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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Les orphelins de Gaza, peur et inquiétude

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Le premier vendredi du mois d’avril de chaque année est considéré comme le jour de l’orphelin arabe. En ce jour, on pense surtout aux orphelins de la bande de Gaza. Non seulement, ils endurent des souffrances propres à leur état, mais ils souffrent en plus de ce dur blocus, de la faim, de la peur… Leur nombre et leurs souffrances ne cessent d’augmenter, surtout pendant et après la guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Cette guerre a laissé derrière elle des centaines et des centaines d’orphelins et d’enfants sans abri.

La portée catastrophique de la dernière guerre est toujours là. La guerre a tout détruit, a laissé des milliers de morts et de blessés. Des familles toutes entières ont perdu leurs chefs, ceux qui les nourrissaient. Des enfants ont perdu leurs pères. La blessure de Gaza est toujours ouverte et ne cesse de s’élargir.

L’organisation du Secours Islamique a fait les comptes ; la guerre a laissé 1346 orphelins. Il y a ceux qui ont perdu un père et il y a ceux qui ont perdu les deux parents à la fois.

Pour l’organisation, l’orphelin est celui qui n’a pas encore dix-huit ans et qui a perdu celui qui amène le pain à la maison, souvent le père.

Mohammed Abou Draz, directeur du bureau de Gaza du programme de la protection de l’enfance, dit que Gaza a actuellement environ 5200 orphelins. Son bureau avait reçu 500 demandes de protection. Mais elle n’a pu répondre qu’à 200 d’entre elles seulement.

Le gouvernement de Haniyeh et les orphelins

Ahmed Al-Kord, ministre des affaires sociales, confirme qu’Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, est très concerné par la question des orphelins. Aussi grands soient les efforts pour l’orphelin, il ne pourra remédier à leurs blessures, souligne-t-il.

Al-Kord affirme que la guerre a ajouté 1500 nouveaux orphelins à la liste des vingt mille orphelins de la bande de Gaza.

Le ministre a appelé les institutions et les pays donateurs à augmenter leur soutien à ces orphelins, surtout dans cet état catastrophique qui a suivi la guerre. Il a cependant salué la bravoure des enfants de Gaza lors de la guerre. L’ennemi israélien a voulu entamer leur moral, en vain.

Rien ne remplace nos pères

La fillette Taqi Akram Abpou Zariba, 12 ans, a perdu en plus de son père deux frères. Elle dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « Je suis consciente que papa est parti au paradis et qu’il ne reviendra jamais. Je sais que je resterai toute ma vie privée de sa tendresse ».

Elle ajoute, les larmes aux yeux : « Moi, je le sais et j’en suis bien triste. Mais que dois-je faire pour mes petits frères Rowa et Majd ? Ils n’en savent rien encore ».

« Qu’avons-nous fait pour que nous méritions tout cela, pour que nous soyons privés de papa qui nous fournissait tout ce dont nous avions besoin, qui ne nous privait de rien ? ». Elle n’arrive toujours pas à en concevoir la raison.

Mahmoud Abdou Al-Aal, 13 ans, a perdu son père. Avec un ton ironique, il dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’on parle des orphelins un seul jour par an, pour les oublier tout le restant de l’année.

« Rien au monde ne pourra remplacer la tendresse de mon père », dit-il enfin.

Immense clinique psychiatrique

Des psychologues internationaux, arabes et palestiniens considèrent la bande de Gaza comme une immense clinique psychiatrique, avec tous ces interminables problèmes.

Dans une déclaration faite au Centre Palestinien d’Information (CPI), la psychiatre Raya Al-Bittar souligne qu’il ne faut pas ignorer les orphelins. Ils vivent de grandes pressions psychologiques, après la perte de leurs parents. Ils vivent de façon permanente le manque, la peur, l’inquiétude, l'angoisse…

Enfin, elle lance un appel à un grand soutien au programme psychologique consacré aux enfants. Laisser les enfants à leur sort a des portées dangereuses, dit la spécialiste.

Source : Palestine Info

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