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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Ils portaient des cagoules et des vêtements noirs, et criaient : Ici, c’est Israël, pas la Palestine

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Alors que l'administration américaine et les principaux ministères des Affaires Etrangères de l'Union Européenne semblent être en faveur d’un ralentissement de la colonisation des territoires occupés ou annexés, le gouvernement israélien répond toujours à ces efforts par un refus catégorique.

Pas de greffon vidéo disponible...

"Nous étions endormis. Je ne les ai pas entendus entrer dans la maison. J'ai ouvert les yeux, ils portaient des cagoules et des vêtements noirs, et ils criaient : 'Lève-toi, ici c'est Israël, pas la Palestine.' J'ai juste eu le temps de récupérer mes deux enfants. En quelques minutes, nous étions sur le trottoir. En face de notre maison. C’était terminé."

Quelques mois après la famille Al Kurd, il est arrivé la même chose aux familles Al Ghawy et Hannoun qui ont été expulsées de leurs maisons à Sheikh Jarrah, un quartier arabe de Jérusalem-Est, le dimanche 2 août, à 5 heures du matin

L'expulsion brutale a jeté dans le désarroi les habitants du quartier, car ils savent que 25 maisons où dans chacune vivent plusieurs familles ne vont pas tarder à vivre la même expérience. Ce dimanche, ils ont vu ce qui allait leur arriver, à n’importe quelle du jour ou de la nuit, dans quelques jours ou quelques semaines.

Au cœur de ces expulsions quotidienne des familles palestiniennes de Jérusalem-Est se trouve la politique israélienne de colonisation et de judaïsation de Jérusalem, mise en place par la ville et soutenue par tous les responsables du gouvernement depuis les Accords d'Oslo en 1993.

La colonisation sioniste de la terre qui constitue aujourd'hui l'état d’Israël a causé l’exode massif d'environ 800.000 Palestiniens. À ce jour, la plupart d'entre eux sont toujours bloqués dans des camps de réfugiés sordides au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Irak ou en Cisjordanie . La même année, la Jordanie a pris le contrôle de la partie Est de Jérusalem. Certaines maisons, comme cela est arrivé à Sheikh Jarrah, ont ensuite été données par le Royaume hachémite à l'UNRWA, l'Organisation des Nations Unies en charge des réfugiés palestiniens, afin de reloger les familles palestiniennes qui avaient été expulsées de Jérusalem-Ouest.

Depuis qu'Israël a annexé la partie arabe de Jérusalem en 1967, le processus de colonisation se poursuit de façon constante afin d'isoler les quartiers arabes de Jérusalem du reste de la Cisjordanie , supprimant toute continuité entre la terre sous « la responsabilité » de l’Autorité Palestinienne et la partie Est de la ville. Les autorités israéliennes ne cachent pas leur objectif: faire obstacle à toute partition de la ville et donc empêcher les Palestiniens de revendiquer Jérusalem-Est comme capitale d'un futur État palestinien.

La première entreprise de construction de colonies juives dans les territoires palestiniens autour de Jérusalem-Est avaient déjà coupé en deux la Cisjordanie , rendant presque impossible aux Palestiniens de Jérusalem d’aller au nord (à Ramallah) et au Sud (à Bethléem et Hébron). Au Nord, un tramway fabriqué en France (par Véolia et Alsthom) relie Jérusalem à cette ligne de ceinture d'une trentaine de colonies, créant ainsi une réelle ligne de séparation entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

A l’Est de la ville, la colonie de Ma'ale Adumin avec son potentiel démographique d'une fois et demie celle de Tel-Aviv a presque achevé son cadre et étouffe la partie arabe de Jérusalem. Tous ces annexions territoriales sont également physiquement renforcées par le mur de séparation, qui non seulement dépouille les Palestiniens de leurs terres, mais aussi paralyse les villes et villages palestiniens en les coupant de leur milieu naturel.

Sheikh Jarrah au Nord et Silwan au Sud sont les derniers pions de ce jeu systématique qui anéantit tous les quartiers arabes contigus à la partie ancienne de Jérusalem-Est. En inversant les données démographiques, Israël a créé une ligne de zones de colonisation homogène reliant la partie Ouest de la ville aux colonies des alentours installées sur le territoire palestinien.

