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Israël -

La solution à Deux Etats d'Israel est morte

Par

The Star, Johannesburg - A Book Review. Article paru le 21 septembre 2005

Le mois dernier, alors qu'Ariel Sharon commençait le retrait israélien des colonies Juives de la Bande de Gaza, des voix inquiètes se sont demandées s'il considérait cela comme une concession suffisante en direction des Palestiniens et qu'il ne prendrait aucune autre mesure pour démanteler les colonies bien plus grandes de Cisjordanie.

Un tel stratagème empêcherait la perspective d'une solution à deux-Etats au conflit Israélo-Palestinien, qui constituait la base de toutes les tentatives pour arriver à un règlement de cette lutte prolongée, des Accords d'Oslo à la Feuille de Route de George Bush.


Le lien commun à toutes ces propositions est que, avec quelques ajustements de frontière, les Palestiniens devraient avoir un foyer national à Gaza et en Cisjordanie en échange de leur reconnaissance du droit à exister d'Israël. Les obstacles étaient le statut de Jérusalem, que les deux réclament en tant que propriété historique, et les colonies Juives à l'intérieur du futur Etat palestinien.

Maintenant les 9 000 colons ont été retirés de Gaza avec beaucoup de fanfare émotionnelle et de louanges pour l'audace politique de Sharon, mais les 250 000 Juifs vivant dans les colonies de Cisjordanie restent.

Le premier ministre les retirera-t-il? A-t-il jamais eu l'intention de le faire, ou le retrait de Gaza n'était-il qu'un geste de relations publiques?

Des journalistes ont posé carrément la question à Sharon pendant sa visite à Washington le week-end dernier, et sa réponse a tonné. Il a dit qu'il ne pouvait pas concevoir de prendre une mesure identique en Cisjordanie dans un avenir proche.

"Il y a environ un quart de millions de Juifs qui vivent dans ces secteurs. A-t'il dit. "Il y a beaucoup d'enfants, des familles religieuses avec beaucoup d'enfants. Que suis-je supposé dire : "Vous ne pouvez plus vivre là ? Vous êtes nés là. Vous êtes nés là !"

A la question s'il permettrait aux colonies de Cisjordanie de s'agrandir, Sharon a répondu :"Que suis-je supposé faire, légiférer pour qu'ils ne soient pas autorisés à avoir des enfants ?

Ce n'était pas une réponse franche. L'expansion des colonies de Cisjordanie n'est pas simplement une question d'augmentation normale de population; depuis l'occupation israélienne en 1967, les gouvernements successifs d'Israël ont subventionné et encouragé de de plus en plus de personnes à s'installer et à agrandir les colonies. Personne ne l'a fait plus que Sharon lui-même.

Donc, il n'y aura pas de retrait des colonies de Cisjordanie . Les Etats-Unis ne feront pas non plus pression sur Israël pour le faire.
Comme Sharon l'a également remarqué, le Président Bush a reconnu dans une lettre qu'il lui a adressé que "des faits démographiques sur le terrain" devront être pris en considération dans la détermination de la frontière entre Israël et le futur Etat Palestinien.


Ce qui signifie en fait que la solution à Deux Etats est morte. Comme la politique des Bantustans en Afrique du Sud, c'était une bonne idée en théorie : séparer les groupes rivaux vivant dans un seul pays de sorte que chacune puisse avoir son propre foyer national en tant que solution morale - fournir la séparation est juste et les patries sont viables.


En Afrique du Sud ni l'une ni l'autre condition n'était possible, ainsi la politique est demeurée une oppression pure et a finalement dû être abandonnée.

Je me rappelle il y a 40 ans, Laurence Gandar, à l'époque rédacteur au Rand Daily Mail, écrivait des éditoriaux forts précisant que même si les rêves les plus optimistes des créateurs d'Apartheid étaient réalisés, vers la fin du siècle, il y aurait toujours une majorité Noire dans une Afrique du Sud soi-disant "Blanche". Les "faits sur le terrain" devraient être affrontés et une société intégrée établie.

