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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Zubeidi : La réforme doit être différente des intérêts personnels

Par

Article paru le 5 Août 2004 sur le site www.arabs48

Nous subissons une pression terrible parce que nous n’avons pas l’autorité légale pour punir les gens qui sont derrière le chaos. Ces gens ont l’impression que nous sommes la cause de leur perte de pouvoir dans l’arène politique palestinienne.
C’est un sentiment erroné parce que ce qui est à l’origine de cette perte de pouvoir, c’est l’occupation qui est aussi à l’origine de la perte d’autorité de l’Autorité Palestinienne,C’est pourquoi nous considérons comme notre mission première de défaire l’occupation.

Le commandant des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa à Jénine, Zakariya Zubeidi a déclaré :
"Les discussions sur l’anarchie qui règne à l’intérieur de l’Autorité Palestinienne est un faux problème malgré le désordre des armes illégales.
Les (hommes) des Brigades des Martyrs Al-Aqsa ne pouvaient qu’avoir des armes dès lors que l’occupation israélienne avait pris pour cible le quartier général de la police palestinienne et les appareils de sécurité qui maintiennent l’ordre en Cisjordanie et à Gaza ».

Il est normal que ces problèmes échappent au contrôle dans les Territoires de l’Autorité Palestinienne après que l’occupation ait visé ces organisations et leur ait interdit de faire leur devoir. Nous, dans les Brigades El-Aksa, nous travaillons à remplir le vide sécuritaire, mais nous ne pouvons maintenir l’ordre correctement et il était normal que des incidents éclatent et que cela ressemble à de l’anarchie.

Nous subissons une pression terrible parce que nous n’avons pas l’autorité légale pour punir les gens qui sont derrière le chaos. Ces gens ont l’impression que nous sommes la cause de leur perte de pouvoir dans l’arène politique palestinienne.

C’est un sentiment erroné parce que ce qui est à l’origine de cette perte de pouvoir, c’est l’occupation qui est aussi à l’origine de la perte d’autorité de l’Autorité Palestinienne,C’est pourquoi nous considérons comme notre mission première de défaire l’occupation.

Ces gens, malheureusement, croient que nous leur avons pris leur rôle, mais nous, dans les Brigades El-Aksa avons réussi dans 50% à 60% des cas à combler le vide que les mécanismes de l’armée israélienne ont créés dans l’arène politique palestinienne »


De qui parlez-vous ?

Zubeidi : Je ne parle pas des commandants des organisations de sécurité ni de toute l’organisation mais seulement de quelques officiers. Nous pensons que ces officiers nous ont visés et nous avons envoyé bien des lettres de protestation aux responsables de l’Autorité Palestinienne. Nous craignions un conflit interne et c’est pourquoi nous n’en avons pas parlé publiquement.
Mais après nous ayons été soumis à cette terrible pression, de la part surtout des Israéliens et d’autres officiers, nous avons dû faire ce que nous avons fait à Jénine.
Malheureusement, notre action a été liée à ce qui se passait à Gaza et là il y a eu des allégations selon lesquelles l’incident de Gaza faisait partie des revendications pour des réformes »


Mais les bâtiments du Renseignement et le bureaux du gouverneur sont des administrations officielles. Ce que vous avez fait la semaine dernière, en avoir brûlé deux, est compris comme une agression contre les symboles de l ‘Autorité Palestinienne.

Zubeidi : C’est vrai mais c’était le moindre mal


Quelles étaient les autres options possibles ?

Zubeidi : Je crois que même le moment choisi pour notre action était le bon. Ca s’est fait de nuit quand il n’y avait personne dans les bâtiments. Si nous avions voulu viser ces types, il y aurait eu un bain de sang et nous y sommes opposés même quand nous nous occupons officiellement de collaborateurs avec Israël. On peut fixer un parpaing mais il n’y a pas de remède quand le sang palestinien est gaspillé.
A travers notre action nous avons voulu dire à ces gens que les choses allaient dans la mauvaise direction.
Plus tard, certains ont essayé de lier la tournure des évènements de Jénine à ceux de Gaza.

Nous avons signé un accord avec les services de Renseignements et les bureaux du gouverneur de Jénine.
Au cours de cette réunion, nous nous sommes mis d’accord sur ce qui suit : défaite de l’occupation, établir un Etat palestinien en premier lieu et trouver le moment de résoudre les autres problèmes.

C’est un accord de principe qui n’entre pas dans le détail.
Notre objectif a été d’arrêter les gens qui ont essayé d’exploiter ces mises au point à leurs profits. Nous croyons que le président Yasser Arafat est le seul autorisé, en tant que président élu du peuple palestinien, et capable de prendre des décisions cruciales concernant le destin du peuple palestinien.
Dans le cas où on lèverait le siège qui lui est infligé, alors, je m’attends à ce que son mouvement permette de contrôler la situation et je crois qu’il permettra la réussite de grands progrès dans le processus de paix avec la partie Israélienne ».


Comment voyez-vous les incidents de Gaza, l’exigence de mettre fin à la corruption et de commencer à réformer l’Autorité Palestinienne et son organisation ?

