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Palestine occupée - 17 mai 2021
Par Ramona Wadi
14.05.2021 - L'administration Biden a eu l'occasion de faire entendre sa rhétorique sur les roquettes après que le Hamas a riposté à la violence coloniale israélienne qui s'est déchaînée sur les Palestiniens en Cisjordanie occupée. Alors qu'Israël bombardait la bande de Gaza, créant une nouvelle vague de Palestiniens déplacés à l'intérieur du pays, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a gardé le silence sur cette agression militaire financée par les États-Unis. Mais, a-t-il déclaré, les États-Unis sont « très profondément préoccupés par les attaques à la roquette que nous voyons maintenant, doivent cesser, doivent cesser immédiatement."
Caricature Mohammed Sabaaneh
Un autre avertissement biaisé est venu du porte-parole du département d'État américain, Ned Price : « Nous appelons à la retenue et au calme. Israël a le droit de se défendre et de répondre aux attaques à la roquette. » Le président américain Joe Biden a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour le rassurer : « Israël a le droit de se défendre lorsque des milliers de roquettes s’abattent sur votre territoire. »
Même l'ancien coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a pesé dans la balance avec un tweet destiné à tirer la sonnette d'alarme : « ARRÊTEZ de tirer des roquettes ! ARRÊTEZ l'escalade avant qu'il ne soit trop tard ! »
Pourtant, toute la diffusion du récit sécuritaire d'Israël, sans parler des milliards qu'Israël reçoit chaque année des États-Unis, ne suffit toujours pas en termes de soutien diplomatique. Israël a également exprimé sa désapprobation à l'égard de la décision américaine d'arrêter un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) qui condamne spécifiquement les tirs de roquettes et les activités de colonisation tout en appelant les deux parties à « désescalader la situation. »
Selon l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU, Gilad Erdan, le CSNU n'a pas réussi à « comprendre les raisons derrière la violence palestinienne ». Et ce, malgré une résolution pro-israélienne qui donne indirectement le feu vert pour bombarder Gaza.
Il est clair que le CSNU ne veut pas mettre en exergue les raisons qui sous-tendent le droit des Palestiniens à se défendre, alors que le droit international rend légitime la lutte anticoloniale. Cependant, un prétendu manque de compréhension de la part d'une entité qui a soutenu l'expansion coloniale israélienne n'est pas une invitation ouverte pour Israël à combler le vide avec ses mythes inventés. Tout cela peut être contredit par les premiers dirigeants sionistes qui ont clairement exprimé la nécessité du déplacement forcé et du nettoyage ethnique des Palestiniens pour ouvrir la voie au projet colonial.
En 1937, l'ancien Premier ministre israélien David Ben-Gourion écrivait : « Je suis favorable au transfert obligatoire. Je n'y vois rien d'immoral ». Aujourd'hui, c'est la communauté internationale qui défend les fondements initiaux du colonialisme sioniste en refusant de considérer les expulsions de Sheikh Jarrah et d'autres communautés antérieures comme une extension du déplacement forcé antérieur qui a inauguré la Nakba de 1948. Il en va de même pour la complicité des États-Unis dans l'agression actuelle. Si Biden avait voulu se présenter comme une alternative aux politiques de l'administration Trump, il aurait dénoncé les tentatives actuelles de déplacement des familles palestiniennes de Sheikh Jarrah dans le cadre de l'annexion de facto du territoire palestinien par Israël. Au lieu de cela, Il a donné le feu vert à Israël pour terroriser Gaza et la Cisjordanie occupée. Les roquettes ne sont pas le problème, c'est Israël qui l'est. À moins que la violence coloniale d'Israël ne soit abordée et arrêtée définitivement, les Palestiniens ont besoin d'un minimum de soutien diplomatique qui affirme qu'ils ont le droit de se défendre contre des décennies de déplacement forcé.
Source : Middle East Monitor
Traduction : MR pour ISM
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