Israël - 1 juillet 2006

Tuer une nation pour sauver un soldat

Par Ron Jacobs

> rjacobs3625@charter.net

Ron Jacobs est l'auteur de "The Way the Wind Blew: a history of the Weather Underground", qui vient d'être réédité chez Verso. Il peut être joint à l'adresse suivante : rjacobs3625@charter.net

Je suis tellement fatigué d'entendre Tel Aviv se plaindre que certaines factions palestiniennes n'expriment pas le droit à exister d'Israel.
Bien que certains aient certainement cette opinion, même les chefs du Hamas ont déclaré que le fait est qu'Israel existe.
En attendant, Israel lance une nouvelle fois une campagne militaire contre les Palestiniens qui est, essentiellement, une bataille de plus dans sa tentative d'empêcher la Palestine d'exister.

Naturellement, Washington défend ces actions en insistant sur le fait qu'Israël a le "droit de se défendre", ce qui semble signifier que ses forces militaires peuvent faire ce qu'elles veulent. Cela implique également que les Palestiniens n'ont vraiment pas ce même droit.

Si le véritable objectif des opérations militaires israéliennes actuelles à Gaza est de sauver le soldat des Forces de la Défense Israélienne fait récemment prisonnier, il n'y a aucune logique dans la destruction des centrales électriques palestiniennes par l'armée. Pas quand ces centrales électriques fournissent 42% de l'électricité aux Palestiniens.

Il n'y a aucune logique dans l'invasion de Gaza pour rechercher un soldat des Forces de la Défense Israélienne, en particulier quand une telle opération mènera surement à la mort du soldat.

Il n'y a aucune logique dans l'intimidation du président Syrien en envoyant des avions de guerre survoler sa maison, en particulier si la raison d'une telle action est de rechercher un soldat de l'IDF.

Pour moi, ce soldat semble n'être devenu qu'un pion de plus dans la tentative de Tel Aviv pour détruire à jamais l'espoir d'une patrie pour les Palestiniens. Comme dans toutes les armées expansionnistes, le soldat de base n'est jamais qu'un pion dans le jeu des décideurs.

Que ce soldat soit envoyé donner sa vie dans la bataille pour le pouvoir et au profit de quelques uns ou qu'il soit enlevé et détenu contre une rançon, ce soldat n'est jamais rien de plus qu'un pion.

Si Tel Aviv était vraiment intéressé par le sauvetage de la vie du caporal "français", ils négocieraient un certain type d'échange de prisonniers. C'est ce que les forces palestiniennes ont offert et elles ne veulent que cela.

C'est pourquoi il y a autre chose en jeu à Gaza en ce moment. Le très publicisé retrait des forces israéliennes de Gaza l'année dernière s'est avéré n'être qu'une imposture. Non seulement Tel Aviv contrôle les frontières et le ciel de la région, mais il y a également une liberté de mouvement ainsi qu'en Cisjordanie .

Les arrestations de plusieurs responsables élus Palestiniens le 28 juin 2006 prouve encore plus que la nation palestinienne indépendante dont nous ont parlé Tel Aviv et ses mentors à Washington, D.C n'est rien d'autre qu'une imposture.

Ce n'est pas étonnant si la majorité des civils palestiniens soutient la capture du soldat de l'IDF. Après tout, le gouvernement israélien a non seulement des milliers de Palestiniens dans ses prisons, mais il continue également de tuer des civils à un taux alarmant, en particulier en voyant les affirmations de Tel Aviv qu'il ne voulait les tuer.



Comme Washington en Irak, il semble qu'à Tel Aviv ils pensent que leur puissance de feu écrasante et leur supériorité monétaire leur permettra de remporter la victoire sur le désir d'une population de se débarrasser de l'occupation de leurs terres.

Egalement comme Washington, cette croyance dans la victoire a mené les forces militaires et politiques israéliennes à renier leurs principes déclarés et à pardonner le meurtre, la torture et la terreur.

Dans une pauvre imitation de leurs dieux, ces deux capitales essayent de remodeler ces terres à leur propre image, peu importe combien de personnes ils devront tuer et emprisonner.

Pendant ce temps, les citoyens israéliens et américains soit soutiennent ce déni des principes et font même pression sur leurs nations pour plus de répression et de guerre ; ou soit ils luttent vainement contre ces actes effectués en leur nom, en espérant qu'un jour la grande majorité de la population des deux nations sera finalement consternée par le bain de sang et le pillage fait en leur nom.

Ainsi ils pourront vivre dans leurs villes et banlieues dans le déni constant ; certains qu'ils ne répondront jamais des crimes dans lesquels nous sommes tous complices.

Source : http://www.counterpunch.org/

Traduction : MG pour ISM