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Hébron - 29 août 2014
Par Badia Dwaik
Ce mardi 26 août, un groupe de défense des droits de l'homme, des familles et des résidents de la rue Shuhada et des quartiers alentours ont protesté contre la fermeture d'un checkpoint militaire. Ils demandaient une liberté de circulation, le droit à l'éducation et la fin des sanctions collectives. Face au rassemblement près du checkpoint d'un groupe important d'hommes, de femmes et d'enfants, la police et les soldats de l'occupation ont décidé d'ouvrir le point de passage.
Alors que les manifestants traversaient le checkpoint en chantant des slogans contre les punitions collectives et l'occupation, les soldats ont lancé une bombe assourdissante. Suite à la fermeture de ce checkpoint il y a quelques jours, les familles considèrent cette ouverture comme une petite victoire. Mais la grande victoire sera le jour où le checkpoint sera supprimé et la rue rouverte.
Si le checkpoint devait à nouveau être fermé, le groupe Human Rights Defenders et les familles assurent qu'ils continueront leur résistance jusqu'à ce que l'occupation ouvre à nouveau la rue.
L'occupation contrainte d'ouvrir le checkpoint sous la pression des Palestiniens
La vie quotidienne à Hébron sous les punitions collectives
Vendredi matin, les gens dormaient encore lorsque mon ami Imad, qui vit à Tel Rumeida, m'a appelé pour me dire que le checkpoint militaire avait été réduit en cendres. Sa femme a filmé et photographié la scène. C'est la première fois que le feu est mis à ce checkpoint depuis qu'Israël a commencé à bloquer progressivement la rue Shuhada suite au massacre de la mosquée Ibrahim. Imad m'a confié que la police israélienne a demandé à interroger sa femme pour tenter d'obtenir des informations.
Le poste de garde incendié (vidéo ICI)
La nouvelle guérite promptement installée par l'occupation sioniste
Suite à l'incendie et comme punition collective, l'IOF a refusé l'entrée et la sortie par le checkpoint aux familles vivant dans la rue Shuhada, dans le quartier Tel Rumeida et dans les quartiers environnants. Pendant deux jours, les élèves n'ont pas pu se rendre ni à l'école Qurtoba, ni à la maternelle qui a été fondée par des familles et des activistes de la ville.
Les punitions collectives ne sont pas une nouveauté. Ils nous ont puni lorsqu'ils ont fermé la rue Shuhada après le massacre. Beaucoup de familles ont été forcées de déménager suite aux restrictions de circulation dans la rue Shuhada et dans le quartier de Tel Rumeida.
Al-Khalil/Hébron, un "musée" de l'apartheid
Aujourd'hui, les Palestiniens continuent de vivre sous les sanctions, la suppression du droit à la libre circulation, du droit à l'éducation, du droit à travailler, et tous ces droits simples et fondamentaux qui sont protégés par le droit international. Israël continue chaque jour d'asphyxier la vie quotidienne des Palestiniens. Progressivement, de nombreux Palestiniens pensent à quitter leur domicile tant leur vie devient insoutenable. Les reportages israéliens décrivent cela comme un transfert silencieux de la politique israélienne et vont jusqu'à appeler Hébron la ville fantôme. Dans les esprits, d'un point de vue international, l'apartheid est encore associé à l'Afrique du Sud, mais aujourd'hui, beaucoup de ceux qui se sont révoltés contre l'apartheid en Afrique du Sud le retrouvent aujourd'hui sous d'autres formes tout aussi violentes à Hébron.
Des violences quotidiennes acceptables ?
La politique israélienne fragmente, divise et continue de briser les relations sociales entre les familles qui vivent dans un même quartier. Elle détruit les vies de nombreuses familles qui sont forcées de quitter leurs maisons. Les gens se demandent quand ces injustices finiront afin de pouvoir, librement, rentrer chez eux, aller à l'école et au travail. Quand les soldats israéliens autoriseront-ils nos enfants à étudier comme de nombreux enfants dans le monde, sans peur et sans avoir à passer par des checkpoints ? Pourquoi cette politique israélienne de violences et d'abus quotidiens est-elle acceptable dans la conscience humaine de la communauté internationale ?
Source : Human Rights Defenders Hebron
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