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Israël -

Lois d'Apartheid en Israel

Par

Extraits d'un article de Uzi Ornan, publié dans le quotidien israélien Ha'aretz le 17 Mai 1991 (Hébreu)

Il est impossible de tourner le dos à la réalité et de nier que l'état d'Israel n'est pas, lui aussi, un Etat d'Apartheid, et qu'en raison de cela, la démocratie israélienne - par laquelle jurent tous ses responsables et experts politiques - est pervertie, si non détruite.
Cet Apartheid est dissimulé dans un système de lois, de règles et de pratiques qui régissent le fonctionnement des institutions de l'Etat.
Ce qui caractérise la plupart de ces lois discriminatoires qui ont été légiférées par diverses sessions de la Knesset c'est qu'en surface, elles ne semblent pas être discriminatoires.

Cependant, une analyse plus détaillée de certaines des lois de base révèle rapidement l'ampleur de la discrimination entre les "Juifs" et les "Non-Juifs".

En les étudiant, on ne peut pas éviter de tirer la conclusion, qui ne peut être qu'embarrassante pour bon nombre d'entre nous : à savoir, qu'Israël est un Etat d'Apartheid, et que l'Apartheid se manifeste non seulement socialement, mais qu'il est également inclus dans le système légal.

Ce qui suit concerne quelques unes de ces lois.

La loi sur l'Entrée en Israël de 1952 a été apparemment légiférée simplement pour réguler l'entrée dans le pays.

Cependant, toutes ses clauses, hormis celle rendant obligatoire l'entrée par un point de contrôle officiel de frontière, sont prévues pour faire une distinction claire entre les citoyens étrangers qui sont juifs et ceux qui ne le sont pas.

Pourtant les mots "Juif" et "Non-Juif" n'apparaissent pas.
Ainsi, par exemple, la loi stipule que celui qui "ne possède pas un visa d'immigration ou un certificat d'immigration" peut être immédiatement expulsé par le Ministre de l'Intérieur, ou, peut se voir refuser un visa à tout moment.

Quant à l'explication et à la définition de qui est habilité à obtenir un visa d'immigration, on doit chercher la réponse dans une autre loi, la Loi sur le Retour. La réponse est : des Juifs.

Cependant, l'autorisation assignée au Ministre de l'Intérieur de refuser l'entrée aux citoyens étrangers s'il y a une raison de suspecter qu'ils pourraient nuire au public est seulement applicable aux non-juifs.

Le Ministre de l'Intérieur n'a pas l'autorité pour refuser l'entrée à un juif - même s'il est une canaille de premier ordre qui pourrait faire le mal - le droit à s'établir en Israël.

La raison: Les juifs n'ont pas besoin de permis pour s'établir en Israël....

Les Juifs arrivant en Israël depuis l'étranger recoivent presque immédiatement tous les droits et privilèges dont jouissent les Juifs israéliens....

De plus, ils acquièrent immédiatement le droit de vote aux élections et d'être élus à la Knesset - même s'ils ne parlent pas un mot d'Hébreu.

Alors que le Ministre de l'Intérieur a l'autorité pour refuser des "visas d'immigration" aux Juifs, une fois qu'un juif entre dans le pays, le Ministre de l'Intérieur ne peut faire rien à son sujet, et n'a même pas l'autorité pour retirer des permis de séjour à des indésirables.

En ce qui concerne les Non-Juifs, la situation est tout à fait différente : le Ministre de l'Intérieur peut retirer leurs permis même s'ils y vivent depuis des années.

Nous avons été témoin de la façon dont des escrocs et des criminels de droit commun ont réussi à obtenir la citoyenneté israélienne, pour ne pas mentionner ceux qui sont même parvenus à être élus à la Knesset.

Ce n'était pas la Loi sur le Retour qui leur a permis de le faire, c'était la Loi régissant l'entrée en Israël, qui est elle-même basée sur les Lois sur la Citoyenneté de 1952.


Les Lois sur la Citoyenneté de 1952 sont un sommet dans les annales de l'art de la confusion.

Bien que le mot "Juif" ne soit pas mentionné du tout dans ces lois, elles sont basées, dans leur totalité, sur la distinction entre les "Juifs" et les "Non-Juifs". C'est l'un des piliers du régime de d'Apartheid d'Israël, à côté d'une pléthore d'autres lois, de règles et de pratiques, pour les "juifs" et les "non-juifs".

Elles incluent : le système éducatif; les règles sur l'Autorité des terres d'Israël (qui sont destinées à maintenir la ségrégation sur le terrain); et les lois sur les mariages religieux, qui n'existent pas en conjonction avec les lois sur les mariages civils.

