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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

ISM Rafah : La vie sur la Ligne Verte (vidéo)

Par

La vidéo a été réalisée et traduite de l'arabe par Fida Qishta

C'est l'histoire d'une famille qui vit dans le quartier Al-Farahin, à Abassan Al-Kabeera, au sud de Gaza. La maison de la famille est située au bord de la "Ligne Verte" avec Israël, et a subi en conséquence de nombreuses agressions militaires israéliennes. Il y eut une incursion majeure dans le secteur le 1er mai 2008, qui a provoqué des morts palestiniennes, des démolitions de maisons et des dommages agricoles très importants, en particulier la destruction d'oliveraies et d'agrumiers.

La famille fut terrorisée pendant l'attaque et n'a pas dormi dans sa maison depuis. Les activistes de l'International Solidarity Mouvement ont commencé à les accompagner en septembre 2008 pour qu'ils reviennent chez eux.



Traduction des sous-titres

Leïla :

"Le 1er mai, vers 2h du matin, je dormais et j'ai été réveillée par des bruits à l'extérieur. Je suis allée voir par la fenêtre, et je suis revenue pour réveiller mon mari, Jaber. J'ai étendu comme des cris et j'ai réalisé que c'était les soldats qui s'interpellaient en hébreu.

"J'ai couru à la fenêtre et j'ai vu que les forces spéciales entraient dans les maisons voisines. J'ai dit à Jaber que les forces spéciales étaient entrées chez Mohammed. J'ai voulu ouvrir la porte mais j'avais peur parce qu'il y avait des forces spéciales partout. Nous entendions juste des tirs et des bruits effrayants.

"J'ai demandé à Jaber de sortir. Il n'a pas voulu, les forces spéciales auraient pu lui tirer dessus parce qu'ils étaient sur les toits et il faisait noir parce que l'électricité était coupée. Les enfants criaient, ils avaient peur de sortir mais aussi de rester dedans. Mes enfants m'ont dit qu'ils avaient peur et qu'ils voulaient rester dedans. J'ai dit qu'il n'y avait plus d'électricité.

"A 5h30, ils ont commencé à défoncer au bulldozer les oliviers, les agrumiers et les figuiers. Nous avions peur de sortir parce que les oliviers nous protégeaient et nous avions de peur de sortir à cause des tireurs postés sur les toits. Ils nous auraient tiré directement dessus.

"Mes neveux m'ont appelé pour demander ce qui se passait ; je leur ai dit que l'armée nous avait encerclés. J'avais peur qu'ils démolissent notre maison, avec nous à l'intérieur. Je ne pouvais pas fuir. Ma maison est petite, il n'y a qu'une porte, et le char était juste en face.

"Ce jour là, ils ont tiré sur un de mes cousins. Il allait en voir un autre, et il traversait la rue quand ça s'est passé. Une branche d'olivier bloquait la rue. Ils ont tiré un missile et détruit la branche. Ensuite, ils lui ont tiré sur mon cousin. Ma sœur Maria m'a crié : "Leila, Mohammed est mort."

"Les ouvriers qui avaient l'habitude de travailler en Israël gagnaient 1.500 NIS (300€) par semaine mais maintenant, ils n'ont plus de revenus. Depuis le début de cette situation, le président lui-même ne s'est pas occupé des ouvriers. Comment peuvent-ils gagner de quoi vivre ?"

Jaber :

"Le tracteur est là, je me sers d'huile de cuisine. Est-ce qu'on a déjà vu ça dans l'histoire avant ?

"Des Européens sont arrivés en bateau hier. J'aimerais que 22 pays envoient 22 bateaux et que chaque bateau attrape deux caisses de poissons et nous les emmène pour les goûter.

"Nous vivons au bord de l'eau et nous ne pouvons pas manger de poissons. Est-ce qu'il y a un autre pays côtier au monde qui ne peut pas pêcher ? Nous sommes privés ne serait-ce que de le voir. Nous voyons le poisson à la télé.

"Ils nous envoient des sacs de farine périmée. Si la farine arrive avant la date de péremption, ils la gardent aux frontières jusqu'à la date de péremption, et après ils nous l'envoient.

"Sous ce siège, nous sommes comme des morts. Mais parce que nous avons du courage et du souffle, nous sommes vivants par défaut, ce n'est pas notre choix."

Leila :

"Durant ma vie, je ne serai pas indépendante (d'Israël), nous n'aurons pas de stabilité. Et nous ne serons pas en sécurité parce qu'ils ne veulent pas que nous soyons en sécurité. Israël vit sur nous épaules. Israël contrôle tout."

Pas de greffon vidéo disponible...

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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