Gaza - 4 octobre 2004

Malgré les opérations militaires et la souffrance, un bon moral et un appel à la poursuite de la résistance

Par Oulfat Haddad

Encore une nuit où les villageois de Beit Hanoun, Jabalia et Beit Lahia n'ont pas connu le sommeil en raison du bombardement constant des avions israéliens qui n'ont pas quitté le ciel de cette région, des chars postés partout et des coups de feu tirés par les soldats aléatoirement, probablement pour s'amuser.

Cinq jours durant lesquels les habitants des trois villages ne se sont pas vus, en raison du nombre important des énormes engins militaires israéliens qui ont pénétré dans le secteur Nord et l'ont encerclé de tous les côtés.


Les civils n'osent plus sortir de chez eux, ni même de regarder par les fenêtres. Ils pourraient le payer de leur vie, surtout que l'armée n'est venue là que pour provoquer le maximum de dégâts possibles dans les rangs de la résistance palestinienne qui, malgré sa faiblesse, a démontré sa capacité à créer une sorte d'équilibre de la terreur par la poursuite du lancement de missiles (de fabrication artisanale) et d'obus de mortier sur la ville israélienne de Sdérot.



En dépit de cette opération militaire, certaines rues du Nord de Gaza se sont transformées en terrain de batailles très dures avec le déploiement croissant des membres de la résistance palestinienne affiliés à différentes organisations nationales et islamiques, et qui continuent de faire exploser des charges et lancer des RPG au passage des chars. De leur côté, les forces d'occupation les visent par des missiles lancés des avions qui survolent la région à longueur de journée ou par les snipers postés au-dessus des toits des maisons.


Les ambulances non plus ne quittent pas les endroits où se trouvent ces résistants en attente d'intervenir pour secourir les blessés et les transporter aux hôpitaux.
Et malgré l'atmosphère très tendue et la terreur qui hante les esprits des citoyens tiennent à présenter leur aide aux membres de la résistance.

Les jeunes allument le feu dans des pneus de voitures toute la nuit, afin de mettre les résistants hors de la vue des avions de surveillance.


Les radios locales restent le seul espace où les habitants peuvent exprimer leurs souffrances et passer leurs appels à l'aide aux responsables. Ils les utilisent également pour avertir les hommes en armes des mouvements de l'armée israélienne et de ses engins.


Cette opération israélienne est accompagnée d'une guerre psychologique destinée à briser la volonté des palestiniens en diffusant de fausses informations sur le départ des habitants de TEL-EZZAATAR et JABALIA, ce que nous ont infirmé par téléphone nombreux de ces villageois qui ont insisté sur le fait qu'ils ne quitteront pas leurs habitations, et que même si celles-ci étaient détruites, ils les reconstruiraient et continueraient à y habiter.



Oum Mohamed âgée de 65 ans déclare : "Ce qu'ils font n'est pas nouveau pour eux, ils ont déjà envahi la région plus d'une fois, tué les gens, détruit et rasé les biens, mais après leur départ, nous avons à chaque fois reconstruit. Cette fois encore, nous allons restaurer les ruines que laisseront ces assassins."

En ajoutant qu'elle ne partira pas de chez elle, et que si sa maison devait être détruite sur sa tête, elle serait heureuse de ne pas avoir cédé à l'occupant.

Elle affirme également qu'elle et sa famille essayent d'aider les résistants qui se trouvent près de leur maison car :"Ils nous défendent alors pourquoi ne les aiderait-on pas? Pourquoi les chasser? Israël tue les gens armés et ceux sans armes, il tue tout le temps, alors pourquoi ne tuerons-nous pas nous aussi?"



Il en est de même pour sa voisine, Oum Said Bassiouni, 45 ans : "Ce que disent les occupants est un mensonge. Nous n'avons pas quitté nos demeures par peur de leur action militaire. Ce n'est pas la première fois qu'on vit ce type d'agression, c'est peut-être la sixième reprise qu'Israël investi le secteur Nord. La dernière fois, ils l'ont occupée pendant un mois et demi.
Ils ont tué et détruit mais nous n'avons pas laissé nos maisons. Ça ne sera pas pour cette fois-ci non plus. Ça ne se produira même pas dans leurs rêves".



Malgré les menaces israéliennes continues sur les habitants des départements du Nord, et l'élargissement de l'opération militaire, les villageois négligent tous les risques de cette escalade de violence contre eux et continuent à enterrer leurs martyrs, à rendre visite à leurs blessés et à constater les dégâts tout en insistant à continuer la résistance.

Source : www.arabs48.com

Traduction : TB