La méthode est toujours la même.

Derrière la revendication de prétextes archéologiques, des lieux saints, ou de racines réelles ou hypothétiques de l'histoire juive, chaque raison devient une autorisation pour l’expulsion et la destruction des colonies palestiniennes afin de les remplacer par des Juifs.

Afin d'accomplir cette mission, la première étape est de faire venir les fanatiques, des juifs orthodoxes et ultranationalistes : ils occupent les terres nouvellement colonisées jusqu'à ce que l'Etat israélien y installe des colons moins religieux qui sont attirés par des avantages économiques substantiels et des logements et des installations moins couteuses que dans le reste du pays.

En une demi-journée seulement, la population de Cheikh Jarrah a vu l'évacuation de deux immeubles résidentiels où vivaient depuis 1958 neuf familles, soit un total de 53 personnes.

En seulement quatre heures, la police israélienne et le MAGAV (l'unité de la police des frontières, tristement célèbre pour son traitement brutal des civils palestiniens) a jeté hors de leurs maisons des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Et une demi-journée seulement pour prendre tous leurs biens, leurs meubles, leurs vêtements, les mettre dans des camions-bennes et les balancer dans une rue deux kilomètres plus loin, juste en face du bureau de l'UNRWA. C'est une façon pour Israël de rappeler à cette organisation des Nations Unies sa souveraineté sur cette partie du territoire palestinien et de faire clairement comprendre à l'ONU que sa seule prérogative est de s’occuper des conséquences économiques, sociales et sanitaires des expulsions des Palestiniens.
Un tel acte rappelle le bombardement délibéré du siège de l'ONU à Gaza, l'hiver dernier, juste après que l'UNRWA ait condamné l'armée israélienne pour les massacres de civils dans la Bande de Gaza.

Il n’a fallu qu’une demi-journée avant que la population de Sheikh Jarrah assiste, impuissante, à l’installation d’une famille juive d'abord dans la maison des Hannoun, puis une seconde dans la maison des Al-Ghawy, sous les yeux de Mayssoun al-Ghawy et de ses deux enfants.

Une femme de Sheikh Jarrah a déclaré : "Malgré l'extrême tension et le nombre considérable de policiers et de soldats, il y avait un silence de mort. Le silence était parfois rompu par les pleurs d’une femme ou les cris des enfants. Puis soudain, ils ont cassé toutes les portes de la maison avec d’énormes tronçonneuses. Quelques secondes plus tard, il y avait de nouvelles portes avec de nouvelles serrures."

Pendant la journée, un tas de débris et d'ordures est apparu devant la maison pendant que la nouvelle famille de colons réorganisait une maison conçue à l'origine pour 6 familles palestiniennes. Six avec la famille Al-Ghawy, quatre avec la famille Hannoun, car il est interdit pour les Palestiniens vivant à Jérusalem d’agrandir leurs maisons.

Alors qu’il était filmé par les caméras du service de sécurité intérieure qui enregistrait et menaçait toute personne qui tentait d'aider les familles palestiniennes, Salah, 37 ans, qui vit à Sheikh Jarrah, a déclaré : «Nous assistons, impuissants, à une nakbah quotidienne. Une fois qu'ils sont jetés dehors, les Palestiniens savent qu’ils ne récupéreront jamais leur maison. Cela dure depuis 60 ans maintenant. Les Israéliens veulent changer ce quartier comme ils l’ont fait à Hébron, où une poignée d'intégristes juifs protégés par l'armée utilisent la terreur pour contrôler le centre-ville désert afin d'établir une continuité de sécurité (ce qui signifie vide de tout Palestinien) entre le Tombeau des Patriarches dans l’ancienne partie arabe de la ville et la colonie de Kiryat Arba. "

280.000 Palestiniens vivent encore à Jérusalem-Est.

Près d'un millier de maisons palestiniennes ont été détruites depuis les Accords d'Oslo.

Près de 200.000 colons juifs y vivent actuellement.

L'organisation israélienne Peace Now a annoncé en Mars 2009 que le plan de colonisation de Jérusalem-Est est de construire 5700 logements.

Très vite, la population juive sera majoritaire dans la partie arabe de Jérusalem.

Source : http://english.pnn.ps/

Traduction : MG pour ISM

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