Gaza - 24 mai 2004

Des Israéliens, des Palestiniens et des internationaux manifestent à Rafah contre les crimes de guerre

Par Gabe

Vendredi 21 mai 04, c'est environ 800 militants Israéliens, Palestiniens et internationaux qui ont convergé vers le carrefour Kissufim à l'entrée de Gaza pour protester contre la destruction continue de Gaza et le mépris éhonté pour les lois humanitaire internationales dont font preuve l'armée et le gouvernement israéliens. Les manifestants s'élevaient en particulier contre "l'opération rainbow", cette offensive de l'armée israélienne qui a fait des douzaines de morts, presque tous chez les civils, et plus de 15000 sans-abri. L'appel à manifester avait été lancé conjointement par un grand nombre d'israéliens et de mouvements israélo-palestiniens pour la paix.

12 cars entiers de manifestants ont commencé à marcher vers le carrefour de Kissufim après avoir quitté les bus vers 1h de l'après-midi.
Les organisateurs de la manifestation avaient choisi ce point de rencontre, à environ deux kilomètres du carrefour de Gaza quand ils avaient compris, que le checkpoint de Sufa, où s'étaient tenus de récents rassemblements pacifiques de protestation serait bloqué par la police israélienne.

Durant les deux kilomètres de marche vers le carrefour qui longent une route militaire et une route de contournement pour les colons en direction du sud de Gaza, les manifestants ont chanté en hébreu et en arabe et brandi des pancartes hostiles à la violence et aux massacres à Rafah et dans toute la Palestine. Des slogans variés disaient : "Soldat, refuse" "Bulldozers, sortez de Rafah", "La paix, Oui, l'occupation Non" et on a entendu des appels à la démission de Sharon et de Mofaz.

A une centaine de mètres avant le carrefour lui-même, une zone militaire israélienne stockant des jeeps et des bulldozers D9, les manifestants ont été bloqués par un front de policiers qui barrait la route. Quelques uns de organisateurs ont négocié avec les officiers de police pour obtenir que la manifestation se poursuive sur l'un des côté de la route dans une zone qui avait été rouverte.

Au cours des 45 minutes suivantes, les manifestants se sont mis à chanter, dirigeant leurs dénonciations contre les soldats et les officiers de police proches de la foule et des colons qui roulaient. Les manifestants ont appelé les officiers militaire israéliens à refuser leur service "obligatoire" et ont demandé à tous les colons et à l'armée de sortir de Gaza immédiatement dans l'ordre pour qu'on puisse s'acheminer vers une paix juste avec le peuple palestinien, et surtout pour ceux dont les vie a été totalement détruite par la présence des forces militaires israéliennes et par les colonies civiles qui occupent la terre palestinienne.

Il y a eu aussi plusieurs discours contre l'occupation israélienne et l'anéantissement en cours à Rafah.
La dernière à prendre à la parole a été Jocelyn Hurndall, la mère du militant d'ISM Tom Hurndall sur lequel un sniper israélien avait tiré à Rafah alors qu'il intervenait pour sauver un enfant palestinien en avril 2003.
Tom est resté dans le comment pendant neuf mois avant de mourir de ses blessures en janvier 2004.

Après que Mme Hurndall se soit adressée aux manifestants pour leur parler de son combat pour que justice lui soit rendue, à elle, à son fils et au peuple palestinien, elle a rappelé à tous ceux qui étaient présents que la mort de Tom n'était qu'une mort, parmi ces milliers de morts palestiniens qui passent complètement inaperçues des Israéliens et de la communauté internationale.

Mme Hurndall a reçu des applaudissements nourris, moment qui a été suivi par un appel à tous les militants présent de se diriger vers Gaza derrière les barricades mises en place par la police. Des centaines de participants se sont mis à manifester en direction de la clôture et du checkpoint qui les séparaient de Gaza et ont affronté les officiers de police qui les repoussaient violemment, frappaient, balançaient des coups de pieds et les jetaient par terre. En dépit de cette violente tentative pour empêcher les manifestants d'atteindre le checkpoint, des centaines de manifestant ont pu entrer dans Gaza, et se sont retrouvés confrontés à une nouvelle barrière d'officier de police.
Leurs chants ininterrompus étaient mêlés à leur tentative pour continuer et rencontraient toujours la violence de la police.

L'heure d'après, les manifestants ont bloqué la route menant à Gaza et ont interrompu le trafic militaire et celui des colons. Les manifestants assis ou debout sur la route ont été violemment battus et écartés tandis que les officiers essayaient de rouvrir la route. C'est à ce moment qu'un petit groupe de colons à commencé une contre manifestations contre les militants.

Après avoir bloqué la route, la manifestation s'est dirigé vers la route menant à la zone barricadée d'où la manifestation était partie. Environ six militants israéliens ont été arrêtés, mais tous ont été relâchés à la fin de la manifestation parce que de nombreux militants refusaient de partir tant que leurs amis n'étaient pas relâchés.

Mai si cette manifestation non violente recevait une réponse violente de la part des autorités israéliennes, ce ne fut en aucun cas comparable à la violence qu'avaient rencontré les internationaux, les israéliens et les palestiniens au cours de la manifestation de Cisjordanie .

La violence dans ce type de manifestations fait appel à encore plus de coups graves, de gaz lacrymogène, de grenades assourdissantes, de balles en caoutchouc et de nombreux manifestants palestiniens ont récemment été tués, à balles réelles tirées par l'armée dans certains zones de Cisjordanie .

De la même manière, des manifestants palestiniens non violents de la manifestation de mercredi dernier à Tel al-Sultan, un quartier de Rafah, ont été arrêtés de façon inhumaine par un missile tiré d'un hélicoptère Apache, par des mitraillages venus des chars, et des tirs automatiques, tuant plus de dix palestiniens innocents.

La coalition des internationaux, des israéliens et les mouvements palestinio-iraéliens pour la paix qui ont participé à la manifestation de vendredi ont décidé de continuer leurs manifestations quotidiennement jusqu'à ce que la violence s'arrête à Rafah. Ils en appellent à tous les militants et à tous les hommes de conscience pour agir contre les atrocités qui se commettent chaque jour à Rafah et dans le reste de la Palestine.

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : CS pour ISM-France