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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Naplouse résiste

Par

> m_need@hotmail.com

Au point culminant d'une semaine d'actions directes non-violentes organisées contre l'occupation, les habitants de Naplouse ont convergé vers le checkpoint de Huwara pour protester contre le bouclage continu de la région. Les familles des prisonniers, accompagnées de plus de trente activistes internationaux, étaient escortées des médecins et des ambulances palestiniennes à l'approche du checkpoint.
Les deux objectifs de l'action étaient de dresser le profil des prisonniers palestiniens dans les géoles israéliennes et de protester contre le bouclage continu de la région de Naplouse.

Naplouse résiste


Carte de la région à l'ouest de Naplouse où se déroulent les cinq actions directes de cette semaine

Il y a actuellement 8000 Palestiniens, dont nombre d'entre eux sont des femmes et des enfants, emprisonnés de façon illégitime par Israël. Actuellement, 1400 des prisonniers sont originaires de Naplouse.

La ville est entourée par les checkpoints, dont quatre sont actuellement en activité. Naplouse a été totalement fermée pendant une grande partie du temps entre le début de la dernière Intifada jusqu'aux élections de cette année.

La ville de Naplouse est toujours fréquemment sujette aux bouclages et souvent inaccessible pour les habitants des villages environnants qui dépendent des services installés dans la ville.

Les visiteurs internationaux ont l'habiture de se voir refuser l'accès aux checkpoints de Huwara et de Beit Iba.

Environ 318 000 personnes dans le gouvernorat vivent dans des conditions de graves restrictions imposées à leurs déplacements par un système de checkpoints temporaires, de barrages routiers et des fossés inondés par les eaux d'égout des colonies.

Les adolescents armés des Forces de l'Occupation Israélienne peuvent arbitrairement détenir sur la route tout Palestinien ou leur refuser le passage.

L'OCHA des Nations-Unis documente chaque semaine des exemples de retard d''ambulance aux checkpoints. Les chiffres publiés comptent les décès aux checkpoints et le nombre de bébés nés alors que les mamans ne sont pas autorisées à le traverser pour atteindre l'hêpital.

Les retards contribuent à la détérioration de la santé ou la mort de nombreuses autres personnes.

Des conducteurs d'ambulance ont été battus et des secouristes ont été obligés par les soldats de se dévêtir avant soit d'êtres autorisés à passer soit de faire demi-tout.
Les médecins, qui doivent subir l'oppression et l'humiliation aux checkpoints plusieurs fois par jour, représentaient un grand nombre des participants d'aujourd'hui.

Les habitants avaient commencé leur rassemblement dans la Muqata bombardée de Naplouse (bureaux du gouvernement).
Les bâtiments ont été en grande partie détruits dans l'invasion d'avril 2002 et les structures restantes sont fortement endommagées des suites des bombardements.

Quatre autobus et huit ambulances ont emmené les manifestants vers le checkpoint.


Les familles des prisonniers ont rejoint l'action, en portant des photographies de leurs parents emprisonnés. Elles avaient choisi d'aller protester à Huwara parce que les autorités israéliennes les interdisent de rendre visite à leurs parents en prison.

Au début, les Palestiniens sont souvent détenus dans la base militaire d'Huwara avant d'être transférés dans les prisons en Israël.

Il y a trois principales bases militaires israéliennes qui entourent la ville de Naplouse, avec des avant-postes supplémentaires sur les sommets des collines autour de la ville et dans la région.


Les internationaux des groupes pacifistes et de solidarité s'est habillés en blanc, et certains portaient les mots "OUVREZ NAPLOUSE", d'autres portaient des banderoles demandant la liberté et la justice pour tous les Palestiniens.

Dans une marche colorée et animée, le groupe s'est approché du checkpoint.

Tout le monde scandaient des slogans en arabe et en anglais, "Belroah, bedam, aseer de ya de nafdeeke/falasteen! "(Avec notre âme, avec notre sang, nous lutterons pour les prisonniers/Palestine),"Pas de Justice, Pas de Paix!", "Ouvrez Naplouse, Libérez les prisonniers!".

Les soldats ont couru pour prendre position autour du groupe et ont pris leurs jeeps pour les repousser.

Les internationaux se sont assis sur le sol pour leur résister et des femmes palestiniennes fortes sont passées au-dessus d'eau pour aller sur la ligne de front. Le porte-parole palestinien a pu parvenir à leur but de lire une lettre pour la presse condamnant le bouclage et réclamant la libération des prisonniers.


C'était la première manifestation au checkpoint cette année. Les organisateurs palestiniens sont fiers qu'elle se soit déroulée avec succès sans arrestations ou sans blessés. Ils ont l'intention de commencer une campagne régulière d'actions de résistance semblables.

Les activistes internationaux peuvent les rejoindre dans leur appel pour la liberté des Palestiniens.

