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Gaza -

Les cinq frères Abu Jazar blessés lors des manifestations à Gaza

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20.04.2019 – Dans une pièce sombre d'un bâtiment à deux étages d'al Shaboora, à Rafah, le camp de réfugiés le plus pauvre du sud de la bande de Gaza, cinq frères de la famille Abu Jazar se souviennent des détails et de la douleur de leurs multiples blessures causées par les tirs israéliens au cours des manifestations de la Grande Marche du Retour. Malgré les blessures, les frères prévoyaient tous de participer à la 56e manifestation d'hier.

Les cinq frères Abu Jazar blessés lors des manifestations à Gaza

Les frères Abu Jazar, blessés, avec leur père et leur mère à Gaza. Photo de Mohammed Asad.
Ibrahim, 30 ans, est déterminé à marcher de nouveau. Le 30 mars, il a été blessé à la jambe droite par des tireurs d'élite israéliens. Père de deux enfants, il a été blessé alors qu'il appelait à haute voix les manifestants à se rapprocher de la barrière qui sépare Gaza d'Israël. Il se considère désormais comme « impuissant », car il ne peut pas gérer son épicerie et ne peut emprunter un fauteuil roulant à un voisin amputé des deux jambes, car ce voisin a également l'intention de manifester ce vendredi.

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Ibrahim Abu Jazar. Photo de Mohammed Asad.


Faraj, âgé de 28 ans et père d'une fille, considère qu’il a de la chance puisqu'il peut facilement se rendre à la manifestation bien qu’il ait été blessé trois fois : une fois à la main par une grenade lacrymogène en mai dernier, une autre fois à la cuisse par une balle caoutchouc-acier en octobre dernier et plus récemment lorsqu'une balle l’a touché au bras, maintenant équipé d'un cadre en métal appelé fixateur.

« En dépit de mon jeune âge, le blocus imposé par Israël depuis 12 ans et rien de positif en cours suffisent à pousser les jeunes à manifester. Nous n'avons pas eu un seul jour agréable dans nos vies, », a déclaré Faraj à Mondoweiss.

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Faraj (à gauche) et Ashraf Abu Jazar. Photo de Mohammed Asad.


En février, une enquête de l'ONU a conclu que l'armée israélienne avait intentionnellement ciblé les Palestiniens manifestant à Gaza au cours de l'année écoulée, créant ainsi une génération de jeunes handicapés. Selon l’article, les soldats israéliens ont pris pour cibles des civils, massacrant et mutilant les manifestants, dont des enfants, ainsi que des journalistes et des médecins.

Ra'eesa, la belle-mère des fils, âgée de 54 ans, préparait des biscuits à l'anis dans la cuisine et ne pouvait cacher son chagrin. Elle a dit qu'elle espérait que ses fils auraient « plus de patience pour surmonter leurs douleurs ».

« Les jeunes ont besoin que nous leur donnions le moral en leur montrant des yeux sans larmes », a-t-elle déclaré. « Mais comment une mère pourrait-elle cacher sa tristesse quand l’un est blessé dans la journée et que son frère est blessé avant le coucher du soleil. »

C'est ce qui est arrivé à Achraf, 17 ans, et Kayed, 19 ans, tous les deux légèrement blessés à la jambe le 15 février.

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Mahmoud Abu Jazar tient un fragment extrait de sa tête. Il a été blessé le 30 mars. Photo de Mohammed Asad.


Mahmoud, constructeur, âgé de 41 ans, a quitté l'entretien collectif et est revenu avec un fragment extrait de l'arrière de sa tête. « Chaque nuit, je sens que ma tête est en ébullition à cause d'un autre fragment non extrait », a-t-il déclaré. Il a été blessé le 30 mars.

Il dit : « Une fois que la dépression a gagné votre esprit au fil des ans et que vous avez grandi avec des expressions spécifiques telles que bombardements, martyr, blocus, mortier, fermeture de passages, traitement indisponible, une rage silencieuse vous envahit et vous vous précipitez à la clôture pour restaurer une humanité qui vous a été volé depuis votre naissance. »

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Kayed Abu Jazar. Photo de Mohammed Asad.


La famille a souffert par le passé. Ra'eesa a affirmé que trois autres fils, Ali, 24 ans, Musa, 22 ans et Ahmad, 36 ans, ont été blessés lors du bombardement par drone en 2004, par blindé en 2014 et pendant la première Intifada, en 1987.

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Ra'eesa et Mohammed Abu Jazar entourés de fils. Photo de Mohammed Asad.


Le père des fils, Mohammed, 59 ans, se dit impuissant face au désir de ses fils de continuer à manifester.

« Aucune volonté ne peut se mettre en travers de la leur, » a-t-il déclaré. "Leur ardeur me rappelle les sept années du soulèvement de 1987 (Intifada), lorsque nous jetions des pierres sur les soldats israéliens tellement la colère nous submergeait... Ces jours-là, nous les avons vus (les soldats) comme des monstres qui s'introduisaient dans nos maisons et sur nos terres, nous tuaient, nous arrêtaient et nous frappaient impitoyablement jusqu'à nous briser les os... Alors, (mes fils) sont envahis par le même sentiment intérieur qui les pousse à être des manifestants naturels contre l'injustice. »

Les Palestiniens à Gaza ont manifesté hier pour la 56ème semaine consécutive dans le cadre de la Grande Marche du Retour, appelant à la levée du blocus paralysant en place depuis 12 ans sur la petite enclave côtière et à la mise en œuvre du droit de retour des réfugiés palestiniens, dont les familles ont été déplacées lors de la création de l'État d'Israël en 1948.

Plus de 260 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début de la Marche (le 30 mars 2018, ndt) et 16.650 autres ont été blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.


Source : Mondoweiss

Traduction : MR pour ISM

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