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Hébron -

Déplacés par Israël, des Palestiniens logent dans des grottes

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21.03.2015 - Des dizaines de Palestiniens de Cisjordanie occupée se sont installés dans des grottes aux environs de Al-Khalil (Hébron) parce que les autorités d'occupation israéliennes les empêchent de construire sur des terres affectées à des colonies illégales réservées aux Juifs. Noaman Hamamda, 57 ans, a déclaré à Anadolu que lui et ses frères palestiniens dans la même impasse ont essayé de construire des maisons de briques et de ciment, mais les Israéliens les ont démolies au motif qu'elles avaient été construites sans permis. Il est très rare que les autorités d'occupation accordent des permis de construire aux Palestiniens.

Déplacés par Israël, des Palestiniens logent dans des grottes

Hamamda et les 13 membres de sa famille vivent actuellement dans une grotte d'environ 30 m², sans aucun équipement de base. Néanmoins, lui et les autres Palestiniens du secteur disent qu'ils préfèrent supporter des conditions de vie si dures dans les grottes qu'abandonner leur terre ancestrale aux projets coloniaux israéliens.

"L'occupation ne cesse d'essayer de nous chasser," dit Hamamda pendant que son épouse Rasmiya prépare du thé avec des ustensiles primitifs, "mais nous refusons d'abandonner la terre. La vie est dure pour nous ici, mais nous nous y habituons."

La grotte de la famille est partagée en trois sections : une pour dormir, une pour entreposer le grain et une troisième pour recevoir les invités. Il y a en dehors de la grotte un four à bois dont Rasmiya se sert pour cuisiner et cuire le pain. "Nous vivons de façon primitive, mais nous le supportons pour protéger notre terre," dit-elle.

Les Hamamda font partie de la quinzaine de familles palestiniennes qui vivent dans des grottes dans le village montagneux d'Al-Mafqara, près d'Al-Khalil, un des villages palestiniens nichés entre cinq colonies opulentes illégales réservées aux juifs et construites par Israël sur des terres palestiniennes "confisquées". Au cours des dernières années, les troupes israéliennes sont entrées dans le secteur en force à plusieurs reprises pour démolir les structures construites par les résidents palestiniens.

Le raid le plus récent des forces d'occupation sur Al-Mafqara a eu lieu en 2013, lorsque les bulldozers de l'armée ont détruit un générateur électrique qui fournissait de l'électricité aux résidents quelques heures par nuit. Pendant la même attaque, les Israéliens ont également détruit une mosquée locale.

"Je ne peux plus regarder la télévision parce qu'Israël a détruit le générateur électrique," dit Adam, 11 ans, le plus jeune fils de Hamamda. Lui et ses amis de Al-Mafqara doivent faire 3 km à pied chaque jour pour aller à l'école, dans un village voisin. "Quand je reviens de l'école, je m'occupe du bétail ou je joue avec mes copains," a-t-il ajouté.

Les garçons souffrent également des attaques des colons juifs. "Quelquefois ils nous pourchassent. S'ils nous attrapent, ils nous battent," dit Adam.

Photo

Les malheureux villages relèvent de la soi-disant "zone C", qui représente près des deux tiers de la superficie totale du territoire total de la Cisjordanie et sont sous "contrôle total israélien pour la sécurité et l'administration" selon les Accords d'Oslo parrainés par les Etats-Unis. Signé entre Israël et l'Autorité palestinienne en 1993 et 1995, l'accord a divisé la Cisjordanie en zones A, B et C. Généralement, Israël empêche les Palestiniens vivant en zone C d'ériger des structures au motif que les terrains sont "sous administration israélienne".

"Des dizaines de familles palestiniennes à Al-Mafqara et dans les secteurs avoisinants vivent sans services de base comme l'eau et l'électricité et ont recours aux animaux pour le transport," a déclaré à Anadolu Rateb Al-Jobour, coordinateur des comités de résistance populaire d'Al-Khalil. "L'occupation israélienne essaie sans relâche d'expulser les résidents pour utiliser la terre pour l'expansion des colonies," a-t-il souligné.

Selon Al-Jobour, quelques 50.000 km² de terre à d'Al-Khalil sont menacés de confiscation par Israël pour la construction de logements supplémentaires ou de camps d'entraînement militaire. Il a dit que les colons juifs vivant à proximité des villages agressent régulièrement les résidents palestiniens. "Les colons attaquent fréquemment les femmes et les enfants des villages," a-t-il ajouté. "Ils coupent aussi couramment nos arbres et empoisonnent nos bêtes."

Il y a deux mois, l'ONG israélienne de gauche La Paix Maintenant a déclaré que le gouvernement israélien a lancé des appels d'offres pour 450 nouvelles unités de logement à construire en Cisjordanie occupée. Le droit international considère la Cisjordanie et Jérusalem Est comme territoires occupés saisis par Israël en 1967 ; toutes les colonies juives construites dans ces territoires sont illégales. Les négociateurs palestiniens insistent pour que la construction de colonies israéliennes soit arrêtée pour que les pourparlers de paix au point mort puissent reprendre.


Voir la galerie de photos de la famille Hamamda sur le site de l'Agence Anadolu.

Source : Middle East Monitor

Traduction : MR pour ISM

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