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Cisjordanie -

M. Abbas supplie Israël de laisser entrer des armes en Cisjordanie pour réprimer son propre peuple*

Par

Khaled Abu Aker a contribué à l'article du NYT.

12.05.2012 - Le Président Mahmoud Abbas de l'Autorité Palestinienne a dit samedi que ses forces de sécurité avaient beaucoup de difficultés parce qu'Israël avait refusé d'autoriser l'entrée d'une cargaison d'armes, et qu'il avait "très, très, très peur" de ce qui pourrait arriver si un des prisonniers palestiniens en grève de la faim de longue durée venait à mourir. M. Abbas, rencontrant une délégation de J-Street, un lobby américain qui se décrit lui-même comme "pro-Israël et pro-paix", a dit que 3.000 fusils en provenance d’Égypte et de Russie et déposés en Jordanie avaient obtenu une autorisation préalable, mais étaient maintenant bloqués et ne pouvaient entrer dans les territoires palestiniens. "S'ils m'aident à obtenir les armes, je les aiderai parce que j'encourage la sécurité," a dit M. Abbas en parlant des Israéliens. "Nous voulons la sécurité pour arrêter le terrorisme. Nous avons besoin de ces armes légales. J'ai des plaintes de l'appareil sécuritaire : 'Nous manquons de fusils et de balles'."

M. Abbas supplie Israël de laisser entrer des armes en Cisjordanie pour réprimer son propre peuple*

Les Gazaouis solidaires des prisonniers grévistes (photo Ziad Medoukh)

Un haut responsable israélien, parlant sous anonymat, a dit qu'il n'était au courant d'aucune rétention de fusils, mais qu'il y avait un différend de longue date sur le fait que des armes plus lourdes entrent dans le secteur.

"Venant de Russie, nous ne parlons pas de fusils et de balles - nous parlons d'armes bien plus lourdes," a-t-il dit. "Il y a certains types d'armes que nous considérons comme une menace potentielle à la sécurité, et nous ne les voyons pas encore d'un bon œil."

Il a ajouté, "Je ne suis au courant d'aucune pénurie de fusils et de balles en Cisjordanie ."

Les propos de M. Abbas viennent alors que des négociateurs israéliens et palestiniens cherchent à mettre fin à une grève de la faim menée par plus de 1.600 prisonniers qui, dans certains cas, dure depuis plus de deux mois, et quelques heures avant qu'un envoyé israélien l'ait rencontré à Ramallah pour lui remettre un courrier concernant le processus de paix.

Un haut responsable israélien a dit que la lettre, qui fait suite à un courrier du mois dernier adressé par M. Abbas au Premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu, contenait "un appel d'Israël à résoudre toutes les questions en suspens entre les deux peuples et à reprendre les négociations directes, et à avancer selon la formule énoncée par le quartet," en référence groupe formé par les États-Unis, l'Union Européenne, la Russie et les Nations Unies.

Après la réunion qui s'est tenue samedi en fin de soirée, les deux côtés ont publié une déclaration brève : "Israël et l'Autorité Palestinienne s'engagent à parvenir à la paix, et les deux parties espèrent que l'échange de lettres entre le Président Abbas et le Premier ministre Netanyahou atteindront cet objectif."

Maintenant que M. Netanyahou a formé un nouveau gouvernement d'unité en Israël, élargissant sensiblement sa coalition et donc son pouvoir, M. Abbas a dit qu'il avait bon espoir qu'il y ait bientôt une avancée du processus longtemps gelé parce que ce qu'il a appelé "le prétexte de Netanyahou d'une coalition fragile" n'existait plus.

"Maintenant qu'il est l'empereur, ou le roi d'Israël, il peut tout faire," a dit M. Abbas. "Si j'étais lui, je le ferais maintenant, maintenant, maintenant - sans attendre."

Israël a dit à maintes reprises qu'il attendait un "partenaire prêt" pour reprendre des négociations de fond, et que l'étape cruciale serait que M. Abbas le reconnaisse comme un Etat juif. Mais M. Abbas a dit samedi qu'une telle reconnaissance n'était pas de sa responsabilité, suggérant que M. Netanyahou "aille [plutôt] aux Nations Unies et change le nom."

"Pourquoi me le demande-t-il ? Pourquoi le ferais-je ?" a dit M. Abbas. "Je ne m'oppose pas. Je ne refuse pas. Je vous dis de faire la bonne démarche pour changer votre nom. Ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser."

Bien qu'il n'y ait pas de pourparlers actifs sur le conflit global, des responsables israéliens ont rencontré des représentants des prisonniers palestiniens, qui protestent contre les conditions de leur détention israélienne, dont le confinement solitaire et des restrictions sur les visites familiales et l'accès à l'éducation. Plusieurs grévistes de la faim, dont deux membres du Jihad islamique qui n'ont pris aucune nourriture depuis 74 jours et sont à l'agonie, exigent d'être libérés de ce qui est connu comme la détention administrative - emprisonnement sans charges - dont Israël dit que c'est un outil nécessaire pour garantir la sécurité.

Des milliers de Palestiniens sont descendus dans les rues ces derniers jours pour protester contre la situation des prisonniers, quelquefois affrontant les soldats israéliens, et des leaders du Jihad islamique et du Hamas ont mis en garde contre un soulèvement violent si l'un d'entre eux mourrait.

"Je ne peux pas contrôler la situation," a dit M. Abbas à la délégation d'une vingtaine de membres de J-Street lors d'une réunion d'une demi-heure. "J'ai peur, Dieu m'en garde, que le système de sécurité ici ne s'effondre."

Il a ajouté : "J'ai dit aux Israéliens : 'S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plait. Ils ont quelques exigences. Si vous ne leur répondez pas et si quelqu'un meurt aujourd'hui ou demain, ça sera très, très désastreux pour nous'."

Mark Regev, porte-parole de M. Netanyahou, a dit samedi qu'il espérait que "nous sommes proches d'un accord" avec les prisonniers, mais qu'il ne pouvait pas révéler les détails des négociations de peur de les saborder.

"Nous agissons pour contenir la grève et pour y mettre fin aussi vite que possible," a dit M. Regev. "Nous n'avons aucun intérêt à voir les prisonniers palestiniens se suicider. D'un autre côté, nous ne pouvons pas donner un laisser-passer aux prisonniers du Hamas ou du Jihad islamique, chaque fois qu'ils se mettent en grève de la faim."




* Traduction libre, le titre original de l'article est : "West Bank Leader Says Security Forces Can’t Get Guns" (Le dirigeant de Cisjordanie dit que les forces de sécurité ne peuvent obtenir de fusils).

Source : The New York Times

Traduction : MR pour ISM

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