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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Al-Mufaqarah résiste

Par

Témoignage de l'équipe al-Khalil d'ISM-Palestine

A 13h le lundi 8 octobre, nous avons reçu un appel en arabe : "Nous avons de gros problèmes. Pouvez-vous venir ?" Deux coups de fil plus tard, nous étions en route. Nous sommes arrivés à al-Tuwani en taxi. Avec deux bénévoles de Operation Dove, nous avons grimpé la colline jusqu'à al-Mufaqarah.

Al-Mufaqarah résiste

Al-Mufaqarah est un beau village avec une dizaine de familles, quelques maisons de briques, quelques tentes et quelques structures préfabriquées fournies par les Nations Unies. Sur la colline, en face de nous, nous apercevons une série d'entrée de grottes avec des murs de pierre. Elles étaient jadis habitées, mais il semble que depuis l'évacuation du village en 1999, elles ne sont plus utilisées.

Dès la tombée de la nuit, nous réalisons qu'il n'y a pas d'électricité. Nous entendons le bruit d'un générateur, et nous nous souvenons qu'il y a à peine un an, les habitants installaient des poteaux électriques pour raccorder le village au réseau. L'armée a depuis arraché les poteaux, et le village est à nouveau ciblé. Cette fois, les forces d'occupation ont décidé de s'en prendre à la construction de la mosquée et de l'école.

Lundi matin, une jeep des forces d'occupation israélienne est arrivée avec un ordre d'interruption de tous travaux de construction. "Nous viendrons vérifier si vous continuez," ont-dit les soldats. "Et nous arrêterons les responsables."

A notre arrivée, un groupe de villageois était rassemblé dans une tente. La décision sur les actions à mener était déjà prise, et ils nous ont expliqué leur plan d'action et leurs ressentiments.

"Les lois israéliennes sont injustes. Comment est-il possible que dans les colonies illégales, ils aient tout : l'eau courante, la lumière, des écoles, et que ces services soient interdits aux Palestiniens ? Et que nous ne puissions même pas avoir notre propre lieu de prière ?"

"Nous n'acceptons pas le droit israélien," nous dirent-ils. "Alors cette nuit, nous continuerons la construction de la mosquée."

Dans ce but, ils se sont organisés. Quand l'armée est là, tout l'équipement disparait du site : ils recouvrent et cachent les tas de gravats et de ciments. Et ils ont aussi équipé deux tracteurs de deux remorques qui arrivent dans le village depuis deux directions différentes : l'une avec un palan et des planches pour pouvoir marcher sur les dalles, et l'autre avec du sable et une bétonnière. Les deux tracteurs convergent sur le site de construction plus tard.

On nous a informés qu'il y avait un checkpoint à la sortie de Yatta, mais heureusement, les tracteurs chargés de leur matériel de construction étaient déjà passés. Nous avons assemblé et mis en place le palan, et tous fait une pause pour diner. Pendant que nous mangions, un vent frais s'est levé qui a dégagé le ciel des nuages de la journée, laissant place à un magnifique ciel étoilé. A la nuit, nous avons repris notre travail.

Le sable et la bétonnière sont arrivés avec l'équipe de construction de Yatta. Quatre personnes chargeaient le sable et le gravier dans la bétonnière. Une autre ajoutait de l'eau et les sacs de ciment. Un autre ouvrier manœuvrait la bétonnière et le palan pendant que quatre autres nivelaient le béton.

Chaque fois que nous apercevions les phares d'une voiture circulant sous la route, nous ralentissions le travail et les lampes qui nous éclairaient se sont éteintes. Finalement, nous avons pu terminer le travail sans l'intervention de l'armée. Vers 22h30, nous avons tous partagé le thé.

Les forces de l'occupation israélienne démoliront peut-être la mosquée ; c'est déjà arrivé dans ce village. Mais pour l'instant, al-Mufaqarah savoure sa victoire. Le village fait preuve d'une grande détermination, et n'abandonnera jamais.



Pour en savoir plus sur la lutte du village contre le nettoyage ethnique qui la menace, lire : "Al Mufaqarah R-Existe - la lutte d'un village pour continuer à vivre sur sa terre, dans les collines du sud d'Hébron", ISM-France, 16 juin 2012.





 

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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