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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Ce ne sont pas les Palestiniens qui vont nous jeter à la mer ; nous sommes en train de le faire nous-mêmes

Par

Hannah habitait à Boston avant de partir pour ce voyage et elle est revenue à Philadelphie rejoindre sa famille.

Hier un article disait qu’un nombre important de jeunes garçons des colonies de Gaza ont menacé de se suicider collectivement en se jetant à la mer si le plan de retrait se poursuivait.
Un acte soigneusement décidé pour son symbolisme, évidemment (N.T : référence à l’épisode biblique du suicide collectif de Massada), et peut-être pour servir de leçon aux Juifs : ce ne sont pas les Palestiniens qui vont nous jeter à la mer ; nous le ferons nous-mêmes.

Je ne suis plus capable que de m‘asseoir et d’écrire après le choc de mon retour aux Etats-Unis, et ça va probablement me permettre de mettre mes idées au clair. Le coup de soleil sur mon nez, attrapé au checkpoint de Huwara la semaine dernière, est presque parti et je vais enfin dormir toute la nuit sans me réveiller à 5h du matin en croyant qu’il est midi. La Palestine est plus ou moins sortie de mon univers.

Il faut que la séparation – la coupure – se fasse ou alors je vais devenir folle. Tellement, et si peu de choses, dépendent de l’endroit du globe où je choisis de me poser.

Et j’ai ce choix. Je peux fuir l’occupation et tous mes amis Palestiniens qui restent à se battre pour vivre chaque jour de leur vie. Je ne sais pas qu’il y a de mieux à faire dans cette histoire, et évidemment la question la plus importante, ce n’est pas de savoir comment je vais me débrouiller, mais plutêt comment nous avons créé et maintenu un monde dans lequel une telle disparité d’existence demeure et fait partie du décor, et comment nous allons changer ça.



Donc je suis de retour aux Etats-Unis et je remarque la démesure des choses, jusqu’à cette nature qui nous entoure. Les arbres sont si grands, me dis-je en les regardant, pendant que je marche et que je conduis. Si grands et pourtant ils semblent toujours être pris dans la structures des bâtiments et jamais autrement.



En Palestine les maisons sont plantées dans la terre – il vous suffit de regarder et d’observer le lien que les gens ont avec la terre à la façon dont ils construisent.
Ici (au moins dans la banlieue de Philadelphie) tout est compartimenté. Je ne connais même pas le nom des arbres, à part l’érable et le pin.
Je ne sais pas quels fruits ils donnent, si toutefois ils en donnent.

Les oliviers me manquent, et les figuiers et les amandiers de Palestine. Même s’ils continuent à être déracinés, détruits et volés. Surtout, s’ils continuent à être déracinés, détruits et volés.



On dirait que le fondamentalisme juif a atteint de nouveaux degrés.
Non seulement l’Etat a volé – par le biais des colons – la terre, mais maintenant les colons agissent avec violence et menacent d’utiliser encore plus de violence pour parvenir à garder le contrêle de la terre qu’ils ont volée.



Ils prétendent avoir un lien avec cette terre même quand ils la détruisent.

Maintenant que je suis de retour aux Etats-Unis, je ne peux pas vous parler de la vie comme je la connais ou comme je la vois en Cisjordanie , une vie totalement ignorée puisque tous les médias du pays se concentrent exclusivement sur le plan de retrait de Gaza.



Mais je peux relayer les nouvelles que j’ai lues ces derniers jours.
Aujourd’hui un colon, actif dans le mouvement Kach (un groupe terroriste hors la loi même en Israël bien que le gouvernement continue d’en financer les colonies en Cisjordanie ) a ouvert le feu sur un bus plein de citoyens palestiniens d’Israël dans le village druze de Shfaram (à l’intérieur d’Israël).
Il a tué quatre personnes, dont le conducteur du bus avant d’être lui-même tué.

J’ai lu cette histoire sur le site Internet du Ha’aretz, avec des dizaines de commentaires réclamant que la maison du terroriste soit démolie ou que le couvre-feu soit décidé dans sa colonie de Tapuach, ou d’autres punitions collectives.

Ces idées, évidemment sont (à prendre) au deuxième degré. Dans la réalité on le considère comme fou, comme ça a été le cas pour Baruch Goldstein, comme un outsider, nullement représentatif des Juifs et des Israéliens.



Hier un article disait qu’un nombre important de jeunes garçons des colonies de Gaza ont menacé de se suicider collectivement en se jetant à la mer si le plan de retrait se poursuivait.

Un acte soigneusement décidé pour son symbolisme, évidemment (N.T : référence à l’épisode biblique du suicide collectif de Massada), et peut-être pour servir de leçon aux Juifs : ce ne sont pas les Palestiniens qui vont nous jeter à la mer ; nous le ferons nous-mêmes.



Quand j’ai commencé à travailler sur la Palestine il y a deux ans, c’est peut-être ce qui m’avait le plus poussée : je voyais que "Nnous étions nous-mêmes en train de nous jeter à la mer" - fondamentalement, c’était l’âme du peuple juif quj était en jeu.

Et si je crois toujours que c’est vrai, je n’établis plus la priorité qu’aurait l’âme de l’oppresseur sur l’existence physique de l’oppressé. Elles sont liées, évidemment.
Ambitieusement, mon travail bénéficie aux deux.

Mais maintenant quand je pense à mon travail, je pense à mes amis palestiniens, à leurs vies, à ceux qu’ils aiment et qui sont morts ou en prison, à leur terres perdues au profit des colonies et du Mur.

C’est de l’existence humaine dont nous parlons, rien de plus et rien de moins.

Source : http://www.palestinemagnets.net

Traduction : CS pour ISM

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