Israël - 30 avril 2005

Le problème n'est pas le boycott, c'est l'occupation.

Par Uri Ram

> uriram@bgu.ac.il

En Israel, les réponses irritées à la décision adoptée par l'Association des conférenciers d'Université en Grande-Bretagne de boycotter les deux universités israéliennes, Bar Ilan et Haïfa, en raison de leur consentement à l'occupation israélienne des territoires palestiniens, ont, comme d'habitude, réussi à détourner l'attention de la question principale, l'occupation, à la question secondaire qu'est le boycott.

L'adjoint de l'ambassadeur d'Israël en Grande-Bretagne est cité pour avoir dit que des conférenciers juifs n'avaient pas été boycottés depuis l'Allemagne Nazi. Intéressant; personne n'a mentionné un boycott des conférenciers juifs.

D'ailleurs, dans la mesure où il y a des `Juifs` dans ce cas-ci, il y a des Palestiniens.
Ceux qui souffrent quotidiennement de l'occupation, des morts, de la destruction, de la confiscation et de l'humiliation sont les habitants palestiniens; habitants, pas citoyens, parce que l'état qui les domine ne leur accorde pas des droits de citoyenneté, à peine des droits de l'homme.

Le président de l'université de Haïfa a déclaré qu'un certain conférencier qui soutient le boycott devrait quitter l'université, parce qu'on ne peut pas soutenir le boycott et "en profiter". Il est bon de savoir que le président est occupé à "profiter" de l'université.

Peut-être, est-ce pourquoi il pense que l'université est la sienne, ou celle de lui et des collègues dans sa position; une position bien sûr "non-politique"; juste un simple consentement banal de l'occupation et de ses horreurs.

Je m'attendais à ce qu'il déclare que cette décision est une erreur parce que l'université s'oppose à l'occupation; ou que l'université commencerait à agir ainsi.

Je m'attendais à ce qu'il prenne une position morale sans équivoque contre l'occupation, plutôt que condamner un conférencier pieux dans ce Sodom.

Je m'attendais également à dela de la part du reste des présidents d'université en Israël, excepté Bar Ilan, que soutient idéologiquement et activement l'occupation.

À l'avenir; les présidents d'université israéliens ne seront pas jugés sur le nombre de diplômés ou sur le nombre d'articles produits, mais par la question : "Où étiez vous quand il y avait l'occupation et l'oppression?!"`

On doit rappeler à Israël ce qu'il essaye de faire à toute personne qui oublie : l'occupation est illégale; les colonies sont illégales; toute action de la puissance d'occupation qui n'est pas nécéssitée par des considérations de sécurité immédiates ou l'entretien provisoire du secteur jusqu'à ce qu'il soit rendu à sa population locale est illégale, et d'ailleurs illégitime et immorale.

C'est ce ce que les conférenciers britanniques proclament : l'occupation israélienne des secteurs palestiniens est illégale, illégitime et immorale. Ce n'est pas le boycott qui est illégal, c'est l'occupation.

Et maintenant, on peut également réfléchir au boycott. Pourquoi boycotter Israël et pas la Grande-Bretagne, qui occupe l'Irak?!

Pourquoi commencer avec les universités, et non, par exemple, avec les représentants officiels d'Israël ou avec des sociétés israéliennes?!

Qu'en est-il des conférenciers dans les universités boycottées qui s'opposent à l'occupation, à aux Arabes, aux juifs ou à d'autres (Y-aura-t'il des choix de comités; une pensée horrible)?!

Et chaque contribuable israélien – y compris l'auteur de ce texte – n'est-il pas complaisant avec l'occupation ?!

Je n'ai pas de réponses claires à ces questions, mais je sais que l'occupation et les occupants doivent être condamnés et boycottés sans équivoque.

Le problème n'est pas le boycott, c'est l'occupation.


Dr. Uri Ram
Conférencier Senior, département des sciences comportementales,
Université Ben Gurion
Beer Sheva, Israël
uriram@bgu.ac.il

Source : www.kibush.co.il/

Traduction : MG pour ISM