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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

La ferveur religieuse comme prétexte au vol de la terre palestinienne

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Entre le 18 et le 22 août, les militants internationaux pour les Droits de l'Homme de la région de Susiya ont noté une recrudescence d'activité sur une terre palestinienne. La terre en question, qui appartient à une famille de la région, a été déclarée arbitrairement "zone spéciale de sécurité" par l'armée.

La ferveur religieuse comme prétexte au vol de la terre palestinienne

Ce qui signifie essentiellement que les Palestiniens ne sont pas autorisés à être sur cette terre. Selon cet ordre, personne n'est autorisé à construire ou à travailler sur cette zone.

Il y a un mois, des colons ont dressé une tente en haut de la colline sur la terre en question. A côté de la tente, une structure carrée avec un tôt, un jardin entouré de branches d'arbres coupés a été installé.

Le 19 août, le colon a dressé une seconde tente, plus petite et sans toit, à côté de la première. Le jour suivant, il a déménagé le gros du contenu de la première dans la seconde, dont un matelas et un réveil, une table basse et de nombreux livres, et plusieurs articles religieux. On a compris que la tente servait de synagogue, et également que le colon y dormait.

Selon les Palestiniens qui ont vu l'installation des tentes, le colon arrivait le soir et partait le matin. Les militants aussi l'ont vu partir. Les Palestiniens l'ont également vu travailler la terre la nuit.

Au cours des dernières semaines, environ 25 oliviers et figuiers ont été plantés sur la terre reconnue comme terre palestinienne, entre les deux tentes. Le colon tire de l'eau de la citerne, également sur la terre palestinienne, pour arroser les arbres. Comme pour la terre elle-même, les Palestiniens n'ont pas le droit d'accéder à cette importante ressource d'eau.

Le mercredi 22 août, quatre militants internationaux ont vu le van du colon quitter le secteur des tentes le matin, peu après 6h. Lorsqu'ils sont arrivés aux tentes, il n'y avait personne.

Le même matin, vers 9h, un militant a alerté les trois autres que le van du colon revenait. Le colon, qui s'était occupé de ses arbres, s'est immédiatement approché d'eux. Il leur a demandé de quitter le secteur, clamant que c'est c'était sa terre : la terre israélienne. Il a continué à demander aux militants de partir, à clamer des droits sur la terre, et à empêcher les militants d'aller sur la terre derrière lui.

Le colon, zélé dans ses déclarations, répétait avec ferveur : "Père, c'est ta terre, c'est ma terre", en hébreu, en levant les bras vers le ciel. Les militants ont été dans l'impossibilité de parler des aspects légaux de la terre avec quelqu'un dont les déclamations étaient basées sur la ferveur religieuse, et qui ne parlait pas anglais.

Environ 20 minutes plus tard, un soldat est arrivé pour discuter de la situation. Il a maintenu qu'il n'avait pas autorité pour décider à qui appartenait la terre, qu'il n'était là que pour prévenir toute violence. Il est parti au bout de quelques minutes, disant qu'il avait demandé aux officiers militaires de venir et que les deux parties – le colon et les militants – étaient autorisées à rester sur place.

A 10h20, les militants ont essayé d'entrer en contact avec la police à Kiryat Arba, demandant leur présence à Susiya.

4 officiers sont arrivés plus tard en jeep, et ont dit aux militants qu'ils ne pouvaient rien faire pour empêcher le colon de vivre et de travailler sur cette terre, et qu'ils n'avaient aucune autorité pour décider qui en étaient les propriétaires. Ils ont montré peu d'intérêt sur le sujet, semblant être du côté du colon. Ils ont toutefois obligé le colon à s'éloigner des militants et à repartir vers les tentes.

Pendant ce temps, les militants ont maintenu leur présence sur la terre, se tenant et s'asseyant là où le colon avait planté les arbres. Ils ont construit une petite structure, avec une bâche, pour se protéger du soleil. A un moment, le colon a faussé compagnie aux soldats pour se précipiter sur les militants et mettre par terre la petite structure de protection, essayant même de leur voler la bâche. Les soldats ont fini par intervenir, longtemps après que les militants aient lutté, de façon non violente, pour garder leur bâche.

Une deuxième jeep militaire est arrivée, avec trois soldats de plus. Parmi ces soldats réservistes, un d'entre eux qui parlait très bien anglais a expliqué que, pour les soldats, la situation et la juridiction étaient complexes et que la propriété de la terre en question était difficile à déterminer. Il a recommandé à maintes reprises d'attendre que les tribunaux israéliens décident qui a les droits de propriété.

Les militants ont contesté que pendant que l'affaire attendrait de passer devant les tribunaux, processus très long, les Palestiniens n'auraient pas le droit d'accéder et de travailler leur terre, pendant que le colon, lui, la cultiverait, réalisant un fait accompli qui lui permettrait de dire que la terre est à lui. Les militants ont continué à dire que la terre avait été déclaré "zone spéciale de sécurité" par l'armée et que le colon ne devait ni la cultiver, ni vivre dessus.

Vers 13h, la police est arrivée, des heures après avoir été appelée. L'officier principal a été agressif, et a montré un je-m'en-foutisme flagrant des lois qu'il est supposé faire respecter. Tout comme les soldats, la police a dit que prendre des décisions et faire respecter les lois n'étaient pas de sa responsabilité. Et comme les soldats, elle s'est contredite elle-même en disant que tant que la propriété de la terre n'était pas claire, le colon pouvait y rester alors que les Palestiniens ne pouvaient pas.

L'officier principal a continué à être agressif et à poser des questions hors de propos sur ce que pensaient les militants du 11 Septembre, évitant le problème pour lequel il avait été appelé. Il avait pris les passeports des militants pour vérification à peine il était arrivé. Ils n'ont été restitués que 2 heures plus tard, ce qui constitue une sorte de détention non officielle.

Les militants sont restés sur la terre, dénonçant l'illégalité des actions du colon et la complicité de l'armée et de la police dans le vol de la terre palestinienne, et soulevant la question de l'injustice flagrante et massive du système législatif israélien pour les Palestiniens.

Ensuite la police a rendu les quatre passeports des militants et a quitté les lieux. Les soldats ont rapporté que la police avait téléphoné à la police de l'administration de la terre pour leur demander de venir pour discuter de la terre "disputée" et résoudre la question du territoire et de ses limites floues. D'après les soldats, la police administrative a refusé de venir.

Peu après le départ de la police, les soldats sont partis eux aussi, disant aux militants qu'ils reviendraient à la moindre violence et que tout le processus recommencerait.

Les militants sont restés encore une quinzaine de minutes avant de décider de partir pour le moment, mais de maintenir une présence régulière sur la terre volée, et d'y revenir tous les jours.

Voir la vidéo d'une partie de l'action.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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