Fortuitement, un nouveau livre vient juste d'être publié arguant qu'Israël fait face maintenant à la même dure décision : que la solution à Deux Etats est morte et que la réalité d'une solution d'un Etat Unique devra être envisagée, avec Gaza, Israël lui-même et la Cisjordanie intégrés dans un seul Etat laique.

L'auteur, Virginia Tilley, une universitaire américaine qui s'est intéressée au conflit Israélo-Palestinien au cours des 20 dernières années, ne minimise pas la difficulté et la peine de cette décision, parce que cela impliquerait une révision importante du rêve Sioniste d'établir un Etat Juif - un concept d'un contenu émotionnel et spirituel fort.

Mais Tilley argue que les faits sur le terrain rendent la décision incontournable. Les solutions de rechange, comme John Vorster aurait pû le faire, sont ` trop horribles pour être envisagées.`.

Ce n'est pas seulement que les colonies qui rendent la solution à Deux Etats impossible, bien qu'elles soient elles-mêmes des villes importantes et même des cités avec des centres commerciaux et des cinémas, des systèmes scolaires, des centres de détente, des parcs, des synagogues, des centres culturels et des zones industrielles à proximité avec des usines représentant des centaines de millions de dollars en investissement.

Mais avec les colonies, il y a un important réseau routier de routes inter-connectées bordées de hautes barrières de sécurité qui s'enchevêtrent dans la campagne, coupant l'état palestinien proposé en fragments de territoires séparés - en d'autres termes, des bantustans.


Le poids économique, politique et démographique de cette grille de colonies, `settlement grid', comme l'appelle Tilley, en fait un objet immuable et rend en même temps l'Etat palestinien fragmenté désespérément non viable.

Entasser la population palestinienne grandissante dans des ghettos minuscules et claustrophobes sous un gouvernement incapable de satisfaire les besoins de sa population, pense-t'elle, mènerait à une explosion catastrophique.

Alternativement, espérer que leur misère pourrait déclencher un exode palestinien massif de l'autre cêté du Jourdain et dans d'autres pays arabes, déstabiliserait la région entière. Un tel "nettoyage ethnique" forcé serait également moralement destructif pour Israël lui-même.



Cela laisse seulement la "Solution d'un Seul Etat", qui est le titre du livre de Tilley, publié aux Etats-Unis par la Presse de l'Université du Michigan mais pas encore disponible dans les librairies sud-africaines.

C'est un livre courageux, parce que Tilley se rend profondément compte de la sensibilité des questions qu'elle soulève. Mais il est important que quelqu'un ait enfin ouvert le débat qui a été étouffé depuis trop longtemps précisément en raison de sa sensibilité.

Le conflit Israëlo-Palestinien attise des passions anti-occidentales parmi les radicaux Islamiques qui voient la situation difficile des Palestiniens comme un crime. Ce n'est plus une menace seulement pour la population de cette région; la menace terroriste qui y est inhérente est maintenant mondiale. C'est l'affaire de tous.

Le point, que Tilley souligne, est que la vision Sioniste de l'Etat Juif nécéssite d'avoir toujours une majorité juive, mais dans un Etat Unique laique, ce ne serait pas tenable.

Donc les questions s'accumulent. Est-ce que la nécéssité d'une majorité ethnique de façon permanente n'est pas en conflit avec l'engagement d'Israël dans la démocratie?

En abordant toutes ces questions, Tilley se réfère à plusieurs reprises à l'expérience sud-africaine qui a abandonné l'Apartheid pour une démocratie non-raciale.

Est-ce que cela a signifié que l'Afrique du Sud n'était plus une patrie pour les Afrikaners, ou pour les Blancs en général?

Est-ce que un accord négocié pour un Etat Unique ne désamorcerait pas les antagonismes destructifs entre les Israéliens et les Palestiniens comme cela a été fait en Afrique du Sud, et de cette manière, permettrait à Israël d'être un foyer plus sûr pour les Juifs qu'il ne l'est maintenant?

C'est une discussion importante, lancée courageusement.

Source : http://www.kibush.co.il/

Traduction : BM pour ISM

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