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Gaza -

La prochaine attaque israélienne

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Le plan israélien est de mener une vaste offensive de l’infanterie et des blindés contre le nord de Gaza, tout en envoyant d’autres unités dans le couloir de Philadelphi au sud de la Bande de Gaza.
Optimistes, les Israéliens pensent qu'ils peuvent prendre le contrôle de Gaza en cinq heures et remettre les points de passage aux forces de sécurité du Président Abbas.

La prochaine attaque israélienne


Photo : massacre israélien à Beit Hanoun le 8 novembre 2006

L’ancien Premier Ministre israélien, Yitzhak Rabin, avait l’habitude de dire qu’il souhaitait se réveiller un matin et découvrir que la Bande de Gaza avait disparue, engloutie dans la mer avec ses habitants. De nombreux Israéliens partagent maintenant la même pensée, avec une seule différence. Ils veulent que cela se produise.

Le gouvernement israélien feint de ne plus avoir d’obligations envers la bande de Gaza, depuis le plan de retrait de la Bande de Gaza d'Ariel Sharon et l'évacuation des colonies juives en septembre 2005. Une assez étrange hypothèse, me direz-vous, si l’on considère qu’Israël continue de contrôler les côtes de Gaza, son espace aérien ainsi que la plupart de ses frontières. Son armée continue de lancer des incursions, et Israël est le seul fournisseur en électricité, en carburant, en eau et en produits de base aux 1,5 million de personnes vivant dans la bande de Gaza.

Les extrémistes religieux israéliens ont soudain découvert que la Bande de Gaza ne faisait pas partie de l'Israël biblique. Ils ont rejoint les Israéliens qui veulent rayer Gaza de la carte. Même les pacifistes semblent être d'accord.

Un responsable de La Paix Maintenant a récemment écrit un article dans le Yediot Aharonot affirmant que : "Israël a épuisé toutes les possibilités pour diminuer le fanatisme du Hamas par une action contenue dans la Bande de Gaza. Maintenant, il est temps de faire ce qu'il faut pour se débarrasser de la bande de Gaza, même si cela implique de mettre en état de choc la population de Gaza par la famine, la liquidation des dirigeants politiques, et même avec des bombardements de quartiers résidentiels ... Peut-être que des centaines de gens vont mourir... Peut-être qu’un quart d'un secteur de Gaza ferait l'affaire."

Voilà à quel point la destruction de la Bande de Gaza est devenue une demande du public et du gouvernement, voire une nécessité militaire. Les officiers israéliens décrivent souvent Gaza comme une "fosse aux serpents" qui ne mérite pas le sacrifice de la vie d’un seul soldat israélien. Israël a découvert récemment qu'il ne peut pas manier Gaza comme il le désire, même avec un blocus cruel qui a transformé Gaza en un ghetto palestinien assiégé.

On pourrait penser que les roquettes Qassam sont la principale raison du renforcement de l’étranglement de la Bande de Gaza par Israël. Mais la principale préoccupation d’Israël est d'affaiblir la soi-disant ligne dure du Hamas, dont l'existence même entrave les "progrès" dans les pourparlers entre Israël et le Président palestinien Mahmoud Abbas. Pourtant, le siège israélien de Gaza a jusqu’ici échoué à arrêter les roquettes ou à affaiblir le Hamas.

La récente ouverture de la frontière entre Gaza et l’Egypte par des milliers d'habitants de Gaza a mis en lumière la responsabilité d'Israël en tant que puissance occupante. Israël n'est pas seulement responsable de la bande de Gaz parce qu’il est la puissance occupante, mais parce qu’il a également aidé à encourager la naissance du mouvement Hamas, qu'il a utilisé à l’origine pour affaiblir l'autorité de Yasser Arafat et du Fatah, de la même façon que le Président Anouar Al-Sadate a utilisé les Islamistes dans les années 1970 pour contrer la Gauche égyptienne. Plus tard, le Hamas a réussi à contester la direction du Fatah, un succès dû en partie à la corruption et à l’abus de pouvoir du Fatah. Mais que veut exactement faire Israël dans la Bande de Gaza ?

Selon des analystes de l’armée israélienne, laisser le poste de contrôle de Rafah sans surveillance serait un scénario apocalyptique, qui conduirait à l'entrée clandestine de terroristes et d'armes modernes par le poste de contrôle.

En revanche, certains Israéliens estiment que l'ouverture de la frontière entre Gaza et l'Égypte a été une bonne chose, car il s'agit d'un prétexte pour Israël de renoncer à ses responsabilités envers les habitants de Gaza.

