Israël - 29 janvier 2008

Un grand rabbin propose de déporter les Gaziotes dans une Palestine (bis), au Sinaï

Par Saul Sadka

Le grand rabbin ashkénaze de Londres, Yona Metzger, a appelé au transfert des Gaziotes dans la Péninsule du Sinaï, vers un Etat palestinien qu’il verrait bien construire à leur intention dans le désert.

Dans une interview dans la langue de Shakespeare accordée à l’hebdomadaire The Jewish News, ce grand rabbin a également déclaré que si les musulmans pacifiques doivent être autorisés à prier dans les mosquées de Jérusalem, ils doivent reconnaître que « Jérusalem appartient aux juifs ».

Les musulmans ont (déjà) La Mecque et Médine, a-t-il dit, ajoutant : "(quand tu as déjà La Mecque et Médine), t’as pas besoin d’un troisième endroit !"

M. Metzger a exhorté la Grande-Bretagne, l’Union européenne et les Etats-Unis à contribuer à la construction d’un Etat palestinien dans le désert du Sinaï égyptien.

Selon lui, ce plan consisterait à « prendre tous les pauvres de la bande de Gaza » et à « les transférer vers un magnifique pays flambant neuf, avec des trains, des autobus et des voitures, comme en Arizona ». « Nous vivons une époque où vous pouvez prendre un désert et y édifier une ville. Cela sera une solution pour les pauvres gens : ils auront un beau pays, et nous aurons notre pays, et nous vivrons en paix ». [Metzger n’a pas précisé s’il s’agissait de vivre en paix « ensemble »… ndt]

Metzger a précisé à l’hebdomadaire qu’il lui avait réservé la primer de son plan, tout à fait nouveau, qu’il n’avait pas encore présenté au Premier ministre Ehud Olmert.

"J’ai réfléchi à cette question depuis seulement quinze jours, avec des gens avisés, et je pense que c’est là une grande idée – personne ne l’a évoquée, auparavant".

Il a exprimé son intention de débattre de cette question avec Olmert, et il s’attendait à ce que cette idée devienne très populaire dans l’opinion publique israélienne. Il a introduit ses commentaires en faisant observer qu’il n’était pas autorisé à formuler des conseils sur les questions politiques, en sa qualité de responsable religieux en Israël, notant qu’aux termes de la loi, "il n’est pas autorisé à s’impliquer dans la vie politique".


Les musulmans n’ont pas besoin d’un troisième lieu saint

Par ailleurs, Metzger a prôné la liberté, pour les musulmans, d’avoir la liberté de revenir prier dans les mosquées [en Israël et dans les T.O., ndt], à condition qu’ils le fassent de manière paisible : « Nous accueillerons tout homme palestinien désirant prier dans sa mosquée.

Chaque vendredi, ils peuvent venir, mais à une condition : sans violence. Nous avons les mêmes sentiments au sujet de la prière ; nous voulons vous donner le respect, mais laissez-nous vivre et croire que notre terre est la Terre Sainte et que Jérusalem nous appartient. Vous avez deux autres lieux [saints] : La Mecque et Médine ; vous n’avez donc pas besoin d’un troisième…

Dans l’interview, Metzger a par ailleurs décrit Jérusalem comme "a capitale éternelle de la nation juive". Il a avancé l’idée que les musulmans n’ont aucun lien d’aucune sorte avec Jérusalem, faisant le commentaire suivant : "Derrière le Kotel [c’est le mur aux oignons, oups : des lamentations, ndt], nous avons une mosquée. Mais quand ils prient, bien que ce soit dans notre lieu le plus saint, ils se tournent le visage vers La Mecque : ils tournent donc le dos à Jérusalem. Vous voyez bien, à cette seule attitude, que Jérusalem ne leur appartient pas : ils n’ont rien à voir avec Jérusalem – pas le moindre lien : CQFD".

Les fonctions de M. Metzger (54 ans), qui fut nommé grand rabbin en 2003 pour un mandat de dix ans, ont été marquées par des controverses. En 2006, l’avocat général israélien Menachem Mazuz l’avait appelé à quitter son poste, dans un article où il affirmait qu’il avait accepté d’être hébergé à l’œil dans un certain nombre de grands hôtels israéliens – accusation que Metzger avait démentie.

Metzger avait également proposé la création de "Nations Unies religieuses", qui auraient été constituées de dignitaires religieux du monde entier, et il a été nommé parmi les douze dirigeants religieux les plus influents au monde, dans un documentaire récemment réalisé par la chaîne de télévision américaine CBS et intitulé Au Nom de Dieu (In God’s Name).

Source : http://www.haaretz.com/

Traduction : Marcel Charbonnier