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France -

Marche du Retour à Paris le 17 mai 2008 : un soutien sans failles aux réfugiés palestiniens et à la résistance palestinienne

Par

Plus de 1500 personnes ont marché de Barbès à l’Opéra pour commémorer les 60 ans de la Nakba et de la résistance palestinienne et demander une nouvelle fois l’application de la résolution 194 des Nations-Unies : le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens dans leurs foyers en Palestine.

Les jeunes de la GUPS (Association des étudiants palestiniens en France) et les membres de l’Association des Palestiniens en France menaient le cortège et rythmaient la manifestation en lançant les slogans :
48 – 2008, 60 ans de Résistance,
60 ans de colonisation, 60 ans de Résistance,
Nakba 60 ans, la lutte continue,
Pas de paix sans retour des réfugiés, droit au retour de tous les réfugiés, liberté pour tous les prisonniers.
À bas l'occupation, à bas la répression, vive la lutte du peuple palestinien.
Arrêt immédiat du blocus de Gaza,
Sionistes, fascistes, c'est vous les terroristes,
Israël, Etat criminel, Etats unis, Etat de barbarie ;
Palestine vivra Palestine vaincra.
Bush, Olmert assassins,
Des sanctions contre Israël, Boycott Israël,
Nous sommes tous des Palestiniens.
Une seule solution, le retour de tous les réfugiés.
Halte au blocus, halte au massacre.
À Gaza, Résistance, Jérusalem, au Liban... Résistance.




(à voir également sur You Tube)

Les réfugiés palestiniens en France de 2eme et 3ème générations ont distribué aux participants une brève description de chacun des 531 villages palestiniens détruits en 1948 par les trois mouvements terroristes juifs qu’étaient la Haganah, le Zvei Leumi (ou Irgoun), et le Gang Stern.

Quelques jours auparavant, les différentes organisations de Palestiniens en France avaient publié un communiqué commun sur la Nakba


La manifestation dégageait un sentiment de force et de soutien sans faille à la situation des Palestiniens, qu'ils soient réfugiés à l'intérieur de la Palestine ou réfugiés de la diaspora, ainsi qu’à la résistance palestinienne.

L'un des moments très forts de cet après-midi fut quand tous les participants ont envoyé un message aux habitants de Gaza assiégés et mourants : "GAZA, ON EST LA !".



La manifestation s’est déroulée sans incident sous la protection de la police.

En effet, jeudi dernier, le 15 mai, une vingtaine des fanatiques sionistes masqués et armés de matraques et de gaz lacrymogène avaient attaqué les dernières personnes présentes au local du CICP Rue Voltaire après un hommage rendu à George Habache, envoyant l’un d’entre eux à l’hôpital.


Au cours de la manifestation, les jeunes Palestiniens ont fait un point précis sur la réalité de la Nakba et sur la situation actuelle des réfugiés mais aussi sur la guerre coloniale menée actuellement par les pays occidentaux avec à leur tête, les Etats-Unis et Israël !


Nakba

Ils étaient 800.000, leur tort était d’être désarmés face à des étrangers venus les chasser de leurs terres. Plus de 600 villages furent détruits. Palestine, 1948. Ils devinrent réfugiés. Ce fut la Catastrophe, la Nakba.

Ils étaient deux millions, ils semaient les terres qui leur restaient après 1948. 1967, en six jours de guerre. 300.000 furent chassés, les autres devinrent « occupés » et cela dure 41 ans après. La Nakba continuait.

Ils étaient des millions. Les étrangers devenus les Israéliens convoitaient leur eau et leur terre, et ils avaient le tort d’abriter des réfugiés en quête de justice et de réparation. Liban, 1982. Israël envahit et détruisit, cela dura 18 ans. La Nakba continuait.
Ils osèrent se rebeller contre l’occupation de leur pays ! Ils appelèrent leur soulèvement « Intifada », Palestine occupée, 1987. Israël cassa les bras des enfants. La Nakba continuait.

Ils cherchèrent un accord avec l’occupant. Oslo, 1993.
En retour, ils reçurent plus de colonisation, plus d’armée étrangère, les checkpoints, les sièges, le blocus, le Mur, les assassinats extrajudiciaires, la multiplication des vols de leurs terres, la destruction systématique de leur économie : la descente aux enfers.
Les plus puissants laissent faire. Complices du crime, complice de la Nakba

La Catastrophe, la Nakba continue.
La résistance aussi.
Droit au retour de tous les réfugiés !



Les réfugiés palestiniens

L’objectif du sionisme est résumé par ce slogan évocateur : un peuple sans terre pour une terre sans peuple. Ainsi tous les moyens sont bons pour vider la terre de Palestine de ses habitants, les Palestiniens.