(...)

Comme dans chaque Etat, un citoyen étranger qui souhaite devenir citoyen israélien peut le faire, et les règles régissant son acquisition de la citoyenneté sont semblables à celles qui existent dans beaucoup d'autres pays.

La condition de base est que les candidats doivent avoir résidé en Israël pendant un certain nombre d'années.

De même, avant qu'on accorde la citoyenneté, le candidat doit promettre son allégeance à l'Etat d'Israël.

En revanche, les juifs ne sont pas requis de promettre allégeance à l'Etat d'Israël. Ainsi un Satmar Hassid, qui a le plus grand mépris pour l'existence de l'Etat, et peut-être même traduit cela en action, peut immédiatement devenir un citoyen, avec le droit de voter dans des élections de la Knesset....

D'ailleurs, seuls (les Juifs) ont le droit de garder leur ancienne citoyenneté même après être devenus des citoyens israéliens, alors que "les non-juifs "sont obligés d'y renoncer avant de devenir des citoyens israéliens.

La confusion ne se termine pas là. Prenez par exemple les règles régissant "l'autorité commune du gouvernement israélien et de l'Agence Juive".

Ces règles sont discutées comme si elles étaient applicables à tous les citoyens israéliens.

Mais quand on les lit , il devient rapidement évident que les droits accordés "aux résidants qui reviennent" s'adressent seulement à des juifs : Ceux qui ne sont pas Juifs doivent s'acquitter des taxes sur tous les articles qu'ils amènent de leur domicile à l'étranger, et il ne leur est accordé aucune prestation de logement ou d'éducation lors du retour au pays, après, peut-être, quelques années d'études à l'étranger....

La discrimination flagrante contre des non-juifs peut également être trouvée dans d'autres lois traitant de l'acquisition de Biens, du soutien gouvernemental pour les jeunes couples, des programmes d'études éducatifs et des dépenses publiques pour des écoles, pour citer juste quelques exemples.

Les moyens habituels pour imposer la discrimination est la carte d'identité que chacun est obligé de porter à tout moment.

Les cartes d'identités listent la "nationalité", qui peut être Juive, Arabe, Druze, Circassienne, Samaritaine, Kara'ite, ou étrangère.

Quand une personne présente sa carte d'identité à un policier, un membre de la sécurité, ou à un clerc d'un bureau du gouvernement qui l'exige, elle peut savoir à quel "secteur" elle appartient et est traitée en conséquence, ou, est mise en rapport avec ceux qui sont responsable de traiter son "secteur".

Jusqu'ici toutes les tentatives de forcer le Ministre de l'Intérieur à accepter également l'entrée de la nationalité "israélienne" ont échoué.


Ceux qui ont essayé de le faire ont reçu une lettre du Ministère de l'Intérieur. Alors que l'en-tête de le lettre est celle de l'"Etat d'Israël", la lettre déclare que "Il a été décidé de ne pas reconnaitre une nationalité israélienne".
D'ailleurs, chaque personne a le droit d'exiger que l'entrée de la nationalité dans leur identification reste blanche, et le Ministère de l'Intérieur doit honorer cette demande.


Une autre loi, la Loi sur le service militaire de 1986, qui en surface ne semble pas être discriminatoire de quelque façon, est, à force de formule artificieuse utilisée en conjonction avec l'entrée "nationalité" dans le recensement, un outil destructif de discrimination et d'oppression.

Le terme "recrue" qui y apparait s'applique à chaque citoyen israélien ou résidant permanent, de même que le terme "candidat pour la conscription militaire".

En d'autres termes, une "recrue" - c.-à-d., quelqu'un qui n'a pas encore fait son service militaire - est un terme universel et également applicable à tous les citoyens. Comment se fait-il alors, que cette loi est devenue un outil important pour mettre en application des politiques discriminatoires?

La réponse est : via un stratagème simple et à première vue innocent.

Elle apparaît dans la section trois, qui traite de la façon dont des citoyens doivent être appelés pour se présenter au service militaire : une personne spéciale est nommée pour être "l'agent recenseur"; son travail doit appeler les recrues à se présenter au tableau du contingent et il "est autorisé à ordonner aux recrues et aux candidats pour la conscription à se présenter (pour le tableau du contingent)".

La loi emploie le terme "autorisé", et ce faisant laisse ouverte la possibilité que l'agent recenseur s'abstienne d'appeler des "recrues" à se présenter. Et il est clair que ceux que l'agent recenseur n'appelle pas ne doivent pas se présenter, et sont donc exempts du service dans l'armée.

