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Naplouse -

Les soldats envahissent Burqa et demandent à prendre les empreintes digitales

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Le 8 novembre 2008, à 1H15 du matin, plus de 20 soldats israéliens ont envahi le village de Burqa, près de Naplouse, tirant plus de 100 bombes soniques dans la zone.
Les soldats sont entrés dans quinze maisons du village, obligeant les villageois sous la menace de leurs armes à donner leurs empreintes digitales sur de mystérieux documents écrits en hébreu.

Les soldats envahissent Burqa et demandent à prendre les empreintes digitales


Gharib Saif se tient devant sa maison, semblant un peu embarrassé quand il se souvient de la nuit d'il y a plus d'une semaine au cours de laquelle les soldats israéliens ont envahi sa maison, traînant toute sa famille dehors dans la nuit froide, avec un fusil pointé sur la tête de sa femme.

A 2 heures du matin les soldats ont réveillé la famille avec des bombes assourdissantes, avant d'entrer dans la maison en passant par le petit magasin de quartier que la famille tient au-dessous. Gharib était resté dehors pour récolter les olives pendant plusieurs jours, et il explique qu'il était très, très fatigué.

Au début, explique sa femme, Nihaya, quatre soldats sont entrés dans la maison, hurlant qu'ils voulaient faire de la maison un « nuktah » - un poste militaire de commandement installé dans une maison palestinienne quand un village ou une ville est envahi.

Au lieu de cela, après avoir été rejoints par huit autres soldats, les soldats s’en sont pris à sa femme. Mettant un fusil contrer sa tête et celle de sa femme, les soldats lui ont dit de mettre ses empreintes digitales sur un morceau de papier, blanc mais avec quelques mots écrits en hébreu en haut.
«Ils n'ont pas dit pourquoi» se souvient Nihaya, «ils ont juste dit «Signe ! Signe !».

Quand Gharib a refusé, il a été traîné dehors vers les jeeps israéliennes qui attendaient devant la maison, et il a été battu par les soldats. Il a ensuite été ramené dans une des pièces de devant de la maison, où il a de nouveau été battu, et où les soldats israéliens lui ont pris les mains de force, les ont encrées et ont pris ses empreintes.

La famille a été laissée là à se demander ce qui avait bien pu leur arriver pendant les 45 minutes qu'avait duré l'opération ; et pourquoi on leur avait laissé pour instruction de garder la porte d'entrée de leur maison ouverte pendant les deux heures et demie suivantes.

Le même processus a eu lieu maison après maison, la plupart le long de la rue principale du village. La maison suivante était celle d'Hussam et Tharwat Saif, située juste de l’autre côté de route, où les soldats ont de nouveau réveillé la famille avec des bombes assourdissantes avant d'envahir la maison. Là, quatre soldats ont mis la maison à sac, retournant tout les meubles, en brisant certains, comme ils l'avaient fait dans la maison de Gharib.

Tharwat et ses cinq enfants ont été obligés de rester là et de voir comment les soldats ont exigé qu'Hussam donne sa carte d’identité, prenant une photo de lui la tenant près de sa tête. Tharwat se souvient que les soldats ont ensuite emmené Hussam dehors et l'ont battu, avant de le ramener à l'intérieur et de lui prendre ses empreintes de force.

A une autre maison dans la rue, appartenant à Ahmad Zeki, les soldats ont volé 1000 shekels quand ils y ont entrepris la même opération.

Personne dans le village ne sait pourquoi ils ont pris les empreintes des hommes cette nuit-là. «Nous cherchons, nous cherchons», dit Mohammad Massoud de la municipalité du village. «Nous voulons savoir exactement ce qu'il y a d'écrit sur le papier, mais personne dans ces maisons ne sait lire l'hébreu».




Alors que le fait d'avoir été forcés de mettre leurs empreintes sur des documents qu'ils ne comprenaient pas est nouveau pour les habitants de Burqa, les invasions de maisons ne le sont pas. Apparemment chaque famille dans le village a une histoire à propos de l’invasion de sa maison par des soldats israéliens.

Abu Sami raconte comment il y a quatre ans sa maison a été envahie et occupée par les soldats israéliens avec une grande régularité -jusqu'à trois fois par mois. Une nuit sa femme donnait naissance à l'un de leurs enfants, Kais, quand les soldats ont envahi la maison, obligeant toute la famille, dont la mère et le bébé âgé de 5 heures, à rester dans la rue, où la température était proche de 0 degré.

Après cet incident le bébé est devenu tellement malade qu'il a été transporté à l'hôpital pour un traitement quotidien pendant six mois. «C'est ce qui arrive ici», dit-il. «C'est ce qui arrive à tout le monde».

Alors que de nombreux villages palestiniens sont sujets à des invasions régulières, les malheurs de Burqa semblent être le résultat de sa proximité avec la colonie d’Homesh maintenant évacuée. Tout comme l'évacuation n'a pas signifié la fin des attaques de colons contre les villageois, elle n'a pas signifié la fin des incursions militaires subies par le village.

Oum Eyad, mère d'une famille nombreuse, souffre d'invasions régulières de sa maison par les soldats israéliens. « Chaque fois qu'ils pénètrent dans le village, ils rentrent dans ma maison», dit-elle. «Et chaque fois, ils cassent quelque chose. Maintenant ils ont brisé deux armoires, la machine à laver et le réfrigérateur

Un autre jeune étudiant du village, Mohammad, raconte comment il y a quatre mois, les soldats israéliens ont envahi et occupé sa maison pendant deux heures, en laissant la famille enfermée dans la cuisine.

Il semble que jusqu'à ce que la terre d'Homesh soit rendue aux villageois, comme ils ont commencé à le demander par des manifestations hebdomadaires, il n'y aura pas de paix pour les habitants de Burqa.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MM pour ISM

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