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Gaza -

"J'étais déterminé à vivre digne," dit le gréviste de la faim libéré Akram Rikhawi

Par

Rami Almeghari est journaliste et maître de conférences dans la Bande de Gaza.

11.02.2013 - Akram Rikhawi n'avait pas vu sa fille Rewan depuis ses deux ans. Alors quand une fillette de 11 ans est entrée dans la pièce où il se trouvait, il a eu un temps d'arrêt. "Hé, tu es Rewan, n'est-ce pas ?" a-t-il demandé. Après une longue attente, Rikhawi est de retour chez lui, dans le quartier Keir de Rafah, près de la frontière de Gaza avec l'Egypte. Il a été libéré [le 7 février] après avoir été périodiquement en grève de la faim depuis avril 2012. Au total, il a refusé de s'alimenter pendant 104 jours. "Pour l'instant, je ne pense qu'à une chose, me réjouir avec ma famille, en particulier avec mes enfants," dit-il. "Vous vous rendez compte, je n'arrive pas à faire la différence entre les noms et les âges de mes enfants ! Je vais maintenant essayer de rattraper, pour eux et pour moi, toutes ces années perdues et j'espère vivre aussi normalement que n'importe quel père au monde." Rikhawi a huit enfants, et il s'occupe également des cinq enfants de son frère décédé.

'J'étais déterminé à vivre digne,' dit le gréviste de la faim libéré Akram Rikhawi

Akram Rikhawi dans son quartier à Rafah (Anne Paq/ActiveStills)
Le moment le plus triste

Pendant ses presque dix années derrière les barreaux israéliens, Rikhawi n'a eu le droit qu'à une visite de sa père et de sa femme. Le moment le plus triste de son incarcération fut lorsqu'il a appris la mort de sa mère. "Je n'ai appris qu'elle était morte qu'un mois après, par une émission de radio locale," dit-il.

Après son arrestation en juin 2004, Rikhawi a été condamné à neuf ans de prison par les tribunaux militaires d'Israël. Son arrestation a eu lieu à un checkpoint, alors qu'il allait de Gaza-ville à Rafah.

"Des soldats israéliens ont arrêté mon véhicule et m'ont appelé par mon nom : 'Akram Rikhawi, descendez, Akram Rikhawi, descendez'. Ils m'ont aussitôt transféré à un centre d'interrogatoire, à la prison Ashkelon (au sud d'Israël)."

"Pression psychologique"

Pendant six semaines, il a été questionné sur les activités du syndicat d'étudiant à l'Université islamique de Gaza (Rikhawi est diplômé en Etudes islamiques et en Arabe).
"Ils m'ont imposé une énorme pression psychologique, en m'insultant dans des termes très grossiers, en essayant même de me déshumaniser, comme si j'étais un animal, pas un être humain."

Photo
Les enfants d'Akram Rikhawi, pendant la grève de la faim de leur père dans les geôles de l'occupation


Bien qu'il souffre d'asthme et d'autres problèmes de santé, il n'a reçu aucun traitement médical approprié. En janvier 2005, il a été transféré à l'hôpital Soroka, dans le désert du Naqab. "Je suis alors tombé dans le coma pendant 10 jours," dit-il. Rlkhawi pense qu'un médecin lui a injecté une substance. "Plus tard, j'ai commencé à souffrir d'autres complications provoquées par ce médicament, dont le diabète et l'hypertension, ainsi que quelques problèmes oculaires. J'ai eu quatre petites opérations aux yeux."

Plus tard en 2005, Rikhawi a été transféré à la clinique de la prison Ramleh, que les prisonniers palestiniens appellent "l'abattoir" à cause de l'inhumanité de son personnel.

Complications de santé

"Ma souffrance augmentait au même rythme que mon rêve de liberté. Mes complications de santé, la maltraitance dans la prison et le fait que j'étais loin de mes enfants et de ma famille furent les raisons qui m'ont poussé à entreprendre une grève de la faim. J'étais déterminé à vivre digne ou à mourir en paix."

C'est Khader Adnan, qui a lui même fait 66 jours de grève de la faim l'an dernier avant d'obtenir l'accord d'Israël de le libérer, qui a inspiré Rikhawi, qui a commencé sa grève de la faim le jour où Adnan a mis fin à la sienne.

Depuis qu'il est de retour à Gaza, un flot ininterrompu de visiteur vient le voir. Sa fille Rewan dit qu'il lui tarde que les choses se calment pour qu'elle puisse commencer à faire connaissance de son père. "C'est un sentiment merveilleux d'avoir enfin mon père," dit-elle.

Sa fille aînée, Yasmine, se souvient combien l'absence de son père fut profondément douloureuse. "Lorsque je me suis mariée, j'avais tellement besoin de lui. Le seul lien entre nous fut par la poste, quand il m'a envoyé quelques mots très affecteux de félicitations, mêlés à beaucoup d'émotions paternelles."

Tourné vers l'avenir, Rikhawi dit, "J'ai un rêve particulier dont je vais te parler. Je rêve d'aller prier à la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem, avant mon dernier repos."

Source : Electronic Intifada

Traduction : MR pour ISM

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