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Palestine occupée -

Après Duma, la tragédie d’un enfant devient toute la vie de son aïeul

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26.08.2015 - Seize ans après son travail dans la construction au centre médical Sheba à Tel Hashomer, Hussein Dawabsha y est retourné pour la première fois dans des circonstances tragiques, qu’il n’avait jamais imaginées. Ces trois dernières semaines, Dawabsha a passé tous les jours dans le plus grand hôpital israélien avec son petit-fils de 5 ans, Ahmed, dont le corps tout entier est enveloppé dans des bandages, avec des brûlures à 90 %.

Après Duma, la tragédie d’un enfant devient toute la vie de son aïeul

Ahmed Dawabsha, cinq ans, au centre médical Chaim Sheba à Tel Hashomer (Eric Cortellessa / Times of Israël)
« Je n’ai pas le choix », dit Dawabsha au Times of Israël, debout à côté de l’enfant endormi sur un brancard. « Je dois être ici pour Ahmed. Il a perdu son père. Il a perdu son frère. Sa mère est inconsciente. Je ne le laisserai pas souffrir seul. »

Dans la chambre d’hôpital d’Ahmed, des gens vont et viennent – la plupart du temps la famille, mais parfois des bénévoles qui aident les Dawabsha à traverser ce cauchemar.

Le 31 juillet, la maison d’Ahmed dans le village cisjordanien de Duma, au sud de Naplouse, a été incendiée lors d’une attaque soupçonnée d’avoir été perpétrée par des extrémistes juifs ; les assaillants ont peint au pistolet « vengeance » et « vive le roi Messie » sur les murs extérieurs de la maison.

Le frère cadet d’Ahmed Ali, qui était âgé de 18 mois, est mort dans l’incendie ; son père, Saad, est décédé une semaine plus tard, succombant à ses blessures ; et sa mère, Riham, est toujours dans un état grave dans une unité distincte à Sheba.

« Mon petit-fils et ma fille sont ici », dit Hussein. « Les deux se battent pour vivre, et je prie tous les jours que Dieu les aide à sortir d’ici en vie. »

Depuis leur admission à Sheba, Hussein, 51 ans, fait l’aller-retour entre les deux salles de l’hôpital, mais passe le plus clair de son temps avec Ahmed. « Ma fille ne peut pas parler, elle ne peut pas communiquer, mais le petit d’Ahmed a tellement peur et souffre tellement qu’il a le plus besoin de moi », dit-il.

Ahmed ne sait pas encore ce qui est arrivé au reste de sa famille. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il y avait un incendie chez lui, et que lui, ses parents et son frère ont été brûlés. Mais personne ne lui a encore expliqué comment le feu s’est déclenché, ni le destin tragique de son père et de son frère.

« Il a demandé ‘Où est ma mère ? Où est mon père ?’ », dit Satera Dawabsha, la grand-mère d’Ahmed au Times of Israël. « Et nous ignorons simplement la question, en disant : ‘Ils ne sont pas ici’. »

Cette réponse a été conseillée par les médecins de l’enfant. Ils ont dit à la famille de ne rien dire qui pourrait effrayer Ahmed, pour épargner l’enfant d’une douleur émotionnelle dans son état déjà fragile.

Photo
Hussein Dawabsha et un médecin debout à côté d’Ahmed Dawabsha (Eric Cortellessa / Times of Israël)


« Il a manifestement connu un grand traumatisme, émotionnel et physique, » dit Mohammed Dawabsha, l’oncle de Ahmed. « Mais nous ne voulons pas le contrarier davantage alors qu’il tente de récupérer. »

« Il ne peut pas bouger. Tout ce qu’il peut faire est d’être allongé. A part dormir, ce qu’il fait souvent, il regarde des dessins animés à la télé et parle avec nous. Il est impuissant et, dans son état, les médecins ont dit qu’il est mieux qu’il ne sache pas qu’il a perdu un parent et un frère, et qu’il pourrait aussi perdre sa mère, la relation la plus précieuse pour un enfant. »

Depuis l’attaque, les forces de sécurité israéliennes ont émis trois ordres de détention administrative pour des hommes soupçonnés d’être impliqués dans des réseaux terroristes juifs, mais doivent encore appréhender les auteurs.

Ce qui est une source de grande frustration pour la famille Dawabsha. « Combien de temps encore ces meurtriers erreront-ils librement tandis que mes Ahmed et Riham agonisent ici ? », dit Hussein.

Alors que Dawabsha tente de consoler son petit-fils tous les jours, il est aussi préoccupé par ce qu’il dira à sa fille si elle se réveille. « Je ne sais pas comment je vais le lui expliquer. Je redoute de voir son regard sur son visage quand elle comprendra qu’elle est perdue et qu’elle ne pourra jamais retourner à une vie normale. »

Pendant ce temps, les conséquences humaines de l’attaque ont également changé la vie de Hussein. Travailleur de la construction dans l’implantation d’Ofra, au nord de Ramallah, il consacre actuellement ses journées entières à son petit-fils, et continuera de le faire aussi longtemps que nécessaire.

« Les trois semaines et demie que j’ai passées ici avec lui ne sont rien. Je suis prêt à rester ici encore 20 ans pour être avec Ahmed. Il est toute ma vie maintenant. »

Source : Times of Israel

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