Dans d'autres actions cette semaine, l'armée a empêché les internationaux et les activistes israéliens de rejoindre les villageois d'Asira pour une marche vers Naplouse sur la route de Sabaatash, qui a été fermée par un barrage routier depuis le début de l'intifada.

Les habitants sont forcés de passer par-dessus et de marcher pendant quelques kilomètres ou de prendre une route longue et onéreuse en passant par le checkpoint de Beit Iba, où ils peuvent également se faire refuser l'entrer.

Il y a deux mois, des internationaux et des villageois avaient organisé une manifestation et enlevé le barrage routier.
A peine une heure plus tard, l'armée était venue et avait creusé la route, créant des fossés et des monticules de terre de 3 mètres de haut. Ils ont alors maintenu une présence dans le secteur, tirant sur toute personne qui essayait de passer. C'était à l'époque où ils avaient accepté d'ouvrir des routes.

En fait le checkpoint du village voisin, Al Bidhan, a été totalement enlevé ainsi il était possible d'aller en voiture jusqu'à Naplouse via ce village sans rencontrer de barrage routier ou de checkpoint.

Les barrages routiers de Sabaatash servent seulement à forcer les villageois à prendre une route plus longue et plus coûteuse pour aller jusqu'à la ville et à isoler une famille du village.

La manifestation de vendredi était marcher sur la route avec les villageois pour commencer à reprendre possession de la route. Des activistes israéliens ont été détenus alors qu'ils venaient par une autre route. Des internationaux qui marchaient sur Sabaatash ont rencontrés des soldats qui avaient attendu en se cachant dans des cavernes du flanc de colline.

Pendant ce temps, les 200 Palestiniens qui avaient l'intention de participer à la marche ont été détenus. Les soldats ont tiré à balles réelles sur le groupe causant certaines blessures légères et ont confisqué les clefs de l'ambulance avant de vérifier les identités de chacun.

On ne comprend pas pourquoi cette marche a justifié une opération militaire à si grande échelle. Le but était de marcher sur la route fermée qui va du village à la ville de Naplouse située au centre de la Cisjordanie , loin des villes israéliennes.

Comme les villageois l'ont fait remarquer, les deux plus longues routes en direcytion de Naplouse sont ouvertes et jusqu'il y a deux mois, ils pouvaient marcher sur Sabaatash. Les bouclages sont supposés être levés maintenant, et non avoir été augmentées. L'armée israélienne était déterminée non seulement à stopper la marche qui partait du village mais même à arrêter les internationaux et les israéliens qui tentaient d'atteindre le village. Il semble qu'ils ne voulaient pas que des internationaux et des Israéliens puissent être témoins afin de pouvoir maltraiter les Palestiniens en toute impunité.

Les témoins ne limitent pas nécessairement les abus de l'armée. La semaine dernière, le 18 juillet, un visiteur international a tenté de passer le checkpoint temporaire du village de Salem. Les voitures avaient été retenues pendant un certain temps et par la suite un homme est sorti de sa voiture pour demander aux soldats s'il pouvait dépasser la file d'attente alors qu'il ramenait son épouse et son nouveau-né de l'hêpital. Leur réponse a été de lui tirer dans la jambe. L'observateur international s'est approché des soldats pour demander une explication mais n'a obtenu que des rires et des démentis : "Quel homme? Nous n'avons tiré sur personne ".

Hier, les activistes internationaux et israéliens ont accompagné avec succès un habitant de Salem qui allait travailler sa terre isolée du village par une route de colons.
Découragés par le tir et une attaque récente de colons pour abattre les oliviers, d'autres villageois ont décidé de rester à l'écart. Salem est un village agricole, de 5000 personnes, située à l'est de Naplouse.

Puisque le début de cet intifada, Salem et les villages voisins d'Asmut et de Deir Al Hatab ont été coupés de la ville de Naplouse à l'ouest et de Beit Furik au sud-est par des fossés de plusieurs kilomètres de long, et à certains endroits de 3 mètres de profondeur et 5 mètres de large. La colonie d'Elon More a confisqué une grande partie des terres appartenant à ces villages de cultivateurs.


La terre appartenant toujours nommément aux Palestiniens est sujette à de graves restrictions imposées par l'armée israélienne qui autorise la population à travailler la terre seulement quelques jours bien spécifiques.

En début d'année, 85 autres dunums de terre ont été confisqués au village de Deir Al Hatab, qui a maintenant perdu toute sa terre au-delà des 30 mètres de la dernière maison.

Officiellement Israël déclare que la terre est saisie pour la "sécurité de la base militaire" plutêt que pour l'expansion de la colonie mais la base n'est là que pour l'extension de la colonie.

Les colons d'Elon More sont bien connus pour avoir attaqué violemment des Palestiniens.

En avril de cette année, un groupe de 40 colons d'Elon More plus de colons ont été regroupés par des soldats dans la vallée d'Al Bidan. Un groupe a mis le feu à une grande partie de l'oliveraie.

Source : http://electronicintifada.net/v2/article4036.shtml

Traduction : MG pour ISM

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