Les réfugiés sont la conséquence directe et la preuve vivante du fait colonial israélien. Depuis plus de 60 ans, la même politique se poursuit, les Palestiniens sont chassés de leur terre, repoussés de plus en plus loin.

Réfugiés du Liban, de Syrie, de Jordanie, de Palestine même, c’est parmi les réfugiés que s’est développé la résistance à l’oppression coloniale.

Et ainsi le mouvement national palestinien n'a eu de cesse de lutter pour le droit au retour des réfugiés dans les foyers d’origine.
Car ceux ci sont toujours là, ils n’ont pas oublié, ils luttent aujourd’hui comme hier pour leur droit au retour, imprescriptible et inaliénable. Ils retourneront en Palestine.

Sur 10 millions de Palestiniens, 4 millions et demi sont des réfugiés recensés par l’UNRWA. 1 million et demi vivent dans des camps.

Au Liban, 400 000 Palestiniens, entassés en majorité dans 12 camps.
Discriminés, sans droit, ni politique ni civique, sans document d’identité ni de possibilité de circulation. Sous le feu des sionistes et de leurs alliés, ils résistent malgré les massacres, les bombardements et les différentes tentatives pour les faire disparaître : Tell el Zaatar (3000 morts), Sabra et Chatila ou Nahr el Bared

En Jordanie, 2 600 000 Palestiniens. Massacrés par milliers en 1971-72, par l’état jordanien. Ils sont toujours interdits d’expression politique, jetés en prison, torturés à la moindre occasion parce qu’ils refusent d’abandonner leur identité.

En Irak, depuis la guerre d’occupation en 2003, ils sont pillés, spoliés, assassinés « sur identité » parce que Palestiniens. Encore une fois expulsés et entassés dans des camps de réfugiés à la frontière irakienne, ils survivent sans aucun soutien ni possibilité d’émigrer.

A l'intérieur des frontières de l'Etat d'Israël, ils sont 1 300 000 Palestiniens dont 250 000 sont réfugiés sur leur territoire depuis 1948.
Sans droit, «non citoyen» dans un état confessionnel et raciste, ils sont clandestins sur leur propre terre dans les 61 villages «non reconnus» ou au Nakab. Spoliés, menacés de transfert, «non inscrits» sur les listes de l’UNRWA, ils résistent pour leur terre et leur identité.
Ils sont aussi 1 million de Palestiniens dans les états d’Amérique du nord et du sud, et 350 000 en Europe.
Le peuple palestinien est un dans toutes ces composantes, il ne se plie pas et résiste pour faire reconnaître depuis 1948, son droit au retour dans une Palestine libérée du sionisme.


Palestine vivra, Palestine vaincra !

Paroles d’enfants du camp de réfugiés de Jenin, recueillies par Jacquelins Sarda, psychologue clinicienne et psychomotricienne au CHU de Toulouse :
La Nakba, la catastrophe, continue pour tous ces enfants… d’ailleurs, pour eux, ce mot désigne 1948 mais aussi 2002, à Jenin :


Ahmad, garçon de 13 ans :

« - Mon père ne travaille pas, il est à l'hôpital pour dépression. Ma grand-mère m'a beaucoup parlé de l'histoire de ma famille.
Avant, mes grands-parents vivaient près de Haïfa. Ils sont tous à Jenin Camp depuis 48, je sais que l'exode a été très violent.
Ici, je suis réfugié, ça veut dire que c'est ceux qu'on a forcé à quitter leur pays, leur terre pour la leur prendre.

Je n'ai peur de rien, je n'ai aucun problème avec les bombes, les morts.... je vais au milieu des attaques pour jeter des pierres, je n'ai peur de rien, jamais. Pour moi, attaquer les militaires, c'est un devoir, avant, j'avais peur, j'ai trouvé une stratégie pour ne plus jamais avoir peur, je fais comme si c'était un jeu. Ce que je veux, c'est devenir le plus courageux du camp de Jenin. »


Manal, fille de 11 ans :

« -On est huit enfants.
Je connais bien l’histoire de ma famille. Avant 48, on vivait près de la mer, et, depuis, on est ici.
Le mot réfugié, ça veut dire vivre seulement dans la maison, ne jamais sortir à cause des militaires israéliens. Ici, les enfants sont différents parce que, souvent, on ne peut pas aller à l’école. Mon père ne travaille pas beaucoup, on n’a pas de [sous] pour vivre, ça, c’est terrible. Mais, surtout, le pire c’était en avril (2002), j’ai eu très peur, plus que peur, je peux pas te dire comme j’ai eu peur, surtout pour mes frères. »


Ziad, Garçon de 12 ans, du camp de Balata :

«- De ma famille, je sais pas trop de choses, sauf l'exode, ça oui l'exode. Ils ont habité des tentes, puis en Jordanie, puis en Égypte, tout ça la même année en 1948. Et ils ont fini à Balata. Et depuis on est là. L'histoire de l'exode, je la connais par cœur; il y a aussi des noms de ma famille qui ont disparu pendant l'exode, je les ai jamais vus, j'étais pas né, mais ces noms ils font pleurer mes parents, et avant mes grands-parents et mes oncles, tantes; ils ont disparu, l'histoire de l'exode ...

