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Naplouse - 20 mai 2005
Par Al-Ayam
Bien que 20 ou 30 ans sont passés, les actes du jeune officier des renseignements israéliens qui se faisait appeler Captain Younes pour cacher son identité sont toujours présents dans les ruelles de la ville de Naplouse et de ses camps, étant donné son insistance à poursuivre, arrêter et déporter.
Lundi dernier, plusieurs de ses victimes dans le camp de Balata se sont retrouvés dans le café internet lorsque l'un d'eux a vu sa photo illustrant l'annonce de sa nomination en tant que nouveau chef de la Shabak, c'est le dénommé Yoval Diskin, qui n'est autre que le "captain Younes", en chair et en os.
Les médias en Israël ont écrit dans leurs articles que Diskin a commencé sa vie en tant qu'officier des renseignements à Naplouse. Il a depuis pris du galon jusqu'à accéder au poste de secrétaire de l'appareil des renseignements, puis actuellement chef des renseignements.
Amin Maqboul, membre du conseil révolutionnaire du mouvement Fateh, de Naplouse, se rappelle avoir été plusieurs fois arrêté par Diskin : "Je me rappelle de Younes, en 1979, alors que j'étais en prison condamné à 10 ans, il m'a visité et m'a proposé la déportation en contrepartie du reste de la condamnation, soit 4 ans et demi. Il semblait intelligent, il voulait se débarrasser de moi de façon intelligente. Il a essayé de me convaincre que la déportation était meilleure pour moi et pour eux."
Mais Amin lui répondait, sans crainte : Je n'ai pas d'autres lieux que Naplouse.
En 1985, Diskin arrive à Naplouse à la tête d'une force de l'armée israélienne, arrête Amin Maqboul et décide de le déporter.
Amin raconte : A peine j'ai été arrêté, il m'a annoncé ma déportation, me disant sur un ton de reproche : ne t'ai-je pas proposé cela plusieurs années auparavant ? Je lui répondis : ce qui arrive aujourd'hui est contre ma volonté.
C'est presque toute une génération des habitants de Naplouse et de ses villages qui se rappelle du captain Younes, qui n'a pas cessé de poursuivre tous les militants du mouvement national pendant cette période.
Tayseer Nasrallah, du camp de Balata, qui avait été arrêté la première fois par Captain Younes en 1983, dit : "Nous ne connaissions pas son vrai nom, jusqu'à hier, lorsque sa photo est parue sur internet. Mais nous le connaissons de près, il nous a longtemps poursuivi. Il entrait dans le camp en plein jour, arrêtait les gens dans la rue, leur parlait en arabe littéraire et envoyait par leur intermédiaire des messages aux militants. Il disait : "dites à celui-ci qu'il se taise ou bien il sera arrêté. Dites à celui-là que son arrestation est proche, ou que son action est connue, et que notre compte avec lui sera dur, etc..
Tayseer ajoute : Cet homme des renseignements qui est devenu le directeur de la sécurité intérieure en Israël a réussi à disloquer les cellules militaires du Fateh en Cisjordanie en 1983, plus de 200 militants de l'appareil militaire se trouvaient dans toute la Cisjordanie , certains même à Kfar Qassem, à l'intérieur de la ligne verte"
Tayseer Nasrallah se rappelle plusieurs ruses de Diskin, comme celle de susciter le doute sur une personne en la convoquant régulièrement à son bureau ou en l'arrêtant dans la rue pour lui parler.
Il faut rappeler que dans le journal du député prisonnier, Hussam Khadr, le nom du Capitaine Younes est mentionné, disant : 20 ans après avoir été arrêté la première fois, en 83, je me suis retrouvé devant le Captain Younes.
Lorsque nous nous sommes regardés, il m'a dit :
"Hussam Khadr, encore une fois, n'es-tu pas fatigué de tout cela ?
As-tu toujours envie d'agir contre l'Etat d'Israël ?"
L'une des victimes de Yoval Diskin dit qu'il convoquait des dizaines de militants de Naplouse et des camps au siège des renseignements à chaque occasion nationale, et qu'il les enfermait toute la journée.
Ce militant qui a préféré ne pas dévoiler son identité raconte que le captain Younes était malin, il essayait de jeter le doute sur les uns et les autres.
Il poursuivait minutieusement toute information qu'il avait, arrêtait des dizaines de personnes et les torturait même pour obtenir des renseignements.
D'après un rapport écrit sur sa nomination, il est rapporté que le fait d'être nommé à la direction des services de renseignements est dû au fait que c'était lui qui aproposé d'assassiner les militants palestiniens, et pour les Palestiniens, sa nomination n'est qu'un signe de mauvaise augure.
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