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ISM France - Archives 2001-2021

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Egypte -

Rencontre avec Benita Ferrero-Waldner : Peut-on empêcher Israël de détruire ce qui sera reconstruit à Gaza ?

Par

Les Américains ont toujours eu une grande influence sur les Israéliens. Il était donc important, non seulement que la nouvelle administration nomme immédiatement un envoyé spécial au Moyen-Orient, le sénateur George Mitchell, mais que le secrétaire d'État américain [Hillary] Clinton aille elle-même en Israël pour y avoir des discussions très claires.
Nous savons qu'il existe d'énormes défis qui nous attendent et nous savons que nous devons être patients.


Quel message la conférence internationale de Charm el-Cheikh pour la reconstruction de Gaza a-t’elle envoyé?

Il s'agit certainement d'un message d'espoir, que nous ne laisserons pas tomber les Palestiniens. La Commission Européenne a toujours été du côté des Palestiniens. Jusqu’à présent, nous avons été le plus important donateur. Les 440 millions d'euros d’aide que nous avons promis sont pour tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.

Une partie ira à l'UNRWA, une autre partie ira à d'autres organisations humanitaires comme la Croix-Rouge. Une grande partie sera acheminée par nos propres mécanismes de financement, pour aller directement aux Gazaouis. C’est de l’argent pour les plus pauvres des pauvres. La distribution a très bien fonctionné en termes de contrôle et de surveillance.


Israël et le Hamas seront invités à effectuer des changements avant que la reconstruction puisse avoir lieu. Quelles sont les chances de leur acceptation?

Nous ne voyons pas la vie en rose. Nous savons que la situation n'est pas facile. Tout d'abord, il est nécessaire que le nouveau gouvernement en Israël soit formé et qu'il reprenne un processus de paix qui aboutisse à une paix véritable.

D’autre part, nous voulons voir les Palestiniens ensemble dans un gouvernement d'unité nationale, un gouvernement de réconciliation qui permettra également la recherche de la paix. Si les Palestiniens veulent un Etat, ils doivent travailler pour cet État. C'est ce que nous souhaitons dans le cadre du Quartet.


Le Hamas et Israël n'ont pas participé à cette rencontre. Comment pensez-vous qu’ils réagiront?

Je pense que le Hamas doit comprendre, comme l’a fait le Fatah, qu’aucun groupe ne peut faire cavalier seul et obtenir un Etat et la paix. Nous ne pouvons pas continuer dans cette spirale de destruction. Les citoyens européens sont fatigués.

L'Europe ne peut pas financer une reconstruction à long terme avant un cessez-le-feu durable, ou avant qu’un véritable processus de paix soit mis en place. Ce dans quoi nous nous sommes engagés ici, c’est à aider les premières améliorations.


Y a-t-il des garanties pour qu’Israël ne détruise pas encore ce qui sera reconstruit avec l'argent promis lors de cette conférence?

Nous avons, avec les Américains, un certain degré d'influence. La chose importante est que la communauté internationale travaille ensemble. Les Américains, les Russes, l'Organisation des Nations Unies, nous devons tous agir ensemble.

Les Américains ont toujours eu une grande influence sur les Israéliens. Il était donc important, non seulement que la nouvelle administration nomme immédiatement un envoyé spécial au Moyen-Orient, le sénateur George Mitchell, mais que le secrétaire d'État américain [Hillary] Clinton aille elle-même en Israël pour y avoir des discussions très claires. Nous savons qu'il existe d'énormes défis qui nous attendent et nous savons que nous devons être patients.


Est-ce que les promesses sont conditionnées à une évolution sur le terrain?

Les promesses sont destinées à l'aide humanitaire et aux premières améliorations. Pour aller vers la reconstruction à long terme, nous aurons besoin de changements sur le terrain.


Ensuite, la grande question est de savoir qui va surveiller les opérations?

