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Grande Bretagne -

Un conseiller du gouvernement israélien opte pour un poste à haute responsabilité au Foreign Office !

Par

par Ewen MacAskill, rédacteur diplomatique in The Guardian, le 7 mars 2006

Le Foreign Office vient de nommer un conseiller controversé du gouvernement israélien à un de ses postes les plus sensibles, à savoir : chef du bureau juridique.
Ce sont les conseils prodigués en 2002 par ce conseiller, Daniel Bethlehem, au Premier ministre israélien d'alors (un certain Ariel Sharon) qui avaient permis à Israël de bloquer une enquête de l'Onu sur le massacre de Jénine.
Le refus israélien de coopérer avait été largement condamné par de multiples associations de défense des droits de l'homme.

M. Bethlehem, qui était alors conseiller d'Israël en matière de droit international, avait également dirigé la délégation gouvernementale israélienne à la Cour Internationale de Justice de La Haye, en 204, afin de tenter d'y défendre la muraille édifiée par Israël en Cisjordanie . Israël avait échoué dans sa tentative.


Voici ce qu'a déclaré le Foreign Office : "Pour nous, M. Bethlehem a eu une carrière remarquable dans le domaine du droit international, y compris dans ses actions au nom du gouvernement britannique dans un certain nombre de procédures internationales.
Il a aussi agi en faveur, ou contre, un certain nombre d'autres Etats. Son expérience en la matière en fait l'homme idéal pour ce poste
." [Fin de citation.]

L'équipe juridique que dirigera désormais M. Bethlehem (âgé de 45 ans), a dû affronter le défi représenté par la "légitimité" d'une action préemptive lors de la phase de montée en pression de la guerre contre l' Irak. L'adjointe au directeur de ce service, Elizabeth Wilmshurst, avait démissionné à la veille de l'invasion.

Il devra conseiller Jack Straw, ministre des Affaires étrangères, sur plusieurs questions, allant de Guantanamo Bay à la "légalité" de toute frappe préemptive éventuelle contre l'Iran.

La porte-parole du mouvement Palestine Solidarity Campaign, Betty Hunter, a déclaré hier que son association allait s'adresser à M. Straw. "Nous sommes sidérés de voir que le Foreign Office ose employer quelqu'un ayant des engagements aussi marqués."

L'appel à candidature avait été publié dans la presse en octobre. Au moment de sa nomination, le Foreign Office a jugé bon de publier un interminable curriculum vitae le concernant, qui déclinait vingt-sept controverses internationales dans lesquelles son avis avait été sollicité. Mais - curieusement - cette liste oubliait Jénine.

Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu, avait diligenté une enquête sur Jénine après que les Palestiniens eurent affirmé que des violations des droits de l'homme y avaient été perpétrées sur une vaste échelle. Le gouvernement israélien avait alors insisté sur le fait que les lourdes pertes - "des deux côtés" - auraient résulté de la férocité de la résistance opposée par les Palestiniens défendant la ville.

Initialement, M. Sharon avait accepté de coopérer avec l'enquête de l'Onu. Mais après quelques jours, le gouvernement israélien changea d'avis, après avoir reçu les conseils éclairés de M. Bethlehem.

M. Bethlehem, diplômé en droit international de l'Université de Cambridge, avait averti, dans un mémo adressé au gouvernement israélien, que si les constatations de l'enquête "confirmaient les allégations formulées contre Israël - fût-ce sur la base d'un raisonnement trivial - cela altérerait fondamentalement l'ensemble de la dynamique des dirigeants israélo-palestiniens [sic !] et pourrait rendre impensable, pour Israël, de résister :
a) à des appels à l'envoi d'une force internationale,
b) à la création immédiate d'un Etat palestinien et,
c) à des poursuites judiciaires contre des individus [= des militaires israéliens, ndt] accusés d'avoir commis des actes illégaux."


Dans ce mémo, dont une copie avait été transmise grâce à des "fuites" au quotidien israélien Ha'aretz, M. Bethlehem indiquait que le sérieux de l'investigation ne saurait être minimisé et que "pour des raisons pratiques, Israël est [effectivement] confronté à une enquête pour crimes de guerre."

Le point d'interrogation concernant son implication dans l'affaire de Jénine a été soulevé dans nos colonnes [The Guardian] par un juriste britannique, qui a requis l'anonymat.

Un autre juriste, Philippe Sands, qui connaît bien M. Bethlehem, a dit : " Il s'agit d'un juriste international de première classe, et d'un individu à l'intégrité personnelle immaculée. D'aucuns diront que c'est un conservateur. Mais il est indépendant, et il a une très forte personnalité."


On trouvera des indications sur la position de M. Bethlehem en ce qui concerne une éventuelle attaque contre l'Iran dans ses déclarations, l'an dernier, devant la commission des Affaires étrangères de la chambre des Communes.

Bien qu'une attaque préemptive israélienne contre un réacteur nucléaire irakien, Osirak, en 1981, ait été jugée illégale, "on aurait très bien pu la plaider, tant à l'époque qu'aujourd'hui", avait notamment déclaré l'intéressé.


Source : The Guardian

Traduction : Marcel Charbonnier

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