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ISM France - Archives 2001-2021

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Grande Bretagne -

Le Royaume-Uni publie une nouvelle orientation sur l’étiquetage des denrées alimentaires en provenance des colonies illégales en Cisjordanie

Par

Article de Ian Black, Middle East editor, et Rory McCarthy à Jerusalem.

La Grande-Bretagne a pris des mesures pour accentuer la pression sur Israël au sujet de ses colonies en Cisjordanie en conseillant aux supermarchés du Royaume-Uni de faire la distinction entre les denrées venant des colonies et les produits manufacturés palestiniens. L’action du gouvernement reste en deçà d’une obligation légale mais devrait accroître les perspectives d’un boycott de la consommation des produits de ces territoires. Des responsables israéliens et des dirigeants de mouvements de colons ont ce soir vivement critiqué la décision.

Le Royaume-Uni publie une nouvelle orientation sur l’étiquetage des denrées alimentaires en provenance des colonies illégales en Cisjordanie


Un fermier palestinien examine des olives en Cisjordanie . Le gouvernement britannique recommande qu’un tel produit soit étiqueté ‘produit palestinien’, tandis que ceux qui sont produits par des colons israéliens dans le territoire doivent être étiquetés ‘produit des colonies israéliennes’. Photo: Abbas Momani / AFP / Getty Images

Jusqu’à maintenant, les produits étaient simplement labellisés « produits de Cisjordanie », mais la nouvelle orientation volontariste émise par le Département de l’Environnement, de la Nourriture et des Affaires Rurales (Department for the Environment, Food and Rural Affairs - Defra), dit que les étiquettes doivent donner une information plus précise, comme « produit des colonies israéliennes » ou « produit palestinien ».

Près de 500.000 colons juifs vivent à Jérusalem-Est et en Cisjordanie , conquises pendant la guerre de 1967. Le gouvernement britannique et l’Union Européenne ont maintes fois dit que le projet colonial d’Israël est un « obstacle à la paix » au Moyen-Orient.

Le droit européen exige qu’une distinction soit faite entre les produits originaires d’Israël et ceux des territoires occupés, mais les militants pro-palestiniens disent que cette clause n’est que rarement observée.

Par ailleurs, Defra a dit que les commerçants commettraient une infraction s’ils déclaraient « produit d’Israël » un produit venant des territoires occupés.

Les denrées alimentaires cultivées dans les colonies israéliennes comprennent des herbes aromatiques vendues dans des supermarchés comme Waitrose, qui les hache, les emballe et les étiquette comme produit de « Cisjordanie », sans faire de distinction entre les Israéliens et les Palestiniens.

27 firmes opérant dans les colonies et exportant au Royaume-Uni ont été identifiées : parmi leurs produits, des fruits, des légumes, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques, des articles en plastique et en métal et des textiles.

Parmi d’autres détaillants qui vendent leurs produits, se trouvent Tesco, Sainsbury's, Somerfield, John Lewis et B&Q.

Les produits en provenance de l’Israël des frontières de 1967 ont droit à un taux préférentiel pour les taxes à l’importation, en vertu d’un accord avec l’Union Européenne.

Les produits palestiniens en provenance de la Cisjordanie , de Gaza et de Jérusalem-Est bénéficient également d’une franchise ou d’un tarif réduit. Les produits venant des colonies ne relèvent d’aucune de ces deux catégories.

« Ce n’est absolument pas un appel au boycott d’Israël, » a déclaré le porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères. « Nous pensons que ça ne ferait en rien avancer le processus de paix. Nous sommes opposés à tout boycott d’Israël. Nous pensons que les consommateurs doivent être en mesure de choisir par eux-mêmes les produits qu’ils achètent. Nous avons très clairement dit, à la fois en public qu’en privé, que les colonies sont illégales et sont un obstacle à la paix. »

Brendan Barber, secrétaire général du TUC (Trades Union Congress), s’est félicité de la clarification publique selon laquelle étiqueter « produit d’Israël » des produits venant des colonies illégales dans les territoires occupés était illégal, mais il dit que le gouvernement aurait dû aller plus loin.

Barbara Stocking, directrice générale d'Oxfam, a déclaré : « Nous soutenons le droit des consommateurs à connaître l’origine des produits qu’ils achètent. Le commerce avec les colonies israéliennes – qui sont illégales au regard du droit international – contribue à leur viabilité économique et sert à les légitimer. Il ressort aussi de notre travail de développement dans les communautés de Cisjordanie que les colonies ont conduit à la négation des droits et à la pauvreté pour beaucoup de Palestiniens. »

Dani Dayan, le dirigeant d’origine argentive du Yesha Council, qui représente les colons israéliens, a dit que la décision était « la dernière démarche hostile » de la Grande-Bretagne. « Les produits en provenance de nos communautés en Judée et Samarie devraient être traités comme n’importe quel autre produit israélien, » a-t-il dit, utilisant les termes israéliens pour désigner la Cisjordanie .

