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ISM France - Archives 2001-2021

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Salfit -

Le village de Marda, entre colonie et mur de barbelés

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Depuis que les Israéliens ont entrepris l’occupation de la terre palestinienne en 1948, la politique d’occupation a ouvert la voie à une « présence accrue » sur le terrain, à savoir des colonies en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans la Bande de Gaza.

Le village de Marda, entre colonie et mur de barbelés


Cette politique, incarnée par la destruction de centaines de villages arabes, de massacres atroces de la population et du dépouillement de ses droits et de sa dignité, impose une présence israélienne dans les villages palestiniens restants, par la construction des milliers d’appartements et de rocades. Avec le début de l’occupation israélienne de la Bande de Gaza, de Jérusalem Est et de la Cisjordanie en 1967 commémoré cette semaine, la souffrance du village de Marda est symbolique.

Au nord de Salfit, entre Ramallah et Naplouse, Marda n’est pas épargné par les attaques des colons sur la terre palestinienne. Ce village tranquille est maintenant assiégé par des fils de fer barbelés parce que la colonie Ariel, une des plus importantes colonies israéliennes en Cisjordanie , a été construite sur sa terre.

Les habitants du village disent qu’ils vivent dans le sentiment d’être des prisonniers enfermés dans une cellule, faisant l’expérience de l’occupation directement par la perte de la possession de leur terre et de leur droit à la circulation. Neshet Khafash est le coordonnateur du Comité du Peuple de Résistance au Mur dans le secteur, et fonctionnaire du secours aux Nations Unies, ainsi que chef du conseil du village. Il dit que Marda est complètement isolé des villages palestiniens environnants.

L’accès à la terre est interdit par les barbelés, laissant les fermiers dans l’impossibilité d’aller sur leurs propres cultures. Il poursuit en décrivant son profond chagrin lorsqu’il va à son village, « l’encerclement du village de cette manière a un impact politique négatif sur les citoyens en termes de difficultés à fournir des services et à aller dans les villages et villes alentours. Cette situation a transformé le village en une grande prison, isolant 2.000 personnes de leur voisinage… Quelle sorte d’injustice est celle qui nie à un homme sa liberté dans son pays ? »

Même les oliviers ne sont pas épargnés

Le village n’est pas seulement complètement encerclé, mais il a subi également le vol d’environ110 dunams de terre au nord-ouest pour la “Route Trans-Samarienne”. Cette route traverse le territoire du village, et environ 230 oliviers sont été détruits et déracinés pour sa construction.

En plus de la confiscation de milliers de dunams de terre arable à Salfit pour construire le mur qui entoure la colonie Ariel, la dévastation comprend aussi l’isolement de 1.000 dunams derrière le mur. Selon des données communiquées par le Ministère de l’Agriculture palestinien, ceci comprend la destruction de 4.000 oliviers et l’isolement de 500 autres du « côté Ariel » du mur.

L’injustice de l’occupation à Marda ne s’arrête pas là ; les eaux usées de la colonie, déversées sur la terre arable située à l’est de la barrière, provoquent des dégâts à des dizaines d’acres de terre du village. Le chef du conseil de Marda affirme que « nous avons reçu des plaintes de la part de propriétaires terriens et nous avons fait ce que nous pouvions pour trouver le moyen de nous débarrasser de ces égouts qui détruisent nos oliviers et révèlent clairement le racisme de l’occupation. »

« En tant que citoyens, » dit Khafash, « nous protestons pour les droits des fermiers dont les terres sont adjacentes au mur et qui sont exploitées par les colons. En conséquence, les forces de l’occupation nous empêchent d’approcher de ces terres. Ils nous interdisent de tailler les arbres et à l’automne, de cueillir les olives. »

Des bruits irritants et des odeurs répugnantes

En plus des attaques barbares, des pratiques arbitraires et oppressives et de l’isolement psychologique du village par les hordes de colons, les villageois subissent aussi des niveaux insupportables de voix et de musique la nuit. C’est particulièrement vrai pendant les fêtes et les gens se plaignent d’être régulièrement privés de sommeil. Un villageois dit : « Vous ne savez pas ce que c’est, vous, d’être systématiquement privé de la possibilité de dormir et de rêver. »

La puanteur s’ajoute au bruit, « dont les gens se plaignent en permanence, » dit Mohammed, un des résidents. « Les colons d’Ariel font couler leurs égouts entre les oliviers, près de nos maisons, et l’odeur à elle seule crée un environnement malsain. En dépit des plaintes auprès des autorités compétentes, rien de productif ne s’est produit. Cela nous remplit de dégoût de nous-mêmes, et je souhaite devant Dieu que nous ne soyons pas dans cette situation. » En été, l’égout est son plus gros problème.

Ahmed, un autre villageois, se plaint que « non seulement les Israéliens confisquent notre terre, déracinent nos arbres et restreignent notre liberté de circulation avec leurs barbelés, mais en plus, ils laissent en liberté des troupeaux de porcs entre nos maisons et nos fermes. Cela provoque de la peur dans nos cœurs et pour nos enfants, et nous oblige à rester dans les cours de nos maisons. Nous restons aussi chez nous la nuit, par crainte d’une attaque. »

Un autre habitant, Amin, explique : « Je souffre de ce problème tous les jours lorsque je vais à la mosquée pour les prières du matin. Je suis une cible quand je marche dans les rues entre les maisons, j’ai toujours peur d’une attaque. De plus, les troupeaux de porcs détruisent les cultures que nous essayons de récolter, et nous font aussi craindre la grippe porcine. Nous avons demandé aux autorités de régler ce problème aussi rapidement que possible. »

Le président du conseil du village dit : « J’ai été honnête lorsqu’on m’a parlé de cette questions des porcs, et j’ai promis de régler le problème, dont nous souffrons, nous, dans le village, depuis plus de deux ans ; j’ai même essayé de le résoudre en distribuant une substance toxique aux fermiers pour s’en débarrasser. Mais ça n’a pas marché et les troupeaux de porcs augmentent même dans le village. Pour la question de la grippe porcine, c’est le boulot du Ministère de la Santé. Cependant, la prise de conscience du problème par les citoyens non seulement de notre village mais aussi des autres villages de la région de Salfit peut aider à trouver une solution. »

Un avenir incertain

Les habitants de Marda disent qu’ils vivent dans l’anxiété et la peur lorsqu’ils envisagent l’avenir de leur village, sujet à diverses formes d’occupation par l’isolation et le blocus, et la barrière qui les encercle et limite l’accès des fermiers à leurs terres et la croissance naturelle du village. Les résidents redoutent que cette menace entraîne une diminution du village et sa disparition, dans la continuité de 1948.

Mahmoud, un autre habitant, dit : « Nous ne savons pas ce que sera notre destin, cependant nous craignons qu’il soit déterminé par les soldats. Nous craignons que notre situation actuelle, avec la colonie Ariel, soit une indication de notre futur. Allons-nous être l’objet d’un massacre, comme les villages en 1948 ? Vont-ils nous faire revivre cette histoire ? »

Vidéo d'une des nombreuses incursions de l'armée sioniste dans le village de Marda, en juillet 2008.

Source : PNN

Traduction : MR pour ISM

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