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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Un maximum de Juifs, un minimum de Palestiniens

Par

"De plus en plus de Palestiniens ne sont pas intéressés par une solution négociée de deux-Etats, parce qu’ils veulent changer l’essence du conflit du type Algérien en un type Sud-Africain. De la lutte contre "l’occupation", ils veulent passer à la lutte pour : un homme = un vote.
Cela est, bien sûr, une lutte beaucoup plus claire, beaucoup plus populaire et finalement beaucoup plus puissante.
Pour nous, cela signifierait la fin de l’Etat Juif" - Ehud Olmert

Ehud Olmert a délivré son message dans un euphémisme : Délicat, des tournures de phrases prudemment préparées et chargées d’une signification nuancée

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Industrie et du Travail, Ministre des Communications, de l’Administration des Terres d’Israël et de l’Administration de la Radiodiffusion Israélienne, installé dans son nouveau bureau élégant du gouvernement, enveloppé dans sa fumée de cigare de marque déposée, est tout simplement peu disposé à froisser des ailes. Spécialement celles de l’homme auquel il espère succéder, le Premier Ministre Ariel Sharon.

Son but est donner une note d'urgence, sans une allusion critique. Mais, son message passe néanmoins clairement :
Il n’y a aucun doute dans mon esprit que très bientôt le gouvernement d’Israël devra aborder le problème démographique avec le plus grand sérieux et le résoudre. Ce problème, par-dessus tous les autres, dictera la solution que nous devrons adopter. En l’absence d’un accord négocié – et je ne crois pas dans une perspective réaliste d'un accord – nous devrons mettre en place une alternative unilatérale."

Quand Sharon a été récemment interrogé sur la question démographique, alors qu’il se relaxait avec ses collaborateurs et des journalistes dans le salon de son hôtel à Moscou, il désarma celui qui l’interrogeait par des vagues prédictions de future aliyah et de roses réminiscences du minuscule pré-Etat Yishuv (la communauté Juive en Palestine).

Olmert n’évoque pas de tels calculs consolants. "Nous n’avons pas un temps illimité" dit-il.
"De plus en plus de Palestiniens ne sont pas intéressés par une solution négociée de deux-Etats, parce qu’ils veulent changer l’essence du conflit du type Algérien en un type Sud-Africain. De la lutte contre « l’occupation », dans leur langage, ils veulent passer à la lutte pour : un homme = un vote. Cela est, bien sûr, une lutte beaucoup plus claire, beaucoup plus populaire et finalement beaucoup plus puissante. Pour nous, cela signifierait la fin de l’Etat Juif".

Bien sûr, je préfèrerais un accord négocié (pour deux Etats). Mais je doute personnellement qu’un tel accord ne soit atteint dans le temps qui nous est disponible."

Pour Olmert, la formule pour les paramètres d’une solution unilatérale est :
• Augmenter le nombre de Juifs,
• diminuer le nombre de Palestiniens,
• ne pas se retirer sur les frontières de 1967 et
• ne pas diviser Jérusalem.
• Les grandes colonies telles que celle d’Ariel pourraient "évidemment" être intégrées à Israël.


Un maximum de Juifs, un minimum de Palestiniens - cela ressemble à un langage d’il y a longtemps.

Et en effet, Olmert aspire, sans aucun embarras, à ces temps bien plus remplis d'espoir. " Il y a 23 ans" dit-il, "Moshe Dayan avait proposé une autonomie unilatérale. Sur la même longueur d’ondes, nous devons épouser une séparation unilatérale. Nous n’avons pas besoin du soutien des Palestiniens pour cela. Ce dont nous avons besoin, c’est de nous rassembler, déterminer notre ligne de conduite."

Maximum, minimum, Dayan, ligne unilatérale : Tout cela ressemble à un retrait à grande échelle de la Cisjordanie et probablement à un retrait total de Gaza. Rarement le fond de commerce d’un politicien traditionnel du Likoud.

Ce sont mes réflexions personnelles,” dit Olmert, “pas encore élaborées dans une stratégie complète. Je parle seulement en mon nom…. Si je voulais dévoiler un plan détaillé, je ferais ainsi. C’est ce que je veux dire."