Nous n’en sommes pas encore là. Pour les premières améliorations, nous pouvons fonctionner avec notre propre mécanisme, mais en termes de reconstruction, nous devons attendre et voir. Nous voulons un gouvernement d'unité nationale opérationnel derrière le président Mahmoud Abbas. Il pourrait émerger d’ici un an quand il y aura lieu une élection. L'élection déterminera la prochaine étape du gouvernement palestinien.


Pensez-vous que le Hamas devrait faire partie du processus de reconstruction?

Le Hamas doit indiquer clairement qu'il reconnait Israël, qu'il veut la paix et renonce à la violence. Si vous utilisez la violence, comment pouvez-vous négocier en même temps?


Et en retour, que devra faire Israël?

Israël doit s'engager sérieusement dans la recherche de la paix. Nous savons plus ou moins ce que sont les paramètres. Un peu plus ici ou là, c’est ce qui doit être négocié. Il est important que le processus de paix soit global. Nous devons suivre toutes les pistes entre Israël et la Syrie et le Liban.


Dans quelle mesure les promesses faites en 2007, lors de la réunion des donateurs de Paris, ont été suivies d’actions?

Je ne peux pas parler pour les autres pays, mais l’Union Européenne a versé entièrement le montant de ses engagements. 2008 a été totalement payé, ainsi que 2009. L'année prochaine, doit être pris en compte. Dix millions d'euros ont été donnés pour l'aide humanitaire et 60 millions vont bientôt suivre. L'UNWRA recevra 67 millions de dollars.
Nous travaillons déjà parce que nous ne pouvons pas laisser tomber les gens. Quand on voit des personnes qui souffrent de la faim, nous les aidons.


Comment pouvez-vous garantir la transparence quand il s'agit de la façon dont les dons sont utilisés?

Nous travaillons depuis longtemps avec [le Premier Ministre palestinien] Salam Fayyad. Initialement, des fonds ont été distribués dans le cadre du Mécanisme Temporaire International. Il est maintenant remplacé par un nouveau mécanisme qui garantit la distribution de l’aide par un compte de trésorerie unique de l’Autorité Palestinienne qui est complètement contrôlé.

Je rends des comptes au Parlement Européen et chaque centime doit être bien dépensé. Nous sommes très prudents sur ce que nous faisons et nous avons vu que cela a bien fonctionné.


Quelles mesures ont été prises pour mettre fin à l'interdiction d'Israël sur l’entrée des matériaux dans Gaza?

Nous avons fait énormément pression sur Israël pour qu’il ouvre les passages. L'Union Européenne ainsi que le président tchèque, ont envoyé deux lettres aux Israéliens afin de faire pression. Nous n’y sommes pas encore arrivés complètement, je dois l'avouer.


Avez-vous reçu une réponse?

Oui, mais elle n'est pas entièrement satisfaisante. Elle dit plus ou moins que tout a été fait, ou presque tout. Ce que nous voulons, c'est qu’Israël ouvre non seulement les passages, mais aussi qu’il élargisse la liste des marchandises [admises dans la bande de Gaza].


Vous avez appelé à une ouverture sans conditions des passages. Comment cela peut-il être effectué?

Cela pourrait être fait par le retour de l'Union Européenne à Rafah. Nous avons dit que nous étions prêts et que nous pourrions revenir sous 48 heures. Mais en même temps, la contrebande doit cesser. Israël pourrait ouvrir les passages d’abord pour les produits humanitaires et, ensuite, pour les produits commerciaux.

Ensuite, les gens dans la bande de Gaza pourraient redémarrer des petites entreprises. Avec le commerce, les familles pourraient recommencer à gagner de l’argent. Mais l'Union Européenne ne peut pas se substituer aux parties dans le conflit. Nous pouvons faire pression et pousser, c'est tout.


Que faut-il faire ensuite?

Je pense que nous avons eu une très bonne réunion du Quartet [ici à Sharm El-Sheikh]. Maintenant, il faudra attendre un peu que le gouvernement israélien se mette en place. Il faut espérer que les négociations menées par l’Égypte conduiront à la réconciliation. Nous avons besoin des deux interlocuteurs, et ils ne sont pas encore là.

Source : http://weekly.ahram.org.eg/

Traduction : MG pour ISM

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