Dans la pratique, c'est beaucoup plus simple : ceux dont les identités les listent comme appartenant "au secteur arabe" ne sont pas appelés par l'agent recenseur.

Pourquoi les adolescents arabes ne sont-ils pas appelés pour servir dans l'armée?

Les deux raisons habituellement données ne sont rien d'autre qu'un prétexte.

Les raisons "morales" fonctionne comme suit : Comment un Arabe peut-il être invité à lutter contre son frère? Cela ignore quelque chose dont nous avons été témoins plus d'une fois, à savoir, que des Arabes tuent d'autres Arabes – que ce soit dans des attaques terroristes ou sur le champ de bataille... la même chose pourrait s'appliquer aux citoyens israéliens, que ce soit des Arabes ou d'autres non-juifs, s'ils devaient estimer que leur incorporation dans l'armée israélienne était justifiée.

Mais cela ne peut se produire que s'ils se sentent des citoyens égaux, et que l'Etat d'Israël les protège, et respecte leurs droits, en ne les traitant pas différemment des autres citoyens....
Il serait injustifié de perdre beaucoup de temps sur la deuxième raison : "des raisons de sécurité".

Des juifs et les non-juifs ont été dénoncés comme espions et traîtres.
En effet, il y a une raison suffisante de croire que ceux qui sont les plus dangereux soient des juifs.
De la même façon qu'être "juif" n'octroie pas une fidélité automatique à Israël, l'étiquette "Arabe" n'est pas un moyen de reconnaître ceux qui sont prêts à perpétrer une trahison ou à s'engager dans l'espionnage.


Une fois qu'un citoyen n'a pas été invité à se présenter par l'agent recenseur, la discrimination et la persécution suivent.

Tel est le sort de ceux (les non-juifs) qui ne servent pas dans l'armée.
Beaucoup de lieux d'affectation et de résidence deviennent inaccessibles, comme des demandes d'emploi et des réglementations régissant le crédit-bail pour des maisons ou des terres entre les mains de diverses institutions publiques et gouvernementales qui stipulent que les candidats doivent être des "recrues".

Ainsi, par exemple, Mohammad Borkan n'a pas réussi à rester dans son appartement dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Une des conditions de base autorisant la location des appartements (qui étaient expropriées pour "le bien public") est que le locataire devait être une "recrue".

Notez bien : Le terme "recrue" s'applique également aux étudiants de Yeshiva (étudiants en théologie juive) qui n'ont pas servi dans l'armée.

L'agent recenseur les invite à se présenter, et c'est assez pour qu'ils soient inclus dans la catégorie de ceux qui ont des privilèges, même si leur contact avec l'armée prend fin à ce moment-là.

On peut énumérer beaucoup d'autres lois d'Apartheid, mais nous arrêterons ici...

L'idée d'Apartheid a toujours fait partie et est une parcelle du Judaisme. Prenez par exemple l'époque d'Ezra et de Nehemia (ca. 450-430 Av JC).

Toutes les restrictions et les règles incorporées à la religion juive ont été prévues pour préserver la pureté de la race contre la contamination des Gentils....

L'approche d'Apartheid est si puissante dans cette société, que son existence et sa conservation est soutenue par tous les membres "des partis sionistes", y compris ceux qui se pensent être d'avant-garde dans la lutte pour le socialisme, la paix et l'égalité des droits.

Nous aurons encore à les entendre s'exprimer contre l'existence de deux catégories de citoyens, ou en faveur d'un système scolaire israélien global, ou en faveur de l'abolition des restrictions dans lesquelles les Juifs et les Arabes doivent vivre.

On garde l'impression que leur lutte énergique pour l'établissement d'un Etat palestinien et leur opposition aux "colonies" juives de l'autre côté de la Ligne Verte est basée sur leur désir de préserver "un Etat juif", quelque chose qui permette et, aux yeux de bon nombre d'entre eux, justifie même la conservation des lois discriminatoires, et les privilèges accordés aux Juifs.

Toute personne qui soutient la démocratie et est préoccupé par le futur d'Israël, devrait placer l'abolition du régime d'Apartheid qui existe ici au sommet de sa liste de priorités.
Et non seulement les Gauchistes, mais également ceux qui ont des opinions libérales à Droite.

Ceux qui disent que nous devons être prêts "à donner beaucoup pour la paix" devraient le faire de bonne foi: supprimez les lois d'Apartheid d'Israël et accordez aux résidants non-Juifs (sic) la possibilité de s'identifier entièrement à l'Etat.

Source : http://www.aldeilis.net/aldeilis/content/view/70/113/

Traduction : MG pour ISM

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