurs actes soulèvent la question de savoir s'ils ont violé sciemment la politique de gouvernement britannique et le droit international et ont alors trompé le public.


Il a été demandé au Ministre des Affaires Etrangères, Jack Straw, d'intervenir personnellement auprès des responsables israéliens dans le but de soutenir l'offre d'A4e pour travailler à Jérusalem-Est Occupé. (voir le mémo en anglais – fichier pdf)



Mémo préparé par le Dr. Kim Howells, Ministre d'Etat au Bureau des Affaires Etrangères et du Commonwealth, pour répondre aux questions concernant le soutien britannique de la colonisation israélienne dans Jérusalem-Est Occupé. (voir le mémo en anglais – fichier pdf)


L'appel d'offres du gouvernement israélien offrait à des entreprises de travailler sur des projets pilotes dans quatre régions administratives officielles israéliennes : Nazareth, Hadera, Ashkelon et Jérusalem.

Comme le montrent clairement les cartes officielles israéliennes, et la politique israélienne pousuivie depuis des décennies, Israël envisage d'inclure Jérusalem-Est Occupé et les colonies voisines dont certaines des plus grandes colonies de Cisjordanie , comme Gilo, Har Homa et Ramot, à la région de Jérusalem.


Israël n'a pas non plus essayé de cacher le fait qu'il avait prévu que le gagnant de l'offre travaillerait à Jérusalem-Est Occupé.

Le bureau des Affaires Publiques au Ministère israélien des Finances a confirmé à EI le 24 mars 2005 que le programme sur lequel travaillerait A4e "incluait des quartiers de Jérusalem-Est."

D'autre part, ceci a été confirmé par Iris Ginsburg, un officiel du Département au Budget du Ministère israélien des Finances.

A4e a également été clair sur ses intentions de travailler à Jérusalem-Est Occupé.

Le Jérusalem Post, basé sur une interview avec le président d'A4e, Mark Lovell, a signalé que les dirigeants de l'entreprise "ont l'intention d'ouvrir des bureaux satellites situés dans des endroits stratégiques, permettant un accès facile aux services du programme pour les groupes de population de la ville, dont deux - les Haredis et les secteurs Arabes – qui sont les populations avec le taux le plus bas de participation à la main d'oeuvre." ("Une vision britannique du Plan Wisconsin pour Jérusalem", 4 février 2005)

Ironiquement, les nouvelles révélations d'une collaboration britannique officielle avec l'occupation israélienne de Jérusalem-Est survient quand le gouvernement israélien accuse le Foreign Office britannique d'être "un implacable pro-Palestinien" (Guardian, 26 novembre 2005).

Le déchainement israélien fait suite à un article paru dans le Guardian sur un document secret du Foreign Office préparé pour les Ministres des Affaires Etrangères de l'Union Européenne qui indique que la politique israélienne est conçue pour empêcher Jérusalem de devenir la capitale palestinienne, en particulier par l'expansion des colonies à l'intérieur et autour de la ville (25 novembre 2005).

Le document, qui déclare "Les activités israéliennes [de colonisation] à Jérusalem représentent une violation tant ses [propres] obligations au regard de la Feuille de Route (Plan de paix] que le droit international." appelle à une action plus dure de la part de l'Union Européenne pour contrecarrer la campagne israélienne.

Selon le Guardian, le rapport secret a été rédigé par des diplomates du Consulat britannique de Jérusalem Est.

Leurs efforts bien-intentionnés à mettre un frein à l'agression israélienne font face à un combat difficile, non seulement de la part d'autres gouvernements de l'Union Européenne comme l'Italie qui ont cherché à neutraliser la pression sur Israël, mais apparemment aussi de leurs propres collègues à l'Ambassade britannique à Tel Aviv qui ont facilité et encouragé l'occupation israélienne de Jérusalem-Est tout en aidant les sociétés britanniques à gagner de l'argent avec .

Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : ISM

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