Des responsables israéliens ont exprimé leur crainte que ce soit un glissement vers un boycott plus large des produits israéliens. Yigal Palmor, porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères d’Israël, a dit que les produits de son pays étaient injustement isolés.
« On dirait que c’est pour satisfaire les demandes de ceux dont le but ultime est le boycott des produits israéliens, » a-t-il dit. « Le message sera très certainement utilisé par les militants pro-boycott. C’est un sujet de préoccupation. »

Il a dit que la question des différents tarifs douaniers européens ne devait pas aller jusqu’à un étiquetage différent sur les rayons des supermarchés. « C’est une chose totalement différente et non demandée par l’Union Européenne. »

Israël a subi une intense pression des Etats-Unis cette année pour mettre fin à la construction de colonies mais n’a adopté qu’un gel temporaire, partiel. Les dirigeants palestiniens disent qu’ils ne reprendront pas les négociations de paix tant qu’il n’y aura pas un gel total de la colonisation, dans la ligne de la feuille de route US de 2003.

La Palestine Solidarity Campaign a dit se réjouir de la nouvelle direction mais a exhorté Defra à aller plus loin : « Le gouvernement doit poursuivre les compagnies qui font de la contrebande de produits des colonies sous des étiquettes trompeuses. Nous avons reçu de nombreux appels de gens dépités parce qu’ils avaient acheté des produits portant l’étiquette “produit de Cisjordanie ” pour aider l’économie palestinienne, puis se sont rendus compte qu’ils aidaient l’économie de l’occupation illégale israélienne. En particulier à la suite du massacre de Gaza par Israël, les consommateurs ont été choqués par les crimes de guerre israéliens et ils veulent agir. Ils ne veulent pas se sentir complices de l’occupation israélienne en achetant des produits volés. »

« Les consommateurs auront maintenant une information honnête »

Les chiffres les plus récents fournis par le gouvernement suggèrent que seulement 800.000£ de denrées alimentaires, dont l’huile d’olive représente environ les ¾, ont été importés des territoires palestiniens occupés au cours des 3 années entre 2006 et 2008.

Sainsbury's, qui vend des dattes et des petites quantités de basilic et d’estragon, se félicite de « la plus grande clarté de l’étiquetage des produits venant des territoires occupés. »

« Cela nous permet de remplir notre engagement de fournir aux consommateurs une information claire et honnête sur l’origine de leur nourriture, » a dit la chaîne de supermarchés. « Nous avons une traçabilité totale sur la colonie et/ou le producteur. »

Waitrose aussi dit qu’il suivra l’orientation sur le petit nombre de produits de Cisjordanie qu’il vend. « Nous vendons une petite sélection d’herbes aromatiques de Cisjordanie , cultivées dans deux fermes sous gestion israélienne, dans lesquelles les travailleurs palestiniens et israéliens travaillent cête à cête depuis de nombreuses années, » a dit un porte-parole.

« Nous ne faisons pas de politique. Par contre, notre politique est de nous assurer des normes élevées de protection des ouvriers agricoles et des cultures dans les fermes où nous nous approvisionnons. Nos acheteurs (…) ont visité les deux fermes en Cisjordanie pour s’assurer que la protection des ouvriers satisfaisait aux standards élevés sur lesquels nous insistons. Dans le cadre de notre politique normale d’approvisionnement, nous ferons un audit sur ces fermes dans les six prochains mois. »

Cette année, la Co-op a commencé à vendre de l’huile d’olive du Commerce Equitable venant de Cisjordanie – une démarche saluée par Gordon Brown, qui a dit que cela signifiait que les consommateurs britanniques pouvaient aider les fermiers palestiniens à gagner leur vie.

Toby Quantrill, directeur de la politique publique à la Fondation Commerce Equitable, a dit que les fermiers en Palestine étaient confrontés à des obstacles commerciaux qui mettaient en péril les possibilités de commerce international dans des conditions d’égalité avec d’autres qui font des produits similaires.

Décision sur l’étiquetage des produits des colonies – maintenons la pression !

La Palestine Solidarity Campaign (PSC) remercie tous ses membres et supporters, et toutes les organisations qui ont travaillé avec nous, pour leur pression sur l’étiquetage des produits en provenance des colonies israéliennes illégales – Defra a diffusé sa décision hier. C’est un bon pas dans la bonne direction, mais nous devons maintenir la pression – le gouvernement doit interdire les produits des colonies – et édifier le boycott des produits israéliens !

Source : Guardian

Traduction : MR pour ISM

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