Ramallah - 17 août 2004

La marche de la Liberté rejoint les habitants pour protester contre la construction du Mur

Par Gabe

Le 17 août 2004, la Marche de la Liberté a atteint la ville de Beitunia, à proximité de Ramallah. 60 internationaux et 20 Palestiniens ont marché pacifiquement vers le tracé prévu pour le Mur de l’Apartheid israélien et ont trouvé un bulldozer qui « nettoyait » encore plus de terres de Beitunia pour la construction du Mur

Les soldats et les agents de sécurité israéliens tentent de retenir la progression de la Marche non-violente sur les terres de Beitunia

Plusieurs membres du Comité Populaire de Résistance au Mur et du Conseil Municipal de Beitunia ont expliqué à ceux qui étaient présents à la manifestation que Beitunia n’avait pas mobilisée sa population pour une importante manifestation populaire mais ils ont dit qu’ils soutenaient l’action engagée par les Marcheurs.

Alors qu’ils décrivaient les effets dévastateurs du Mur de l’Apartheid, 2 camions de sécurité privée et ont demandé à ce que tout le monde quitte le site du chantier. Les pacifistes internationaux et palestiniens ont alors pris la décision de continuer leur chemin le long du tracé du Mur qui éloigne la ville de Beitunia de ses terres.

Puis, les marcheurs ont commençé à avancer vers le bulldozer le long de la route du mur.
D’autres jeeps de sécurité privée ainsi que 3 ou 4 jeeps de soldats israéliens sont arrivées et ils ont essayé de retenir la progression de la Marche non-violente sur les terres de Beitunia.

Les internationaux et les Palestiniens ont été repoussés de façon agressive et violente par la sécurité et les soldats, certains manifestants ont reçu des coups de poing et des coups de pied. En dépit de cette violence, les marcheurs ont continué à avancer en chantant jusqu'à ce qu'ils soient à environ 20 mètres du bulldozer.

La Marche a alors fait demi-tour et a continué son chemin le long de la route du mur dans la direction opposée au bulldozer.

Bien qu’ils ne constituaient aucune menace pour les soldats, les agents de la sécurité ou pour la construction du Mur, les pacifistes internationaux et palestiniens ont été encore traités avec violence. À un moment, un soldat a tiré en l’air des salves de balles réelles pour menacer les pacifistes.

La Marche a continué pacifiquement pendant plusieurs centaines de mètres avant de retourner au village de Beitunia pour déjeuner.

En utilisant en permanence la violence contre les manifestants pacifiques, les militaires israéliens tentent d’écraser la résistance non-violente. Beitunia est un exemple de leurs méthodes.


En avril 2004, les bulldozers ont commencé à arracher les arbres des terres de Beitunia. Les dirigeants de la ville ont estimé que 16.000 des 20.000 dunums de Beitunia allaient être isolés derrière le Mur ou complètement détruits pour son tracé.


Pour la seconde manifestation de protestation contre la destruction et la confiscation des terres provoquées par le mur, les militaires israéliens ont répondu en tirant dans la tête d’un jeune garçon de 17 ans, Hussein Al-Ayan, un habitant de Budrus, le tuant sur le coup.

Les militaires israéliens ont prétendu que, lors de cette manifestation, ils avaient seulement utilisé des balles en caoutchouc et tiré un un cocktail Molotov sur une personne, mais des témoins oculaires et des experts médicaux ont déclaré que Hussein aurait été abattu par le tir d’un tireur isolé (puisque les manifestants étaient au moins à 100 mètres des militaires – il est également impossible de lancer un cocktail de Molotov à cette distance).

Depuis le meurtre de Hussein et la désolation que cela a causé dans le village, Beitunia n’a pas pu mobiliser les habitants pour les manifestations contre le Mur.

Aujourd'hui, Beitunia a pu voir que la résistance pacifique non-violent- au Mur est possible. Tous les participants ont à nouveau été témoins de la politique répressive des militaires israéliens ainsi que leurs tentatives de supprimer toute résistance à l’occupation israélienne et au Mur de l’Apartheid, même si elle est totalement non-violente et ne constitue aucune menace pour Israël ou ses habitants.

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM-France