Zubeidi : Il y a une différence entre exiger des réformes et combattre la corruption, et réclamer ça pour son profit personnel ou pour faire partir les gens et prendre leur place.
Ce qui arrive, surtout à Gaza, c’est qu’il y a là-bas quelqu’un qui veut une position et non pas combattre la corruption. Il y a un moment, j’ai demandé le remplacement du gouverneur de Jénine parce qu’il était corrompu. Je l’ai enlevé et menacé de faire d’autres choses.
A la fin, il a été relâché sur ordre du président Arafat et de son compagnon Kadoura Moussa, qui est un combattant honnête de la liberté, et je l’ai remis à sa place. Je n’ai pas fait cet acte de protestation parce que je voulais devenir le nouveau gouverneur. Mais ce qui arrive à Gaza c’est quelque chose de différent »


Vous venez de faire l’éloge du gouverneur de Jénine, Kadoura Moussa en dépit du fait que vous ayez brûlé son bureau la semaine dernière !

Zubeidi : Nous respectons la valeur du compagnon Kadoura Moussa, sur le plan personnel ; c’ est un grand combattant et il a une longue histoire comme leader du Fatah. n a fait comprendre au compagnon Kadoura Moussa qu’il est supposé donner la priorité aux droits des combattants de la liberté.


Il y a eu des rumeurs selon lesquelles vous avez incendié deux bâtiments à titre de récrimination pour votre salaire.

Zubeidi : Ce n’est pas vrai. Nous demandions le respect et la reconnaissance des droits des combattants de la liberté, comme celle des familles des martyrs, des blessés et des prisonniers à travers l’attribution même d’une petite somme d’argent


On dit que les Brigades des Martyrs El-Aksa reçoivent des fonds du Hezbollah, qu’en pensez-vous ?

Zubeidi : Ce n’est pas vrai. Mais admettons que les Brigades reçoivent des fonds du Hezbollah, qu’y aurait-il de mal ? Le Hezbollah est un mouvement arabe et il n’est pas venu à nous depuis la lune, surtout il n’est ni Israélien ni Juif.


Mais le chef des Brigades de Naplouse a dit cette semaine qu’il recevait le soutien financier du Hezbollah !

Zubeidi : Nous n’avons rien à redire sur l’idée qu’une institution arabe soutienne le peuple palestinien.


Comment voyez-vous la menace de Mohammed Dahlan disant que si rien n’est fait contre la corruption, il mobilisera 30 000 Palestiniens dans une manifestation de rue à Gaza ?
A-t-il réellement le pouvoir de mobiliser un si grand nombre de manifestants ?


Zubeidi : Il est clair pour chacun que tout le peuple palestinien soutient le Président et il suffit que le camp de réfugiés soutienne le président. En outre, le président Arafat ne cède pas à la surenchère.
Ce qu’il a donné au peuple palestinien, personne ne l’a jamais donné. Ce n’est pas la première fois qu’Arafat est assiégé et il s’en est toujours sorti victorieux, et je crois que le siège actuel est plus facile que ce qu’il a subi à Beyrouth et ailleurs.
Mais il y a une chose que je veux vous dire : il n’est pas bon pour le Proche Orient ou pour Israël qu’il y ait le chaos. Israël doit comprendre que c’est une course contre le temps pour Arafat. Il est le seul capable de prendre des décisions cruciales pour le destin des Palestiniens parce que le peuple de Palestine dans sa totalité soutient Arafat.
Il y a quelques temps ils ont essayé (de travailler avec) Dahlan et d’autres et ils n’ont pas pu travailler pendant plus de cinq mois.
Pour ce qui est d’Abu Amar il est inébranlable depuis les 75 dernières années » (Zubeidi a souligné aussi qu’Arafat a eu 75 ans le 4 août)


Il y a une protestation pour que les Brigades des martyrs d’El-Aksa n’ait pas la plus haute direction.

Zubeidi : Ce n’est pas vrai. Il est une direction.


Qui est à la tête du Fatah en Cisjordanie aujourd’hui ? Pouvez-vous donner un nom ? Qui a succédé à Marwan Barghouti ?

Zubeidi : Le successeur de Barghouti, c’est Barghouti


Ma question est : Y a-t-il un haut commandant pour les Brigades des Martyrs El-Aksa ?

Zubeidi : Je vous ai dit que Barghouti a été remplacé par Barghouti. Barghouti n’est pas mort et il est encore de ce monde en prison. Nelson Mandela a conduit le combat de son peuple depuis sa prison.


Comment voyez-vous le futur ? Quels sont vos rêves et vos espoirs ?

Zubeidi : je n’ai pas de problèmes en y pensant. Pour moi, je veux que le peuple palestinien retrouve ses droits pleins et entiers. Je veux me sacrifier. En ce qui concerne le combat, je vous dirai que même si Zakariya Zubeidi disparaît, il y en aura beaucoup d’autres pour continuer la bataille à Jénine.
Avant Zakariya, il y euZiad Amer, Ala Sabbagh, Zuheir Staiti et Ekrima Saiti. Et après Zakariya, il y aura Ahmed, Yousef, Khaled, Abdullah, Muhammed et d’autres pour combattre.


Quelle est votre position sur le retrait de Gaza dont parle Sharon ?

Zubeidi : Je ne suis pas supposé donner mon point de vue sur ce Plan. Ceux qui sont supposés le faire, ce sont les gens qui prétendent être des réformateurs comme Dahlan et d’autres, et alors vont-ils demander publiquement ce qui se passe en Cisjordanie ?
Il dit toujours qu’il soutient le plan de Sharon et que ce plan fait des progrès, mais je ne l’ai jamais entendu demander quoi que ce soit sur la Cisjordanie et quel sera le destin de la Cisjordanie !
Nous avons notre position sur ce plan. Il a pour but d’isoler la Cisjordanie de Gaza. Mais nous disons que tous les accords qui ont été atteints et seront atteints ne prendront pas effet tant qu’ils ne seront pas basés sur les résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Source : www.arabs48.com

Traduction : CS pour ISM-France

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