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ISM France - Archives 2001-2021

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Beit Ommar -

L'acharnement de l'occupation israélienne et de l'Autorité palestinienne contre une famille de résistants

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31.10.2012 - Mohammed, Khatab et Raneem ont souffert de l'absence de leur père lorsqu'il était absent, emprisonné dans les geôles de l'occupation. Lorsqu'il est rentré, ils ont enfin pu jouer ensemble, fêter l'Eid, parler de ce qu'ils faisaient à l'école et partager le repas familial. Ils allaient au lit avec le sourire. Mais leurs rêves ont brusquement viré au cauchemar.

L'acharnement de l'occupation israélienne et de l'Autorité palestinienne contre une famille de résistants

Au petit matin du mardi 30 octobre, un contingent de plus de 100 soldats israéliens a encerclé la maison de Waheed Abu Maria, dans le petit village agricole de Beit Ommar, au sud de Bethléem.

Waheed est un activiste qui a passé de longues périodes dans les prisons d'Israël pour ses activités de résistance. Depuis plusieurs années maintenant, il vit une vie de fermier et n'a pris part à aucune activité qui pourraient, en aucune façon, être considérées comme illégales. Il jouit du respect de tout le village pour son refus résolu de plier devant l'occupation.

Le 30 octobre, en pleine nuit, les soldats de l'occupation israélienne ont dirigé leurs projecteurs sur la maison et crié au haut-parleur : "Tout le monde dehors !" A l'intérieur, il y avait Waheed, son épouse Umm Hamza et trois de leurs quatre enfants, Raneem (14 ans), Mohammad (11 ans) et Khatab (9 ans). Réveillée par la lumière, les aboiements des soldats et le bruit des véhicules militaires, la famille a craint pour sa sécurité. Waheed a demandé à sa femme de quitter la maison avec les enfants, toujours en pyjamas, pendant que lui resterait à l'intérieur.

Umm Hamza, sa fille et ses deux fils sont sortis et ont reçu l'ordre d'aller un peu plus haut dans la rue et de s'asseoir sur la chaussée. Les enfants, apeurés, n'avaient pas eu le temps de s'habiller et étaient frigorifiés. Ils ont attendu dans la rue pendant deux heures avant d'être autorisés à aller chez un voisin.

Pendant ce temps, les soldats continuaient à crier à Waheed de quitter la maison et, devant son refus, ils se sont mis à tirer à l'arme automatique sur la porte et les fenêtres. Ils ont également tiré plusieurs salves d'une arme qui ressemble à un bazooka pour essayer de défoncer la porte. N'y arrivant pas, ils ont fait venir un bulldozer militaire qui a commencé à démolir le devant de la maison.

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Beaucoup de villageois s'étaient rassemblés près de la maison, ne se laissant pas intimider par les coups de semonce et les grenades lacrymogènes tirés par l'armée pour tenter de les disperser. Falah (50 ans), le frère de Waheed, est arrivé sur les lieux et s'est approché des soldats, espérant trouver une solution pacifique. Il a immédiatement été jeté à terre, menotté et détenu. Alors qu'il était au sol, les soldats l'ont à nouveau frappé et lui ont cassé deux côtes. Falah a fait semblant d'être évanoui pour que les soldats cessent de le matraquer.

Après trois heures et demi d'escalade de violence, Umm Hamza, craignant pour la vie de son mari, a supplié les soldats de la laisser approcher de la maison pour convaincre son mari de sortir. Ils ont accepté. Elle a réussi et ils sont sortis de la maison main dans la main. Waheed a été arrêté et emmené en détention à la base militaire de Gush Etzion, où il est toujours.

On ne sait pas pour l'instant quelles accusations seront portées contre lui. Umm Hamza et les enfants ont perdu leur mari et père pour une période qui peut aller de quelques jours à plusieurs mois et même des années (1). Leur maison est pratiquement en ruine, et ils n'ont pas d'argent pour la reconstruire. "Ce n'est pas important. Ils ont détruit cette maison deux fois déjà et chaque fois, nous l'avons reconstruite," dit-elle. Avec l'aide des amis et des voisins, ils y arriveront.

La famille a dit à PSP qu'elle était reconnaissante pour le soutien de la communauté de Beit Ommar. La solidarité que lui ont témoigné les habitants les aide à rester forte.

Les effets sur les enfants pétrifiés sont moins optimistes ; ils se demandent quand ils reverront leur père et ont du mal à s'endormir, et même à manger. Et ils ne sont pas les seuls ; l'histoire de Umm Hamza, Raneem, Mohammed et Khatab se répète de semaine en semaine dans toute la Cisjordanie occupée.


(1) Note ISM-France :

Selon un article du Palestinian Information Center en date du 1er novembre 2012, les autorités d'occupation ont décidé de placer Waheed Abu Maria en détention administrative pendant 6 mois. Il a été transféré au centre de détention Etzion.

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Abu Maria a été arrêté 4 fois et a passé 16 ans dans les geôles israéliennes pour ses activités dans le mouvement du Jihad Islamique. Il avait été libéré en 2009.

La famille d'Abu Maria accuse l'occupation israélienne d'essayer de l'éliminer et tient les services de sécurité de l'Autorité Palestinienne (AP) pour pleinement responsables de sa vie. Elle les accuse d'être derrière l'arrestation du 30 octobre. Les services de l'AP ont arrêté et libéré Abu Maria le 30 mars 2012, après 3 mois de détention et une grève de la faim de 36 jours. De plus, les services de l'AP ont arrêté le fils aîné quelques jours avant l'arrestation de Waheed.

Jeudi 1er novembre, à l'aube, deux jours après l'arrestation d'Abu Maria, les forces de l'occupation israélienne sont revenues à l'aube à Beit Ommar. Elles ont mené une campagne de fouille dans plusieurs maisons du village, y compris celle d'Abu Maria.

Lors de leur attaque de jeudi matin, les forces de l'occupation ont été accueillies par un groupe de jeunes du village munis de pierres et de bouteilles vides.

Depuis le mercredi soir 31 octobre, les soldats de l'occupation avaient vérifié les identités des citoyens à l'entrée du village et renforcé les mesures de sécurité.



Source : Palestine Solidarity Project

Traduction : MR pour ISM

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