Selon ce scénario, la population de Gaza obtiendrait de la nourriture, de l’essence et des médicaments en provenance d'Egypte, et exporterait peut-être même ses produits agricoles vers l'Europe via l'aéroport d’Al-Arish ou le port de Port-Saïd. Mais l'Egypte, peu désireuse de faire plaisir aux Israéliens, a renvoyé chez eux les Palestiniens et refermé la frontière.

Ayant échoué dans la Bande de Gaza, Israël voit maintenant le Hamas comme une menace majeure pour sa sécurité et espère le détruire. La plupart des Israéliens sont opposés à tout accord avec le Hamas, en citant son soutien aux opérations suicides contre des civils. Mais n'oublions pas que c'est le Hamas qui a amené Netanyahou au pouvoir en Israël en 1996.

C'était le Hamas qui a amené aussi au pouvoir Ariel Sharon. Et ce fut le Hamas qui a créé la situation actuelle de chaos dans les rangs des Palestiniens. Le Hamas ne veut pas seulement la Bande de Gaza. Il veut contrôler la Cisjordanie de façon à ouvrir un front plus large contre Israël.


À la lumière de ce qui précède, Israël envisage de mener une opération militaire massive dans la Bande de Gaza visant à détruire la structure organisationnelle du Hamas et ses dépôts d'armes, et pour choquer la population de la Bande de Gaza jusqu’à ce qu’elle se rallie au Président Abbas. Tout cela avant la reprise des négociations de paix avec Mahmoud Abbas, pour que ce dernier ne conclue pas un accord avec Israël sans le soutien de l'écrasante majorité des Palestiniens.

Selon les estimations du Ministère israélien de la Défense, une opération d'envergure dans la Bande de Gaza par Israël pourrait coûter la vie à 100 à 200 soldats, tuer 1000 Palestiniens, des civils pour la plupart. D'importants dégâts matériels, notamment dans les quartiers résidentiels, sont à prévoir. Les partisans de l'action militaire en Israël pensent que ce serait un petit prix à payer.

Ce qui rend l'offensive israélienne à Gaza d'autant plus probable, c’est que le Fatah est en train de laisser tomber la réconciliation avec le Hamas. Une action militaire israélienne qui mettrait fin à l'actuelle lutte pour le pouvoir est, pour le Fatah, une perspective alléchante.


L'armée israélienne a établi des plans pour une offensive qu’elle mettrait probablement à exécution si le Hamas tire une autre roquette sur les colonies proches de la bande de Gaza ou sur Ashkelon. Mais Israël ne peut même pas attendre aussi longtemps. Un membre de la Défense israélienne a déclaré récemment qu'Israël ne peut pas tolérer un Etat dirigé par le Hamas sur ses frontières méridionales. Le calendrier de l'offensive est donc purement tactique. Israël va attaquer dès qu'il sera convaincu du succès.

Des sources au Ministère israélien de la Défense affirment que deux brigades de blindés et une unité d'infanterie pourraient être utilisées dans l'offensive, avec le soutien de l’armée de l’air et de la marine. Mais le Premier Ministre israélien, Ehoud Olmert, hésite encore à ordonner l'attaque. Au lieu de cela, il préfère maintenir un long blocus économique, une opinion partagée par le chef des renseignements militaires israéliens et le chef de l'opposition, Binyamin Netanyahou.

Ehoud Barak et le commandant de l'armée de la région sud pensent autrement. Ils essaient d'obtenir du Premier ministre un ordre d'attaque immédiate.

Des sources israéliennes disent que le Hamas a à sa disposition 20.000 combattants de sa propre milice, ainsi que celles du Jihad islamique et des Comités de résistance populaire. Le plan israélien est de mener une vaste offensive de l’infanterie et des blindés contre le nord de Gaza, tout en envoyant d’autres unités dans le couloir de Philadelphi au sud de la bande de Gaza.

Optimistes, les Israéliens pensent qu'ils peuvent prendre le contrôle de Gaza en cinq heures et remettre les points de passage aux forces de sécurité du Président Abbas.

Selon le plan israélien, les forces militaires envoyées dans la Bande de Gaza devraient revenir en Israël dans les 72 heures. Seules les forces déployées le long du couloir de Philadelphi resteraient en place.

Maintenant que nous connaissons ce que l'avenir réserve, faut-il s'attendre à une action arabe et palestinienne afin d'éviter la mort de centaines de Palestiniens et la destruction de l'infrastructure de Gaza ? J'en doute, et surtout pas quand tout le monde semble avoir conclu qu'il y a, d'une façon ou d'une autre, quelque chose à gagner en ne faisant rien.

Les Palestiniens sont donc susceptibles de vivre une nouvelle tragédie. Et à cause de cela, la sécurité nationale égyptienne a peu de chances de s'améliorer.

Source : http://weekly.ahram.org.eg/

Traduction : MG pour ISM

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