Tu sais, il y avait des bébés, des femmes enceintes, des vieux (silence) Je connais l'histoire de l'exode; c'était comme un troupeau de bêtes qui couraient. J'ai les images de l'histoire dans ma tête. Dans ma famille il y a eu beaucoup de (silence) ... des bébés, mes arrière-grands-parents, et plein d'autres qui sont restés dans l'exode, ça veut dire morts ou perdus.

Les Israéliens nous ont enfermés ici, emprisonnés à Balata ; ils sont fous, ils entrent dans la prison qu'ils nous ont fait et ils nous tuent nous et nos maisons. Je comprends pas, je connais que ça, la haine des Israéliens, rien que parce qu'on existe. Partout où on est, ça les rend fous. Ils veulent qu'on existe plus. Mais nous, les Palestiniens, on veut pas disparaître, rien que pour la Palestine.

Ici, on est réfugié, ça veut dire qu'on est citoyen Palestinien (il détache chaque syllabe) résistant pour sa patrie.

Ici, c'est affreux à cause des morts, mais surtout parce qu'on est loin de sa patrie d'origine.


La Guerre Coloniale ne se limite pas à la Palestine.

la situation en Palestine est intimement liée à l'agenda guerrier des États-Unis au Moyen-Orient. L'occupation continue de dévaster l’Irak alors que la guerre menée en Afghanistan par les alliés de l’Otan s’intensifie. Tout cela sur fond de menaces contre l’Iran, le Liban et la Syrie.

Au Liban, pendant l'été 2006, l'invasion israélienne a causé la mort de plus de 1300 civils dont 1/3 sont des enfants, le déplacement d'1 million de libanais, et de nombreuses infrastructures ont été détruites par les bombardements de l'armée criminelle israélienne.

En Irak, l'invasion américaine a causé la destruction du pays, 1 million de morts en 5 ans et 4 millions de réfugiés et une guerre civile qui laisse une cicatrice lourde pour le peuple irakien.

Ainsi la répression israélienne dans les territoires palestiniens occupés est cautionnée par cette guerre prétendue « globale et permanente contre le terrorisme ».

Aujourd'hui, le gouvernement de Sarkozy a décidé la construction d'une base militaire aux Emirats Arabes Unis, la participation de l'armée française aux troupes internationales au Sud Liban et l'envoi de 1000 soldats en Afghanistan.


Dernier bilan des crimes et violations israéliennes

1. Depuis le début de l’Intifada en octobre 2000, près de 1000 enfants palestiniens ont été tués par l’armée israélienne ; 2000 ont été blessés dont 1500 avec des handicaps permanents.

2. Le nombre total des victimes palestiniennes s’élevant ainsi à plus de 6400 martyrs depuis l’an 2000.

3. Le dernier trimestre de 2007 : construction de 2500 unités de logements illégales en Cisjordanie , plus 66 unités à Ras el Amoud ‘colonie de Maaleh Hazetim, début janvier 2008.

4. Plan en cours pour la construction de 7,300 nouvelles unités dans et autour de Jérusalem Est.

5. Actuellement, il y a près de 11.500 détenus dans les prisons israéliennes, dont 355 enfants âgés entre 13 et 18 ans. 1000 détenus blessés ou malades n'ont pas accès au soins.

6. Près de 7000 enfants ont été détenus depuis le début de l’intifada, dont 99% ayant été soumis à la torture.

7. En Cisjordanie , 561 barrages militaires et checkpoints, soit une augmentation de 50% depuis août 2005.

8. A Gaza, 1,1 million de personnes - soit 80% de la population - dépendantes de l'aide alimentaire, comparé à 63% en 2006.

9. Le service de santé est en déliquescence et les hôpitaux sont frappés quotidiennement par des coupures de courant de huit à douze heures.

10. Les pénuries alimentaires, des services de santé défaillants, des systèmes de distribution d'eau et d'évacuation des eaux usées à bout de souffle font partie de la misère quotidienne des 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza.

11. En 2007, 18% des patients qui avaient besoin d'un traitement d'urgence hors de Gaza n'ont pas obtenu l'autorisation de sortir. Le nombre de patients morts dépassant ainsi 107 victimes.

12. Le blocus renforcé en janvier, limite les livraisons de combustible et d'autres biens, rendant ainsi la population de Gaza otage de l'embargo qui a aggravé la pauvreté et le chômage, sinistré l'enseignement et rendu impossible la vie quotidienne des palestiniens.

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18 mai 2008