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France - 28 août 2014
Par Campagne pour l'Abrogation des Lois Islamophobes (A.L.I.)
Mardi 26 août 2014, les Palestinien-ne-s annoncent la signature d’un cessez-le-feu d'une « durée illimitée » avec les autorités sionistes. Aussitôt, le peuple palestinien de Gaza, de Cisjordanie et des territoires colonisés depuis 1948, est sorti fêter la victoire et rendre hommage à sa résistance.
Ce cessez-le-feu met fin à une agression militaire de plus de cinquante jours contre les Palestinien-ne-s de Gaza, agression qualifiée par les sionistes eux-mêmes de « guerre la plus longue et la plus violente depuis plusieurs dizaines d’années ». Objectifs déclarés ? Faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels.
Les bombardements massifs et l’offensive terrestre n’auront pas permis d’atteindre ces objectifs, ni de désamorcer la révolte née après l’assassinat de Mohammed Abou Khdeir à al-Quds. Devant l’incapacité de faire progresser ses troupes et suite à un retrait unilatéral, Netanyahu lève le « drapeau blanc » et signe une trêve, sans en informer ses ministres et collaborateurs.
Côté palestinien, le bilan humain est très lourd. Il fait état de plus de 2.100 morts et d’au moins 6.000 blessé-e-s. Pourtant, Gaza sort victorieuse, et avec elle toute la Palestine.
Dans une unité remarquable, les brigades de la résistance palestinienne – Brigades du martyr Izz al-Din al-Qassam (Hamas), Brigades al-Quds (Jihad islamique), Brigades al-Nasser Salah al-Din (Comité de résistance populaire), Brigades Abu Ali Mustafa (FPLP), Brigades de la résistance nationale (FDLP), Brigades des martyrs d'al-Aqsa (Fatah), Brigades Abdelkader al-Husseini (Fatah), Brigades Jihad Jibril (FPLP-CG) – ont infligé une défaite à l’ennemi.
Durant les cinquante jours de guerre, les Palestiniens d’où qu’ils soient ont manifesté leur soutien à la résistance, payant parfois ce soutien de leurs vies. L’incapacité à briser cet esprit de résistance est sans doute le plus grand échec des sionistes.
Mais la victoire est d'abord celle de la population de Gaza, endurante et fière, qui a résisté sous la direction du Hamas, du Jihad islamique, et des autres organisations combattantes.
Cette victoire est aussi celle de la stratégie de résistance armée face à l'occupation sioniste et contre toutes les formes de capitulation promues à Ramallah, au Caire, à Riyad ou Amman, par les petits Pharaons entièrement dévoués à la cause de leurs maîtres occidentaux.
Le soutien criminel de l’Égypte du Général Sissi au blocus de Gaza et à l'agression sioniste, au nom de la lutte contre l'« islamisme », montre toute la décadence politique et morale des laquais de l'Occident.
En France, un mouvement de soutien s'est dressé dès les premiers jours de l’agression. La manifestation du 13 juillet 2014 à Paris fut particulièrement importante. Arabes et musulman-e-s sont venu-e-s en nombre soutenir la résistance armée palestinienne, et affirmer sans complexe leur identité arabo-musulmane, assumant ainsi leur appartenance à la nation arabe.
Expression d’une volonté d’émancipation de la part de populations pleinement conscientes des liens qui les unissent aux Palestinien-ne-s, ce soutien a effrayé les classes dirigeantes françaises, qui se sont empressées d’interdire les manifestations suivantes.
Mais à l’instar de la résistance palestinienne, ici les soutiens de la Palestine n'ont pas renoncé. Par milliers, musulman-e-s, descendant-e-s de colonisé-e-s et habitant-e-s des banlieues ont bravé les interdictions et n’ont pas renoncé à affirmé leur propre résistance à un ordre néocolonial qui veut les maintenir sous son joug.
Les interpellations effectuées ont été suivies de jugements expéditifs, synonymes parfois de condamnations à des peines de prison ferme. Ces condamnés et détenus politiques sont les symboles d’une résistance qui a su être digne de la Palestine et de son peuple, malgré la répression.
C'est pourquoi, nous considérons que la victoire des Palestinien-ne-s est aussi la nôtre : nous sommes unis par un destin et des liens culturels et spirituels forts, mais aussi par une même oppression coloniale.
La défaite des sionistes est également celle des autorités françaises, qui leur ont apporté un soutien inconditionnel. Plus claire que jamais, la ligne de démarcation s’est exprimée en Palestine comme en France. A l’image de Netanyahu, le gouvernement français a perdu la face.
« Il faut remercier les sionistes pour une seule chose, celle d’avoir davantage conscientisé les Palestiniens sur le fait que la cohabitation entre eux et les sionistes est chose impossible », déclarait le Secrétaire Général du Jihad islamique, Ramadan Abdallah Shallah, lors de la conférence de presse du 26 août 2014.
De même que pour nous, une cohabitation sereine avec l’État français est impossible, tant qu’il n'aura pas été contraint de renoncer à son colonialisme, à son islamophobie et à son régime d’exception à l’égard des musulman-e-s vivants ici.
Pour les Palestinien-ne-s comme pour nous, la lutte continue. Il s’agit d’une nécessité existentielle. Face à la poursuite de la répression, nous devons poursuivre notre soutien aux condamnés et aux détenus politiques arrêtés lors des manifestations pour Gaza. Nous devons continuer à soutenir la Palestine en construisant un mouvement fort, dont les musulman-e-s et les Arabes constitueront l’avant-garde.
Un mouvement qui œuvrera pour une émancipation et une autonomie réelles de notre communauté, bi idhni lahi. Notre Prophète (BSDL) a dit : « La meilleure des actions auprès d’Allah est celle qui dure dans le temps même si elle est minime » (rapporté par al-Boukhari).
Campagne pour l'Abrogation des Lois Islamophobes (A.L.I.)
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