"Dans la tradition du Likoud, les propos du Premier Ministre sur la structure de l'Etat palestinien étaient des débuts incisifs dans cette tradition aussi. " dit-il.

"Fondamentalement", ajoute-il, "mes propres idées unilatéralistes correspondent aux affirmations répétées de Sharon qu'il ferait des « concessions douloureuses » pour réaliser la paix."

Le sous-entendu est assez clair, quoique Olmert, habile et prudent, n'est pas disposé à l'énoncer.

Le gouvernement, actuellement constitué, ne voudrait probablement pas endosser cet unilatéralisme proposé. Les deux partenaires d’Extrème-Droite de la coalition et plusieurs Ministres du Likoud – mais pas Sharon pense Olmert – le verrait comme du défaitisme.

Donc, en termes de politique pratique, l'acceptation des idées apparemment toutes neuves d'Olmert dépend du retour des Travaillistes dans le gouvernement d'unité nationale.

Olmert ne l’a pas dit en ces mots, il pense franchement que Sharon lui-même évoluera dans cette direction, en demandant aux Travaillistes de le rejoindre dans un acte drastique et unilatéral de séparation.

La formulation d’Olmert est : "Je pense qu’au cours du temps, il pourrait y avoir une chance que le gouvernement préfère cette approche à la situation actuelle et à la crainte bien-fondée d’un hasard démographique. La barrière, maintenant en construction malgré beaucoup de controverse, pourrait « finalement faire partie » d’un plan unilatéral," dit Olmert avec une imprécision délibérée.

Contrairement à Ehud Barak, qui prônait un retrait unilatéral expressément dépeint comme provisoire, suspendant les négociations, Olmert dit que son unilatéralisme « écarterait un dialogue avec les Palestiniens pendant au moins 25 ans. »

"Il pourrait y avoir une bonne chance", dit-il, de gagner "un degré de compréhension peut-être tactique » de la communauté internationale, ou au moins d’une importante partie".

Olmert dit que son projet ne reflète pas le manque de victoire après trois années d’Intifada sanglantes mais plutôt "le manque de chances réalistes pour une accord négocié par lequel nous pourrions vivre pacifiquement et confortablement."

Tirer une ligne unilatérale ne signifierait pas probablement la fin absolue du terrorisme. Ce qui est peut-être inaccessible. "Mais, si nous avons une séparation totale, cela réduirait la terreur à un niveau acceptable – et nous permettrait, en tant que société, de concentrer nos énergies dans nos propres besoins, notre propre agenda et nos propres missions."

Les politiques ont laissé tomber leurs allusions unilatéralistes pendant deux ou trois mois, mais ont reculé quand ils ont été poussé à se prononcer. Il dit que, lui-même, ne discute pas de ses pensées avec ses collègues du gouvernement, préférant attendre la bonne étoile diplomatique et politique.

Presque certainement, son attente a été diminuée par la publication, le mois dernier, de « l’Accord de Genève » de Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo et cela l’a amené à parler maintenant.

Genève a manifestement fait beaucoup de bruit dans le gouvernement – pour témoin la fureur de Sharon « poignardé dans le dos », la condamnation de la longue et non-officielle négociation qu’a produit l’accord.
Les accolades continuelles que l’accord a reçu des leaders mondiaux - Colin Powell fut le dernier à en faire l’éloge la semaine dernière – a ajouté à la colère et à la frustration du gouvernement après le coup de Beilin, tout comme le précédent accord entre Ami Ayalon et Sari Nusseibeh, qui avait obtenu un soutien en Israël et à l’étranger. Olmert garde une rancune contre Beilin.

"Les louanges de Powell”, insiste-il, "ne reflètent pas précisément l’état d’esprit du Président…Cela ne signifie pas que les Etats-Unis approuvent Genève."

"Seul par un renoncement total du réalisme", maintient-il, "on peut croire sérieusement que Genève est un modèle pour une paix négociée".

Un réaliste comme lui reconnaît "un scepticisme total dans la perspective d'un accord."

Mais déterminé à ce qu’Israël ne soit pas entrainé passivement par les évènements dans un désastre démographique, le réaliste propose une réponse active et unilatérale.

Source : www.haaretz.com/

Traduction : MG

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