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Gaza -

Manifestant assassiné à Gaza : un père, un mari, un frère et « un Palestinien qui rêvait de libération »

Par

Wafa Aludaini est une journaliste et une militante de Gaza qui écrit une chronique hebdomadaire pour ISM sur la Grande Marche du Retour.

05.10.2019 – Un manifestant palestinien identifié comme étant Alaa Nizar Hamdan, 28 ans, a été abattu hier par des soldats de l'occupation israélienne à Jabalia, dans le nord de Gaza, lors de la 77ème semaine de manifestation de « La grande marche du retour ».
Alors que des milliers de Palestiniens se rassemblaient près de la barrière israélienne encerclant Gaza pour participer aux marches, les forces israéliennes, positionnées sur des collines sablonneuses à proximité de la barrière de séparation, ont ouvert le feu à balles réelles et de grenades de gaz lacrymogène contre les manifestants non armés. Au moins 50 personnes ont été blessées, dont 22 par balles réelles.

Manifestant assassiné à Gaza : un père, un mari, un frère et « un Palestinien qui rêvait de libération »

Alaa Nizar Hamdan était un mari et le père d'une fille de 3 ans, Layan. Samedi, au lendemain du meurtre d’Alaa, j’ai parlé avec son épouse et sa famille.

« Layan était tout pour son père ; depuis sa mort, elle m'a posé des centaines de questions à son sujet et je ne cesse de pleurer... Il a toujours rêvé d'avoir des enfants et de les élever dans une belle maison, » se souvient son épouse. Layan a été conçu grâce à la fécondation in vitro, un processus extrêmement coûteux partout dans le monde, mais surtout pour les habitants de Gaza. « Il travaillait sur son nouvel appartement, il manquait juste quelques travaux de plus pour qu’il soit prêt, mais il est décédé avant de réaliser son rêve ».

Layan, la fille unique d'Alaa, était assise à côté de moi pendant que je discutais avec sa mère et que je jouais avec les nouveaux jouets que son père lui avait apportés pour son 3ème anniversaire, ignorant heureusement que son père ne reviendrait pas et qu'elle est maintenant sans père. « Le mois dernier, il a célébré l'anniversaire de sa fille pour la première fois. Il a économisé sur son salaire pendant 6 mois pour les fêtes et les cadeaux. »

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Le chagrin des sœurs du martyr


Une des sœurs d'Alaa, Hanaa, 22 ans, m'a dit : « Nous sommes sept sœurs et six frères, Alaa était le cadet et le plus gentil de nous tous… Il a toujours été si serviable et intelligent », a-t-elle ajouté.

Alaa avait déjà été blessé par balle à la jambe il y a un mois par des tireurs d'élite israéliens lors des manifestations du mois de mars. Le frère d'Alaa, Mohammad, a rappelé que « même après sa blessure, il continuait à aller protester pour nos droits, avec ses béquilles. Il aimait la vie, il aimait nager et voyager… sa seule faute était d’être un Palestinien qui rêvait de libération. »

Mohammad était là le jour où Alaa a été tué et il a vu les faits se dérouler devant lui. « Il ne représentait aucune menace pour les soldats israéliens, il ne tenait même rien dans ses mains. Il se trouvait à plus de cent mètres des soldats. » Selon les ambulanciers du PCHR, qui l'ont emmené à l'hôpital indonésien où il a été déclaré mort, Alaa a été tué par balle devant la barrière principale du quartier Abou Safiyah alors qu'il se trouvait à environ 80-100 mètres à l'ouest de la barrière israélienne.

Alaa travaillait dans une usine de pierre, mais l'usine a fermé il y a plusieurs années en raison du blocus économique et militaire imposé à Gaza par Israël.

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Les frères d’Alaa à la morgue de Jabalia


Selon des médecins, le père assassiné a été touché à la poitrine par une balle explosive, interdite par le droit international, et tirée par un soldat israélien imposant une occupation illégale. Depuis le début de la Grande Marche du Retour à Gaza, en mars 2018, 313 manifestants palestiniens ont été tués par les forces israéliennes, dont 2 journalistes, 3 ambulanciers, 3 femmes et plus de 90 enfants. Des milliers d'autres ont été blessés.

Les Palestiniens à Gaza appellent à la fin de l’interminable siège israélien qui bloque toute expédition à Gaza de fournitures médicales, de nourriture et de carburant, de matériaux permettant de reconstruire leurs maisons et exigent le droit de retour sur les terres dont ils ont été expulsées par la force en Palestine Occupée.



Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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